Messages : 133 Date d'inscription : 23/01/2022 Age : 26
Dim 14 Aoû - 4:30
Disaster
Le sourire s’étire jusqu’à ses joues, son regard le suit et y rencontre la rougeur qui teinte sa peau pâle. Kallen aimerait croire que ce n’est ni l’alcool, ni la balade en moto qui en soit la cause. Qu’il ne rit pas non plus par fatigue, ni qu’il ne se stoppe par malaise. Il le lui a dit, il veut plein de choses depuis qu’il l’a rencontré, mais alors qu’Avis lui demande de préciser lesquelles, il ne sait plus ce qu’il doit dire, quelles pensées lui avouer ou comment lui expliquer tout ce qu’il a éveillé en lui ce soir.
Il cherche quoi dire pendant que l’odeur chaude des myrtilles et du sucre vanillé les enveloppe sous la faible lumière au-dessus de leurs têtes. Alors que ses doigts accueillent ceux d’Avis avec le même naturel affolant qu’il a eu lorsque le brun est venu se glisser entre ses jambes. Sa respiration en subit un accroc lorsqu’il relève ses yeux vers lui et il retient son souffle de le voir se mordre la lèvre encore, ne le relâchant que lorsqu’il baisse son visage pour le laisser seul avec son tourbillon d’émotions. Si seulement le brun lui laissait un répit, mais il pose ses lèvres sur son épaule comme il l’a fait contre sa paume sous le lampadaire et Kallen sent sa propre peau frémir sous son sweat. Avis insiste sur son manque de courage et le châtain aimerait qu’il se voit à travers ses yeux.
-Il en fallait pour être honnête au jeu ce soir.
Pour se montrer vulnérable et pleurer contre lui. Pour passer ses bras à son cou le temps d’un slow. Pour se faire percer une oreille malgré sa peur des aiguilles.
-Crois-moi, t'as du cran, Avis Green.
Il le sent frissonner et lui serre les doigts en retour. Tend sa main libre vers son visage pour retrouver son regard. Penche la tête et s’arrête à mi-chemin, le temps d’entendre le silence de son cœur entamer un triple saut vertigineux lorsqu’il ferme les yeux et franchit les derniers centimètres. À son tour d'avancer malgré la peur. D'oser pour eux deux, parce qu'il ne peut pas faire autrement, mais à peine touche-t-il ses lèvres qu’il se perd contre leur douceur. Il cherche à les apprivoiser, tire un peu sur leurs doigts emmêlés pour le rapprocher, affolé par la lenteur du baiser. C'est si étourdissant qu'il a besoin de le sentir proche alors qu'il cajole la lèvre qu'il s'est mordue toute la soirée avant de l'embrasser plus franchement. Son pouce frôlant le lobe de son oreille percée comme il glisse sa main sur sa nuque. Il a l'impression d'avoir couvé l'envie depuis un moment sans s'en rendre compte tant ses lèvres ont un goût de libération, mais il est bientôt obligé de s’en séparer pour respirer.
-Ça, c’en est une. Des choses que je veux.
Le souffle court, il murmure sans savoir où il trouve encore la présence d’esprit de réussir à aligner une phrase complète. Son être tout entier est sens dessus dessous, pourtant il n’y changerait rien. Sauf, peut-être...
So you sat and stared at my lips And I could already feel your kiss Long nights, daydreams Sugar and smoke rings, I've been a fool But strawberries and cigarettes always taste like you
-Il en fallait pour être honnête au jeu ce soir. Crois-moi, t’as du cran, Avis Green.
Il va lui répondre que non, sûrement, ou trouver une blague pour nier sans le heurter, mais les phrases se perdent au fond de son esprit lorsqu’il sent les doigts se serrer en retour sur les siens. Puis encore davantage quand Kallen le déloge de l’épaule contre laquelle il s’était caché et l’Anglais sent les battements au fond de sa poitrine s’emballer. Et encore davantage alors que son visage se rapproche. Qu’il voit venir ce baiser et qu’il se rend compte à quel point il l’a désiré.
Ses lèvres effleurent les siennes et Avis ferme les yeux. Se laissant emporter par ces émotions qui tourbillonnent avec violence ; l’envie, la joie, la peur, la joie encore, et la victoire qui fait sonner ses trompettes et battre les tambours. La douceur. Qu’il n’essaye pas de changer, parce que ça lui va bien.
Il n’y a pas d’urgence. Uniquement la tendresse de la découverte alors qu’ils s’explorent lentement. La douceur de ses lèvres. Le goût que porte Kallen. Son souffle qui lui échappe à mesure que le châtain approfondit le baiser, perdant une caresse sur son oreille tout juste percée en lui tirant un gémissement léger. Un peu surpris. Il ne verra pas ses joues rougir grâce à leurs paupières abaissées.
Et lorsque ses lèvres s’arrachent des siennes, Avis voudrait pleurer. Hurler. Les capturer à nouveau et les goûter encore. Avec tendresse ou avec force, avec tous les sentiments qui éclatent au creux de son corps.
Il inspire longuement et son souffle tremble quand il l’expulse. Et lorsqu’il rouvre les yeux, c’est pour tomber sur les paupières closes de Kallen qui murmure à quelques centimètres de ses lèvres une réponse à la question qu’il a posé juste avant. Alors il boit les mots qu’il entend. Sourit un peu. Tout en glissant une main jusqu’à sa joue qu’il caresse du bout des doigts, son pouce se déposant contre sa bouche.
“Regarde-moi...” Il exige dans un soupir.
Pour rompre la distance à son tour lorsque les paillettes dorées rencontrent le gris de ses prunelles et son front se dépose contre le sien. Leurs souffles mêlés et il ne manque qu’un rien pour sceller une seconde fois leurs lèvres. Il profite pourtant des secondes qui défilent sans bouger, retenant à grand peine ce désir brut qui dévale ses entrailles.
Lorsqu’il s’empare à son tour de sa bouche, ce n’est pas hésitant. C’est une conquête qui se trouble d’un tremblement alors que son corps trouve sa place au creux du sien. Que ses hanches se pressent contre les siennes, que ses doigts écrasent les siens. Qu’il mordille et taquine sa lèvre inférieure alors qu’il perd la tête lentement. Il y a ce rêve qui lui revient d’un seul coup à l’esprit. Un rire, doux, qui lui échappe, tandis qu’il caresse la nuque qu’il a saisit. Le désir de tant de choses qui illumine ses anthracites.
“J’ai rêvé de toi, une nuit.” Il échappe à voix basse. “Mais je te préfère largement en vrai.”
Il ne lui racontera sûrement pas ce soir. C’est encore un peu tôt. Il a encore besoin de temps pour ne plus penser que ce bonheur qu’il ressent ne peut pas durer.
Kallen Galloway
Messages : 133 Date d'inscription : 23/01/2022 Age : 26
Mar 16 Aoû - 3:15
Disaster
Il ne croit pas se tromper en l’embrassant, pourtant il y a une crainte qui s’envole lorsqu’il ne le repousse pas. Un soulagement aussi, au moment où il lui rend son baiser. Les secondes passent et il se laisse aller, persuadé de vivre la nuit la plus excitante de sa vie. C’est sans compter le son affriolant qui échappe aux lèvres du brun et le pousse à resserrer sa prise sur sa nuque. Il ne sait pas ce qui l’a provoqué, mais la nécessité de reprendre son souffle prend le dessus sur sa curiosité et il n’ose pas bouger. Ses mains refusent de le lâcher. Son cœur de se calmer. À croire qu’il n’attend plus que le sol s’ouvre sous ses pieds, au lieu de quoi les doigts d’Avis se glissent sur son visage et créent un léger sursaut dans sa respiration.
Kallen frémit du passage du pouce sur sa bouche. Rouvre les yeux à sa demande et ne sait plus où donner de la tête. Il est si beau, penché sur lui avec ce regard clair et ce sourire au coin des lèvres. Son souffle lui fait encore défaut quand il se rapproche et pose son front sur le sien, la peau frissonnante du passage d’une boucle brune sur le haut de sa joue lorsqu’enfin, après d’interminables secondes, il ferme à nouveau les yeux au contact de ses lèvres.
L’assurance avec laquelle Avis l’embrasse lui donne le tournis. Sa main relâche sa nuque pour se tenir au comptoir, mais il l’abandonne aussitôt pour s’agripper à la taille de l’Anglais dans un soupir. La pression sur ses hanches l'enflamme et il cherche à s’appuyer sur l’ilôt sans savoir s’il réussit, les dents d’Avis contre sa lèvre brouillant momentanément ses repères alors que son rire lui tord l’estomac de la plus douce des manières. Une chair de poule s'étend à la caresse de ses doigts, le rythme impitoyable de son cœur redoublant lorsqu'il retrouve ses iris argentés.
-Je sais. Qu’il lâche d’une voix rauque. Je l’ai compris pendant le jeu.
L’entendre le lui dire n’en trouble pas moins son regard et il pourrait sûrement lui demander en quoi consistait son rêve, mais il préfère profiter un peu plus longtemps de la réalité avant qu’elle ne se fasse rattraper par le fantasme. Alors il se dirge vers ses lèvres qu’il effleure en passant ses bras autour de son corps, les mains pressées au bas de son dos pour le garder contre lui.
Kallen ignore s’il saura un jour expliquer ce qui lui prend en cet instant. Son visage s’incline vers sa gorge et il la couvre de baisers de plus en plus appuyés au fur et à mesure qu'il goûte sa peau. Il n’a jamais rien vécu d’aussi doux. Perdu dans son odeur. Dans sa chaleur. Il ne se donne même plus la peine de réfléchir à ce qu’il murmure dans le creux de son cou.
-Tu te rends compte qu’on passe toujours la nuit ensemble chaque fois qu’on se voit ?
Il se rappelle le tout premier soir à l’arrière de son pick-up, l’alcool qui leur coulait dans les veines et multipliait leurs rires. Il se souvient aussi du froid de janvier, celui qui a amené Avis à se blottir contre son dos jusqu’au matin. Les courbatures au réveil. Puis la seconde, chez lui, après la quasi noyade du brun dans sa baignoire. Ses bleus. Sa peur de rester seul. Leurs mains qui se touchent sur les draps. Et la troisième dans cet appartement, après un cauchemar et un saut dans l'eau glacée du Michigan. Un slow au salon. Un réveil en catastrophe.
-If once is chance, twice is coincidence, third time's a pattern, what’s four?
Il murmure en souriant, la voix légèrement plus rauque peut-être, les yeux braqués contre les siens assurément. Le laissant l’attraper entre ses bras. Expérimenter. La respiration affolée de cette audace dont il fait preuve. Il repense à ce slow qu’ils ont dansé. À cette timidité dont Kallen a fait preuve. À la façon dont leurs corps se comportaient comme s’ils se connaissaient déjà, ce soir-là.
Et il échappe un soupir profond quand le châtain explore sa gorge. Sent son pouls y pulser et le désir éclater sa poitrine. Pourtant il ne bouge pas. Se contentant de rejeter doucement le visage vers l’arrière alors que Kallen y murmure quelques mots qui lui tirent un sourire amusé.
-Tu te rends compte qu’on passe toujours la nuit ensemble chaque fois qu’on se voit ?
Oui. Et ça n’est pas pour lui déplaire. Il trouve néanmoins amusant comme d’une fois, ils créent si facilement de nouvelles habitudes. Alors c’est toujours en souriant qu’il relève d’une main douce le visage du châtain. Blotissant sa bouche à quelques millimètres de la sienne mais sans l’embrasser cette fois. Juste pour répondre à cette suite, si logique dans son esprit.
“A habit...” En effleurant des lèvres la courbe tendre de sa mâchoire et cette cicatrice sur laquelle il s’attarde d’un baiser déposé. “A need...” En traçant avec son souffle un chemin contre sa gorge. “A necessity...” En jouant du bout de ses dents sur le lobe de cette oreille percée.
Et l’odeur de sa peau le rend fou, Avis. Sa douceur contre sa bouche.
Sa tendresse, alors qu’il revient sur la gorge pour la taquiner du bout de la langue, et son estomac se tord. Il ignore comment il maîtrise encore ses gestes et ses pensées. Comment il retient cette envie folle de lui retirer son haut pour plonger corps et âme dans cette folie. Comment il retient ses mains alors qu’elles rêvent de se faufiler sous le tissu des différents vêtements. Il frémit légèrement en laissant ses doigts esquisser des formes abstraites le long de son dos. Glisser, lentement, vers le bas du sweat et se perdre à la frontière du jean. Se montrer taquins, audacieux, en passant quelques secondes par dessous pour se repaître de ce qui lui fait tellement envie à l’Anglais, avant de remonter presque sagement pour s’accrocher au milieu du dos.
Il serre le tissu entre ses doigts comme pour le maintenir sur place. L’empêcher de le fuir si la raison lui revenait. Et ses dents jouent depuis la base de l’oreille gauche jusqu’à l’épaule couverte, suivies par la pointe de sa langue curieuse de découvrir son goût. Avis sent les battements de son cœur s’accélerer toujours plus encore, alors qu’il s’en va effleurer la pomme d’adam qu’il embrasse tendrement.
Tu me rends fou. Ses yeux semblent vouloir dire lorsqu’il remonte à ses lèvres. En écho au hurlement de son cœur quand il les capture encore, avec ce plaisir violent de se dire qu’il en a le droit.
Kallen Galloway
Messages : 133 Date d'inscription : 23/01/2022 Age : 26
Mar 16 Aoû - 20:20
Disaster
Il aime sa franchise. Son audace. Cette façon de s’exprimer sans détour, flamboyant de colère, de rire ou de désir. Kallen n’est sûrement pas le seul à avoir compris qu’Avis a rêvé de lui, mais à la fête comme maintenant, l’information ne réussit qu’à lui faire tourner la tête. Un sourire finit tout de même par apparaître sur ses lèvres alors qu’il les égare dans le cou du brun, peinant à croire qu’il le tend pour lui, comme si c’était lui qui rêvait soudain. Il murmure sans le lâcher ni même savoir ce qu’il cherche, naviguant instinctivement dans cette envie qui l’a poussé à repartir avec lui.
Son énigme n’a toutefois rien d’un mystère pour Avis dont le sourire donne un violent coup à son cœur lorsqu’il redresse son visage vers lui. Quand il le touche et respire encore si près de ses lèvres. Le châtain essaie de mémoriser chaque détail, mais ses paupières s’abaissent d’elles-mêmes à la douceur de la bouche sur sa mâchoire et il n’a aucune idée s’il soupire de sa réponse ou du baiser apposé sur sa cicatrice.
Chose certaine, quelque chose se fend en lui. Incapable de se contrôler, il se met à trembler. La voix d’Avis résonne contre son cou et ses phalanges blanchissent tellement il s’agrippe au tissu de son haut, le renvoyant un moment sur le sol du salon où il retrouve cette même sensation au creux du ventre, avec son oreille taquinée.
-Yes...
Il n’arrive pas à élaborer davantage, il a beaucoup trop chaud et expire longuement du passage de sa langue sur sa gorge. Frissonnant des doigts aventureux sur et sous ses vêtements. Il n’en peut plus, n’y tient plus. C’est un miracle s’il parvient à rester en place lorsqu’il retire ses mains pour le tenir contre lui. Alors sa langue se délie et il se met à lui raconter que c’est parce qu’il lui a chuchoté à l’oreille gauche pendant la soirée qu’il l’a choisie pour y accrocher un piercing, la voix encore plus basse et le souffle affolé de la délicatesse de ses lèvres sur sa gorge.
Son prénom lui échappe avant que leurs regards ne se croisent. Que leurs lèvres se retrouvent. Que tout bascule. Car même s’il se soustrait à l’éclatante émotion au fond de ses yeux, elle reste avec lui. Il la sent se glisser dans ses veines et élargir la fissure jusqu’au point de rupture. Alors il le plaque dos au frigo et invite sa langue contre ses lèvres. Approfondit furieusement le baiser en le tenant par la taille pour y presser son bassin. Il a si chaud que quelques bouclettes se retroussent sur ses tempes. Son pouls bat si fort qu’il se demande comment il tient encore debout, mais le bas de son corps demeure appuyé contre celui d'Avis. Il ne dit plus rien, il soupire, brûlant du désir indéniable dans son pantalon. Ondulant un peu.
-Oh for fuck’s sake!
La minuterie du four retentit, mais Kallen n’a pas de patience pour les muffins en ce moment. Il s’arrache à Avis et retire son sweat pour s’en servir comme gants le temps d’envoyer les pâtisseries sur le comptoir. C’est tout juste s’il ne les lance pas. Il éteint ensuite le four en quatrième vitesse et revient vers le brun, prenant son visage entre ses mains pour se réapproprier ses lèvres.
Il expire un gémissement lorsque son dos rencontre brutalement le frigo. S’accrochant à lui alors que ses joues se teintent d’une rougeur quand il songe qu’il aimerait qu’il recommence ça. Sans avoir le temps d’y penser davantage parce que Kallen approfondit le baiser et que son bassin réagit instinctivement contre le sien et pendant un instant il oublie tout le reste. Foudroyé par ce désir qui le cloue sur place, par la chaleur du corps de cet homme, par son odeur. Par son goût.
La sonnerie du four retentit. Kallen s’arrache à lui. Un grognement s’échappe.
Avis le regarde retirer son sweat et le désir broie ses côtes d’une main de fer, fait trembler son souffle, alors que le châtain jette presque furieusement les muffins sur le comptoir pour venir reprendre ses lèvres après ce qui lui semble être une éternité. Ses mains sur son visage lui paraissent brûlantes. Ça ne l’empêche pas, pourtant, d’attraper à pleine paume ses hanches pour les plaquer contre les siennes, lui tirant un léger gémissement qu’il noie avec passion dans le baiser.
Il ne le rompt que lorsqu’il a un besoin urgent de respirer. Ses yeux se rouvrant, assombris du désir qui le traverse. Tandis que ses doigts s’accrochent au bas de son tee-shirt pour le remonter doucement.
Il ne s’attendait pas à ce que Kallen lui résiste. Il fronce les sourcils, légèrement. Murmure simplement.
“Fais-moi confiance...”
Et une seconde après il regrette. Quand au lieu de se laisser aller, le châtain semble prêt à lui échapper. Alors c’est Avis qui s’échappe. Qui le repousse d’une main ferme sur le torse pour s’en défaire, crispant la mâchoire alors qu’il attrape une clope et l’allume avant même d’avoir rejoint la porte-fenêtre. Il tire dessus de toutes ses forces pour ne pas hurler. Pour ne pas cracher des choses à Kallen qu’il regrettera le lendemain. Et si ses doigts tremblent lorsqu’il les serre de toutes ses forces sur la rambarde du balcon, ça n’a plus rien avec le désir qu’il a pu ressentir.
Comme le gris de ses yeux. De nouveau tourné à l’orage.
Il les ferme. Inspire. Les rouvre. Et sent la colère grimper d’un cran supplémentaire. Alors il écrase la clope non terminée dans le cendrier posé sur la table basse, retournant à l’intérieur pour attraper les clés de la moto. Il devrait sans doute lui dire quelque chose. Souffler puis rire un bon coup, au lieu de s’enfoncer dans sa rage comme il le fait. Mais il est simplement capable de tourner un regard sombre vers lui avant de s’enfuir.
Noyé dans sa propre blessure. Dans cette plaie béante qui continue de s’agrandir à chaque instant.
La seconde d’après, il claque la porte derrière lui. Grimpant sur sa moto qu’il démarre, il n’a même pas mis de casque. Le moteur hurle et il part trop vite. Sans prudence. Roulant à toute vitesse à travers ces rues bien connues jusqu’à ce bar où il a l’habitude d’aller. Il y rentre. Part retrouver Rouge, qui garde la porte du bas comme à son habitue et qui sourit lorsqu’il le voit.
“Ils vont être contents en bas, paraît que c’est assez calme ce soir.” “Plus pour longtemps.”
Il veut du sang et des larmes. De la douleur, des hurlements. Alors il dévale les marches jusqu’au sous-sol, prend son tour et attend la fin du combat précédent. Il passe sous la corde après avoir jeté son sweat et son t-shirt sur le bord de l’arène. Après avoir rassemblé sa chevelure en un chignon rapide, dévoilant cette nuque que Kallen aura saisi plus tôt.
Il se maudit. Il le maudit. Il maudit la signification de la pierre verte accrochée à cette oreille contre laquelle il aura murmuré durant la soirée. Il maudit ses propres mots et cette audace qu’il n’aurait pas dû avoir.
Comment Kallen pourrait croire en lui ?
Il attaque le premier. Rapide et brutal. J’ai rêvé de toi, une nuit. Un poing atteint son estomac et l’Anglais se plie quelques secondes, le temps de récupérer son souffle et il en esquive un autre. Écrasant le plat de sa main contre la gorge en face. Fais-moi confiance. Quel con ! Son pied qu’il envoie dans le ventre de l’autre combattant en hurlant sa rage.
Kallen Galloway
Messages : 133 Date d'inscription : 23/01/2022 Age : 26
Ven 19 Aoû - 23:35
Disaster
Leurs corps se trouvent avec une facilité déconcertante. Sa bouche soupire de plaisir et il ne peut s’empêcher de sourire lorsqu’il s’empare à nouveau de ses lèvres après son départ précipité pour sortir les muffins du four. La douce odeur se mêle à l’élan passionné qui lui accélère le cœur alors que ses hanches n’hésitent pas à suivre le mouvement, se pressant contre lui pour l’écraser de tout son poids. Ça le rend fou, ses doigts s’agrippent à sa nuque et il se perd dans l’ardeur du baiser. Les vêtements finissent par devenir gênants et il songe à descendre ses mains sur le jean du brun lorsque celui-ci cherche à lui retirer son haut.
Non.
Ses bras restent en place, l’empêchant de remonter plus loin que ses coudes. Face à sa résistance, Avis lui demande de lui faire confiance et Kallen voudrait que ce soit aussi simple. Il essaie pourtant de rassembler ses idées pour s’expliquer, quitte à freiner la cadence un moment afin qu’il comprenne, parce qu’il accorde de l’importance à ce qu’il pense. La tâche est cependant plus difficile qu’il ne l’imaginait. Il ne sait pas par où commencer et leur proximité brouille ses capacités de réflexion. La pression augmente, et avec elle l’angoisse qui lui noue le ventre.
-Avis, je–
Une paume solide l’oblige à reculer, si sûre d’elle qu’il sent les mots se coincer dans sa gorge. Avis ne veut pas entendre ce qu’il a à dire. Il s’écarte pour aller passer ses nerfs sur une clope, le laissant un instant sonné au milieu de la cuisine. Est-ce que c’est vraiment en train de se passer comme ça ? Kallen se tourne vers lui, un pli soucieux sur le front.
-Tu peux m’écouter deux minutes ?
Il s’efforce de rester calme et d’ignorer la voix qui lui souffle qu’il n’a même pas eu besoin de retirer ses vêtements pour qu’Avis le rejette. Que c’est trop tard maintenant, et ça semble effectivement l’être lorsque les iris argentés braquent leur colère sur lui. Il s’attend pourtant à ce qu’il dise quelque chose, mais le silence persiste, brisé seulement par le bruit de la porte qui claque derrière la silhouette enragée d’Avis. Kallen l’entend démarrer la moto en trombe, le cœur battant avec douleur contre sa poitrine. Déboussolé.
Il réalise alors qu’il n’est pas chez lui. Qu’il ne peut pas rester ici, et qu’il est à pied. Rentrer est son premier réflexe, il est plus de minuit et il n’a aucune idée d’où Avis a filé. Pas qu’il le suivrait si c’était le cas, car le choc passé Kallen se rend compte qu’il lui en veut d’être parti sans un mot alors qu’il a lutté pour trouver les siens. Il pourrait appeler Jude, mais il n’a pas envie d’en parler. Pas envie non plus de ressentir cette indignation. Ni d’avoir mal. Alors il décide d’appeler un taxi et de repartir à la fête après avoir remis son sweat.
À peine arrivé qu’il s’invite dans une partie de beer pong avec Lee et sa copine, jouant avec une fille qu’il ne connaît pas et qui est plutôt douée pour faire boire l’autre équipe, et comme ils gagnent ils continuent de jouer. Kallen se surprend à se laisser prendre au jeu et y dépenser toute son énergie, jusqu’à ce que Sean et un autre type les détrônent. Il rit pourtant de la défaite et propose un verre à sa coéquipière pour avoir si bien joué. Cette dernière accepte et ils discutent quelques minutes avant le passage d’Oliver qui s’arrête en les voyant.
-Kallen ? Je croyais que t’étais parti. -J’ai gagné, euh… Combien de parties on a gagnées ? La fille hausse les épaules et il y précise vaguement. Plusieurs parties de beer pong. -Je vois ça. Il regarde autour d’eux. Où est passé Avis ? -Aucune idée. -Il s’est énervé contre toi aussi ?
Bien que la situation soit différente de celle dont Oliver ait été témoin, la justesse de ses propos l'agace. Alors Kallen termine son verre et s’en ressert un autre.
-Hé, ça va ? -Qu’est-ce que tu veux que je te dise, Oliver ? -Rien, je demande juste. -Ouais, ben je vais bien. -T’as pas l’air bien.
Le ton commence à monter alors qu’au salon, du “Qu’est-ce qui s’est passé ? Y’a Kallen qui vient de redébarquer.” envoyé une heure plus tôt par Aaliyah au numéro d’Avis, un “Attends, il est en train de s’engueuler avec Oli.” est soudain rapidement expédié et la rouquine se lève du canapé pour aller les séparer.
Son souffle est devenu court. Ses poings lui font mal et son sang les tâche. Mais sa rage ne parvient pas à redescendre. Pire, les cris de la foule déchaînée l’attisent et Avis réclame le suivant. Le regard noir. Mauvais. Qu’il braque sur cette chair fraîche qui se plante devant lui et qui l’attaque en premier. Il l’esquive d’un bond en arrière, trébuche légèrement sur le sable mais n’y prend pas garde, enchaînant une suite de frappes avec l’adversaire qui parvient à l’atteindre en plein dans les côtes et il grimace.
Il réplique de deux coups enchaînés au creux des reins alors que l’autre en profite, malgré un cri de douleur, pour lui en assener un en plein dans la tempe qui le sonne un instant.
Il se rend compte qu’il est par terre quand une douleur lui barre l’estomac. Là où l’autre vient d’envoyer son pied.
Avis tousse. Peine à retrouver ses esprits mais se remet sur ses jambes. Chancelant un peu. Il évite sans savoir comment l’assaut suivant de son adversaire. Parvenant à le balayer au niveau des jambes, un sourire sans joie vient fleurir ses lèvres lorsqu’il entend le bruit mat du dos qui frappe contre le sol et il repasse à l’attaque sans attendre. Malgré la douleur sourde qui mitraille sa tête. Ses poings frappent l’autre sur qui il vient reposer de tout son poids au niveau de son estomac et à un moment il a conscience qu’ils roulent tous les deux dans le sable, la seconde suivante il frappe encore jusqu’à ce que l’autre ne se relève pas.
Il se redresse et il plisse les yeux sous la lueur crue des néons. Jetant un regard à la foule en délire, la respiration difficile. Il remarque le prochain adversaire qui s’avance et va esquisser un pas dans sa direction quand deux bras le ceinturent et le traînent vers l’arrière. L’anglais lâche un cri de rage, se débat sans pouvoir s’extraire de la poigne de fer qui le sort de l’arène. Et quand l’homme le relâche, Avis se retourne aussitôt, lui jetant un regard accusateur.
“Tu te prends pour qui, Rouge ?” Il crache. “Continue et c’est dans une boîte que tu vas sortir d’ici.” “Et en quoi ça te regarde ?”
Rouge tique avec agacement et ramasse la boule de fringues qui traîne au bord de l’arène. La lui fourrant dans les bras sans ménagement.
“Ça fait presque 8 ans qu’on se connaît toi et moi.” Avis n’appellerait pas ça se connaître. Se côtoyer, tout au plus. “En 8 ans je t’ai vu ressortir d’ici quelques fois très mal en point, mais là tu cours au massacre. Et je n’ai pas envie de devoir appeler ton frère pour lui demander de venir chercher ton cadavre.”
Il ne répond rien. Se contentant de le foudroyer du regard alors qu’il enfile rageusement ses vêtements. Lorsqu’il quitte la chaleur de la boîte, il met plusieurs secondes à calmer la colère qui le nourrit encore. Quelques autres à parvenir à déverouiller son téléphone. Sans savoir s’il tremble de rage ou d’autre chose.
Sa tête tourne encore lorsqu’il se laisse glisser contre un mur. Il se sent d’un seul coup extenué, frigorifié aussi et il se rend compte à quel point l’écharpe autour de sa gorge lui manque.
Le numéro de téléphone qu’il a composé sonne dans le vide. Ashley ne répond pas. Avis doit fermer les yeux pour retenir les larmes venues le remplir et il inspire longuement lorsqu’il en compose un autre. Ça sonne plusieurs fois. Puis une voix à l’autre bout du fil décroche finalement et il remonte les jambes contre sa poitrine, tremblant un peu plus encore.
“Masao..?” Il murmure. “J’ai merdé...”
Sa voix est brisée et il tremble de plus en plus, de froid, de fatigue, de la nausée qui borde ses lèvres. Il essaye d’aligner deux mots dans le combiné sans trouver comment expliquer. Remarquant à peine Rouge qui sort et le rejoint.
“J’ai fini pour ce soir. Je te conduis à l’hosto.” “Fous-moi la paix, Rouge.”
Il grogne alors que l’autre lui choppe le bras et le remet debout, lui arrachant une plainte de douleur qu’il regrette aussitôt quand il voit la lueur dans les yeux du bonhomme face à lui. Cet air de dire “je te l’avais dit”. Pourtant il ravale sa fierté et il le laisse le conduire à l’hôpital le plus proche. Elle a déjà fait trop de dégâts ce soir, même si ce n’est pas juste une histoire d’égo pour ce coup-là.
C’était se prendre en pleine gueule que Kallen ne lui fait pas confiance quand il lui a accordé la sienne sans même se poser de questions. Se rendre compte qu’il n’a même pas eu besoin de lui confier un seul de ses secrets pour que le châtain cherche à le fuir. Alors qu’il a les mains si sales, Avis. Se rappeler pourquoi il fuit les autres, au final. Les amitiés. Les relations. Tout ce qui pourrait être plus qu’un coup d’un soir. Il y a cette larme qui roule sur sa joue et qu’il essuie avec violence. Il sait que Rouge l’a vue mais le gars ne fait aucun commentaire. Peut-être qu’il met ça sur le compte de ses os qui lui font mal, même si l’Anglais peut affirmer s’en être déjà sorti moins bien que ça.
Le scanner à l’hôpital révèle une commotion cérébrale légère. Ils vont le garder en observation la nuit au moins.
Avis grapille quelques heures d’un sommeil chaotique et entre deux, il remarque enfin les messages reçus d’Aaliyah. Ça fait déjà plusieurs heures et il ne sait pas quoi répondre au départ.
Moi aussi je me suis engueulé avec. Il balance d’abord et s’il s’en foutait, il la laisserait là-dessus. Comment il va ? Il ajoute ensuite. Puis Je suis à l’hôpital, je pouvais pas répondre avant. Lui dit rien. Parce qu’il refuse d’être ce salaud qui résout une dispute en obligeant l’autre à s’inquiéter.
Mais quelle dispute, il songe. Il est parti sans un mot parce qu’il avait trop peur de lui hurler dessus. Parce qu’il avait trop de rage qu’il aurait pu lui faire mal. Et il s’en veut quand il repense au fait que Kallen a tenté de lui expliquer des choses qu’il n’a pas pu écouter. C’était trop dur. Il se sentait trop blessé. Trop violent. Trop vulnérable, aussi, de s’être fait prendre à son propre jeu.
Quand il se réveille au matin, Ashley est à ses côtés. Avis ignore quand est-ce qu’il a été contacté. Il ne se souvient pas vraiment avoir donné son numéro mais ses souvenirs suite à sa sortie du club sont confus. C’est normal, lui explique un médecin. Ashley le serre contre lui à l’en étouffer et Avis se déteste un peu plus quand il voit ses yeux bleus tellement angoissés.
“Tu m’as fait tellement peur.” Il laisse échapper. “Pardon.” Il lui répond.
Même Tobias est là. Il remarque sa présence discrète dans l’encadrement de la porte et leurs regards se rencontrent. Ce père et ce fils qui ne savent pas communiquer. Pourtant, depuis longtemps, Avis lui sourit un peu et le géant s’approche pour venir le serrer à son tour de sa force d’ours.
L’anglais a le droit de sortir quelques heures plus tard. Il ignore comment mais sa moto l’attend chez lui.
Malgré l’obligation de repos, il demande à Ashley de le conduire jusqu’à une certaine maison à quelques quartiers de là. Déposant devant la porte un sachet en papier contentant trois de leurs superbes muffins, peut-être pour tenter de faire la paix. Au moins une chose qu’ils n’ont pas raté, il songe alors qu’ils roulent de nouveau jusqu’à cet appartement dans lequel il peut encore sentir l’odeur du châtain. Entendre son rire. Ressentir la chaleur de ses mains sur sa nuque et la douceur de ses baisers.
Kallen Galloway
Messages : 133 Date d'inscription : 23/01/2022 Age : 26
Sam 20 Aoû - 17:25
Disaster
Oliver essaie de ne pas prendre le ton du châtain pour une attaque personnelle, il a bien vu que quelque chose ne va pas, mais Kallen ne lui rend pas la tâche facile et la situation finit par dégénérer. Un verre vide claque sur le comptoir et les accusations s’amplifient. Plusieurs regards se tournent vers eux. Alyssa pousse une exclamation de surprise en reconnaissant les deux garçons, choquée d’apercevoir la main de Kallen autour du verre à l’origine du bruit. Aaliyah apparaît vingt secondes plus tard, les forçant à s'éloigner d’une main sur chacun d’eux. Oliver accepte de reculer malgré sa colère, mais pour Kallen, la paume appuyée contre son torse est de trop. Il s’en va.
Lee échange un regard avec Aaliyah, comme pour lui dire de rester avec Oliver alors qu’il se lance à la suite de Kallen. Il le rattrape dehors où le châtain s’excuse rapidement en lui disant qu’il rentre pour couper court à la conversation, mais Lee insiste pour le reconduire chez lui. Précisant qu’ils n’ont pas besoin de parler, il veut juste le ramener, et l’argument fait mouche. Kallen accepte, bien décidé à faire tenir parole à Lee à la moindre question, mais l’asiatique n’en pose aucune. Ils passent le trajet dans le silence le plus complet, si ce n’est le fond de radio. Quand ils arrivent devant la maison de sa tante, Kallen est reconnaissant d’avoir eu un ami à ses côtés pendant le trajet, même s’ils ne se sont rien dit. Il rentre directement se coucher. Comment il va ? Aaliyah n’a qu’une réponse à donner. “Je l’ai jamais vu aussi énervé.”
Pendant la nuit, un japonais reçoit un coup de fil auquel il répond au bout de quelques sonneries. Son entourage compte peu d’Anglais, son répertoire encore moins. Il reconnaît la voix à la manière dont il prononce son nom, et ses yeux glissent du côté du combiné à l’aveu d’Avis. Ils ne sont pas amis pour qu’il lui demande si ça va, encore moins ce qu’il s’est passé. Ce n’est pas ce qui les lie. “Tu as besoin d’aide ?” La ligne se coupe. Masao termine son affaire en cours et se rend chez Avis. La porte est déverrouillée et la nourriture cuite sur place est froide. Ashley, peut-être ? Il passe quelques appels et trouve un hôpital où un Avis Green a été admis, échange quelques mots avec Rouge trouvé sur place. Il le remercie d’être resté et l’informe qu’il va prendre le relais. Il a déjà tenté de contacter Ashley, sans succès malheureusement. La ligne ne décroche qu’au matin, et Masao ne quitte l’hôpital qu’à l’arrivée du plus jeune, accompagné de son père.
Il est plus de midi lorsque Kallen se lève. Sur son téléphone, il n’y a que des messages en provenance d’Alyssa et Jude. Il les lira plus tard, ça l’agace. Il file à la douche et passe à la cuisine pour se faire un café lorsqu’il tombe sur un sac en papier laissé sur la table. Intrigué, il l'ouvre et reconnaît les muffins dans la seconde. Son coeur s’accélère et il demande à sa tante comment ils sont arrivés ici. Elle lui raconte qu’elle les a trouvés sur le porche, sans un mot.
Sans un mot.
Bien sûr, qu’il pense avec ironie. Sa main repose le sac sans y toucher et il invite sa tante à en manger si elle veut.
-Je sais de qui ça vient.
Lui mange autre chose. Laisse la journée passer jusqu’au retour au travail lundi, où il remarque la disparition d’un muffin avant de quitter la maison. Au boulot, il s’excuse d’avoir perdu son calme à la fête et prend des nouvelles d’Oliver par le biais d’Alyssa. Le lendemain, il va un peu mieux, moins décalé de sa nuit de samedi. Mercredi, il s’énerve en enroulant son écharpe autour de son cou, mais la met quand même, il est plus fort que ça. Jeudi soir, lorsqu’il jette un coup d'œil au fond du sachet, un second muffin manque à l’appel. Tant mieux. Kallen se sert à boire et retourne s’asseoir devant la télé, et c’est à ce moment-là que l’espoir de voir le sachet enfin vide se transforme en peur que le dernier muffin s’envole sans qu’il ait pu y goûter. Il se lève et se dépêche d’aller le récupérer, juste pour l’avoir en vue devant lui.
Plongé dans le silence du salon à la fin du film, il se penche vers la table basse pour sortir le muffin du sac et le tourne un peu entre ses doigts. Les crevasses de myrtilles dans la pâte ont la couleur des bleus d’Avis le soir où il l’a ramené ici. Il se demande si le brun a mangé les siens, ou s’il les a donnés à son frère. Ou à quelqu’un d’autre. Kallen en prend une bouchée, mais à peine y enfonce-t-il les dents que la saveur des fruits éclate sur sa langue. L’odeur remonte et des larmes se mettent à rouler sur ses joues. Merde. Il lui en veut tellement, mais il lui manque. Bordel qu’il lui manque. Le morceau peine à passer dans sa gorge alors qu'il attrape son portable et cherche le nom d’Avis.