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Disaster [Avis]
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Avis Green

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Avis Green
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Mer 27 Juil - 21:10
L’Anglais ne participe pas au brouhaha général. Il reste silencieux alors que le monde se remet en branle et la rapidité avec laquelle ça se fait le laisse un peu bouche-bée. Une seconde avant, tout le monde se marrait du tour de Sean sur lui même - enfin presque tout le monde, lui l’a à peine remarqué - et maintenant ils se dispersent, ça parle de pizzas et il réalise qu’il n’essaye même pas de suivre.

Pris par ses pensées qui l’écorchent, le peinent.
Par la perfidie de l’impossible qui le fait pourtant espérer.

Puis par la chaleur de Kallen qui l’enveloppe encore plus fort quand ses bras passent autour de lui pour lui montrer l’écran, mais lui ne voit que ça. La chaleur qui se diffuse lentement contre sa peau à travers son pantalon. Puis son visage qui se rapproche du sien. La mèche que le châtain repousse. Et la façon dont son souffle vacille sur sa propre bouche.

Blotti tout contre lui, Avis tremble un peu.
Assailli par cette émotion qui le percute avec la violence de l’océan en colère.

Elle l’entraîne. Le ballotte. Et s’infiltre avec puissance dans chaque parcelle de son corps. Dans chaque nerf. Chaque muscle. Chaque os. Chaque millimètre de lui. Elle se glisse sur sa peau, étreint ses poumons et il oublie comment on respire. Rejoint son cœur qu’elle violente d’une main de fer. Il croit presque qu’il va s’échapper de sa poitrine. Éclater en mille morceaux tellement il lui fait mal. Non, ce n’est pas vraiment une douleur. C’est indescriptible et il ne croit pas avoir déjà ressenti ça.

“L’ananas...”

Il parvient finalement à laisser échapper d’une voix rauque, et quelques secondes après il entend son prénom s’ajouter à l’argumentaire en faveur de celui-ci. Il croit voir Aaliyah, dans sa vision périphérique, jeter un pouce en l’air en tournant la tête vers eux. Et durant quelques secondes, les arguments se taisent. Par instinct il relève légèrement le visage vers elle pour la trouver là, avec un sourire qu’il ne comprend pas vraiment collé sur les lèvres. Puis elle retourne à son débat avec la ferveur d’une guerrière et ça lui tire un demi-sourire alors qu’il reporte son intérêt sur l’écran.

Kallen parvient à leur trouver une pizzeria.
L’Anglais sélectionne une seule hawaïenne quand ils font leur choix, il piquera une part sur celle d’Aaliyah et il est sûr que ça la fera gueuler un peu juste pour le plaisir de râler. Mais il a englouti une bonne moitié du saladier de chips à lui tout seul et vu la façon dont son estomac se retourne à chaque fois qu’il fait attention au souffle de Kallen qui effleure sa joue, il n’avalera jamais une pizza entière.

Ça ne l’empêche pas de saliver un peu lorsqu’ils valident la commande.
Ni de trouver que ces dix-neuf minutes sont beaucoup trop longues avant qu’elles n’arrivent. Ou beaucoup trop courtes, en fait.

-J'ai vingt minutes pour remettre ma chaussure.

Sa bouche s’assèche d’un coup et l’Anglais reprend une gorgée du mélange dégueulasse que Blake et Kallen ont fabriqué. S’ils étaient seuls, peut-être qu’il aurait l’audace de glisser les doigts sur sa cheville. Mais celle qui refuse de bouger de son genou est déjà une preuve bien trop évidente. Tout comme le fait qu’ils soient toujours enlacés au milieu du salon alors que le groupe s’est dispersé.

“Et moi mon haut.” Il rit très doucement, soudainement. Quand un écho de leur conversation passée lui revient en mémoire. “Tu vois, je t’avais dit que j’étais pas pudique.”

D’autres se seraient rhabillés aussi sec. Ou n’auraient même pas accepté d’exposer leur peau. Avis relève sa main libre pour attraper doucement la manche du haut qui recouvre Kallen, avant qu’elle retombe sur sa propre jambe.

“T’as pas tiré la case et tu l’as retiré.”

Il constate simplement.
Ça l’aura fait sourire sur le coup, pris dans le jeu.
Ça le fait toujours sourire, à vrai dire, alors qu’une part de lui abandonne ses peurs pour se réjouir silencieusement qu’il l’a fait au moment où il a fait tomber son propre tee-shirt.

Kallen Galloway

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Jeu 28 Juil - 3:01

Disaster
Une grimace accueille le choix de garniture sucrée soufflée par Avis et Simon ne manque pas de la repérer dans l’espoir de rallier Kallen à la cause de la double pepperoni fromage qui lui fait envie.

-J’ai trouvé un endroit où ils font les deux.

Tandis qu’Aaliyah s’enthousiasme d’avoir enfin trouvé un partisan pour l’hawaïenne, ils passent la commande et le téléphone s’échoue au sol près de la bouteille dont Avis avale une nouvelle gorgée. À la mention de la chaussure, ce dernier évoque son haut disparu et Kallen le repère à moitié enfoui sous un meuble derrière la rouquine. Il ne sait pas comment il a réussi à omettre ce détail jusqu’ici et baisse un instant les yeux sur l’épaule dénudée appuyée contre lui. Le châtain n’a jamais remis en cause le fait qu’il soit pudique, mais de le constater de si près le rend subitement très conscient de sa respiration et il la retient lorsque Avis lève une main vers lui pour agripper son haut. Son cœur en rate un battement et avant même qu’il puisse se tendre, les doigts le relâchent. Il met ensuite un moment à comprendre de quoi il parle.

-Oh. Oui, j’avais chaud.

Il se rappelle alors avoir senti Avis trembler un peu plus tôt, les informations arrivant avec un certain décalage dans sa tête, et il étire un bras pour récupérer son sweat afin de le poser sur les genoux du brun.

-Prends le mien si tu veux.

Lui la chaleur l’endort. Il se sent déjà s’appuyer un peu plus contre sa tête, les yeux mi-clos, le temps de prendre une longue inspiration et soupirer de confort. Il voudrait s’allonger et rester comme ça jusqu’au lendemain. Que jamais les pizzas n’arrivent, mais il s’oblige à relever ses paupières et tombe sur le plateau et la bouteille du jeu abandonnés au-devant d’eux. Parmi tous les souvenirs de la partie, il y en a un qui remonte. Un, sur lequel il a quelque chose à dire.

-Jude, c’est ma cousine. Celle qui est en Californie.

Il se redresse et se tourne un peu. Sourit contre la tempe gorgée de boucles chaudes et s’écarte à contrecœur pour attraper sa bottine. Tangue un peu avant de parvenir à l’enfiler et jure tout bas contre les lacets. Il lui faut toute son énergie pour être à nouveau convenablement chaussé, et une plus grande volonté encore pour quitter la chaleur du corps blotti contre le sien. Le retour à la position verticale est difficile.

-Je crois que j’ai bu plus que toi.

Kallen n’en a aucune idée, en réalité. Il sait juste qu’il était temps qu’il se relève avant d’être enchaîné au plancher. Une fois l’axe de la Terre stabilisé, il tend une main à Avis pour l’aider à se lever.

-On va fumer avant que la bouffe soit là ? Ça va nous réveiller.

Il n’en a pas du tout envie, mais c’est le seul moyen qu’il a trouvé pour ne pas écourter trop vite cette soirée qui entre sans hésiter dans les meilleures de sa vie.

Avis Green

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Jeu 28 Juil - 12:40
“Ça va, ne t’en fais pas. Je suis bien là, j’ai pas froid.”

Il lui rend le sweat et même si Kallen ne peut pas le voir, il y a peut-être une rougeur sur ses joues et un sourire, assurément, sur sa bouche. Alors qu’il écoute les mots de Kallen, sans vraiment comprendre pourquoi il lui explique ça. Ça lui plaît, néanmoins. Qu’il veuille bien se confier comme ça.

Raconte-moi un secret. Il lui avait demandé. Et c’est comme un de plus qu’il fait tomber.

“D’accord.”

Il murmure doucement. Sans poser davantage de questions parce qu’il y a eu tellement d’informations échangées ce soir qu’il ne sait plus quoi demander. Il voudrait juste profiter éternellement de ce moment, qui se stoppe trop tôt, quand Kallen décide de remettre sa bottine. Avis laisse échapper une légère plainte de désaccord mais c’est trop tard, le châtain est debout.

Et c’est là que le froid lui tombe sur la peau.
Quand le corps derrière son dos se détache et qu’il n’y a plus que sa propre chaleur.

Avis frissonne, frotte un peu ses mains sur ses bras avant d’aviser la boule de fringue qui a été repoussée sous un meuble. Puis il attrape la main que Kallen tend vers lui, poussant sur ses jambes pour se remettre debout même si ça chancelle. Il se retrouve trop près, encore. Avec ses doigts qui refusent de lâcher les siens et son front qui s’échoue contre l’épaule du châtain. Le temps que ça arrête de tourner, alors il se recule d’un pas, gardant cette main pour assurer sa stabilité.

“Je crois que je vais être malade si je fume.”

Il grimace et rien qu’à être de retour à la verticale il se sent malade. Il aurait peut-être dû en rester à son Rhum & Coke au lieu de s’avaler une rasade du mélange dans la bouteille. Il n’aurait peut-être pas dû en reprendre non plus. Ça lui tire un rire alors qu’il joue un peu avec les doigts.

“Je vais finir par croire que tu m’en veux.” Il relève les yeux vers lui et sa malice habituelle brille de nouveau dedans. “Même quand je bois moins que toi je finis dans un sale état.” Il ne se sent pas tant ivre, en réalité. Juste son estomac qui n’assume pas les derniers grammes avalés. “Ou alors c’est moi qui devient trop vieux pour tout ça.”

Il lâche un rire bas, bien conscient qu’il n’a rien de vieux et que ses années - son mois - étudiantes ne sont pas si loin, c’est juste lui qui est de moins en moins sorti au fil du temps. Ce qui ne l’empêche pas de conserver une bonne descente, à vrai dire meilleure que beaucoup d’autres.

“Je te rejoins dehors. Je vais chercher mes fringues.”

À regrets, il lâche la main. Se dirigeant vers le meuble, il grogne quand il réalise que se pencher simplement ne suffira pas et il se retrouve les genoux au sol, à fouiller jusqu’à attraper finalement la manche de son sweat. Heureusement les deux viennent en même temps et il soupire, les enfilant rapidement. Se redressant grâce à l’aide précieuse du meuble, sans lequel il aurait certainement été encore moins gracieux qu’il ne l’est à ce moment.

-Sérieux Green ? T’as bouffé tellement de chips que t’arrives plus à lever ton cul ?

Il n’y a définitivement pas que les oreilles qu’elle a partout. Les yeux, aussi. Ce qui ne l’empêche pas d’en rire.

“C’est toi qu’a planqué mes fringues dessous juste pour le plaisir de me voir galérer, avoue.”
-Je suis innocente cette fois ! Mais j’y penserai pour la prochaine.
“La prochaine comme tu dis, je te jure que tu en sortiras en rampant tellement tu auras bu.”

Il voit la lueur de défi dans son regard, ce “chiche” qu’elle semble lui balancer alors même qu’ils savent très bien l’un et l’autre de quoi ils sont capables. Puis Avis se dirige vers la porte d’entrée pour rejoindre Kallen à l’extérieur. L’air frais lui - leur ? - fera du bien, il songe. Au moins pour calmer les tourments au fond de son estomac.

Kallen Galloway

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Jeu 28 Juil - 20:15

Disaster
Il a très envie de se glisser dans son propre sweat, si Avis n’en veut pas. De l’enfiler comme on s’enveloppe dans une couverture. S’y blottir et retrouver un semblant de l’étreinte à laquelle il s’arrache avec tant de mal, mais il avise plutôt le fauteuil derrière lui et le laisse là pour le récupérer plus tard. Son écharpe au cou suffit pour aller dehors cinq minutes, le but de se relever est tout de même de rester éveillé. De retour debout, Kallen a une pensée pour cette cousine qu’il adore et à qui il a parlé pas plus tard que cet après-midi. Elle quitte néanmoins bien vite son esprit lorsque le brun frissonne à ses pieds.

Il lui donne un coup de main pour se remettre à la même hauteur et une bouffée de chaleur l’envahit du simple poids de sa tête sur son épaule. Ses genoux manquent de le lâcher face au naturel avec lequel le brun cale son front contre lui. Tant chaque contact semble avoir sa place.

Il reste sans doute un peu con aussi, au milieu du salon. En oublie de lui répondre, lorsqu’il lui dit que fumer risque de le rendre malade. Verbalement du moins, puisque ses doigts ont le réflexe de resserrer leur prise sur sa main, et Avis finit par en rire en jouant avec les siens. Il ignore comment il ne tombe pas à la renverse quand son regard se relève vers lui ensuite. Comment la lueur pétillante à la surface de ses iris ne l’a pas aveuglé dès le premier soir.

-Je ne suis pas sûr de savoir comment faire ça.

Lui en vouloir. La notion à elle seule lui paraît extraterrestre. Il accepterait probablement plus l’excuse de l’âge, s’ils en avaient dix ou vingt de plus.

-Mais il y a du jus de fruits dans le frigo, si tu préfères.

Il renchérit d’un sourire taquin et l’observe s’éloigner un moment en refermant sa main où la sienne se trouvait l’instant d’avant. Puis le châtain quitte le salon, la démarche lente, jusqu’à atteindre la porte d’entrée. Son visage retrouve l’air frais du soir alors que la voix d’Oliver l’interpelle sur sa droite.

-Hey Kallen, viens voir ça !

Curieux de sa bonne humeur après son départ plutôt morose du jeu, Kallen le rejoint. Il est en compagnie de deux filles et lui montre son oreille où brille un anneau en argent. Le lobe est un peu rouge, comme si…

-Tu ne l’avais pas percé, avant.
-T’en penses quoi ?
-Pourquoi t’as fait ça ?

Une aiguille et un briquet à la main, l’une des filles répond à sa place.

-Clore un chapitre. En commencer un nouveau. Take your pick.

Elle doit avoir au moins six ou sept piercings par oreille, en plus de ceux à l’arcade sourcilière et au nez. Kallen se dit que ça fait beaucoup de chapitres pour quelqu’un qui a l’air d’avoir son âge, et à son sourire on dirait qu’elle sait lire sa pensée. Qu’elle en est fière même, avant de lui renvoyer avec un certain défi.

-Pourquoi tu demandes ? T’as quelque chose à marquer ce soir, Boucles d’or ?

Son silence – ou son hésitation ? – la fait rire et elle vient l’examiner de plus près. Tourne autour de lui pour confirmer ce qu’elle devine déjà.

-Je dirais à l’oreille ou au sourcil, mais faut que ça vienne de toi.

L’oreille… Sa main se tend vers la gauche et un frisson le parcourt en repensant aux lèvres qui s'y sont penchées.

Avis Green

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Jeu 28 Juil - 23:05
Loïc Nottet - Mr/Mme

Rejoindre la porte est plus facile qu’il ne le pensait. Ses jambes retrouvent peu à peu leur habileté et il se rend compte qu’il ne se sent pas si bourré. Un peu nauséeux, certes, mais ses pensées retrouvent du sens et se déplacer lui fait du bien. Alors il sort et il referme la porte sans un bruit, son regard à la recherche de Kallen déjà alors que le son d’une voix met quelques secondes à atteindre son oreille.

Il ne comprend pas, d’abord, et c’est pas grave. C’est quelqu’un qu’il ne connaît pas comme il y en a beaucoup à l’intérieur. Il cherche le châtain et ses sourcils se froncent doucement lorsqu’il réalise que c’est à lui que les mots s’adressent.

Son regard se durcit lorsqu’il entend le surnom.
Lorsqu’il la voit tourner autour. Et le gris de ses yeux d’un seul coup n’a plus rien de doux. Il devient tranchant comme une lame, acéré comme l’acier, alors que sa mâchoire se crispe légèrement.

Son corps bouge de lui même lorsque les doigts fins se lèvent vers l’oreille du châtain. Il ne sait pas comment, il franchit les quelques pas qui les séparent avant même qu’elle ne puisse effleurer la peau et sa main s’abat sur le poignet qu’il recule avec violence.

“Recommence ça et je te le brise.”

Il gronde, le regard planté au fond du sien pour être sûr qu’elle saisisse bien le message. Et durant plusieurs secondes plus personne ne parle, ou alors il ne l’entend pas. Il n’y a que la rage qui hurle à ses oreilles, que sa colère qui le violente. Il pourrait la frapper, là, juste pour ça. Parce que ce serait facile, il a l’habitude de ce chaos qui dirige si bien ses gestes, ses mots, ses coups.

Pourtant il la relâche et son regard cogne celui de Kallen, s’adoucit peut-être le temps d’un rien avant de redevenir aussi noir que la nuit et il s’en arrache. Ses pieds l’emmènent déjà vers les marches que ses chaussures frappent puis vers la rue et le sang éclate contre ses tempes. Il marche. Il marche vite et par réflexe il choppe une clope en s’en foutant bien d’un coup de peut-être finir malade, son briquet, ne parvient pas à l’allumer à cause de ses mains qui tremblent et il les range rageusement.

“PUTAIN !”

Il gueule. Balançant son pied dans le pneu d’un vieux pick-up et il enfonce les poings au fond de ses poches parce qu’il pourrait les écraser dans le premier visage qui lui passe à côté. Il prend une inspiration la plus longue possible. Serre les dents quand il sent ce cri de rage se former au creux de sa poitrine et l’expulse silencieusement dans une expiration. Il y a un type qui s’écarte en le croisant. Une fille qui se fait inquiète et qui presse le pas pour s’éloigner. Et l’Anglais ne retient pas ce rire qui le secoue soudain, d’abord mauvais avant de se transformer, s’apaiser. Il ralentit. Se stoppe. Passe une main dans ses boucles brunes et elle retombe contre un lampadaire contre lequel il s’appuie un peu.

Il y dépose le front. C’est frais contre sa peau.
Ferme les yeux. Sent son cœur ralentir peu à peu.

“Excuse-moi, Kal...”

Il a bien entendu ses pas suivre les siens comme il a vu ce mouvement de recul qu’il a eu à l’approche de la main de la fille. Peut-être même qu’il a appelé son nom ou alors l’aura t-il suivi silencieusement. Avis ne sait pas. Ne sait plus. La colère était trop forte en lui pour qu’il l’apaise aussi simplement qu’il le fait parfois. Trop brutale. Elle a reflué mais il la sent encore à fleur de sa peau, qui ne demande qu’à revenir.

“Je connais un endroit si tu veux.” Il murmure. “Il aime travailler en nocturne... Il nous en ferait un si tu veux toujours.”

Ça lui irait bien, à Kallen.
Et lui ça lui trotte dans les pensées depuis que le châtain l’a évoqué.
Comme une foutu obsession.

Kallen Galloway

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Ven 29 Juil - 18:10

Disaster
La fille remarque la main portée sur son oreille et tend la sienne pour l’examiner de plus près, mais Kallen a un mouvement de recul et tout s’enchaîne. Un bras fend l’air, agrippe le poignet hissé vers lui et le repousse avec virulence. Une menace tombe comme du plomb dans l’air et tout le monde se tait.

Oliver jette un regard stupéfait à Avis, puis un plus inquiet en direction de Kallen dont le cerveau semble courir aussi vite que le sien. L’intonation et la poigne du brun suffisent à convaincre la fille de se tenir tranquille, mais aucun des quatre ne comprend vraiment ce qui se passe.

Quand les yeux d’Avis se posent sur lui, Kallen cesse de respirer. Son regard lui renvoie une interrogation silencieuse, sans rien d’autre qu’une douceur engloutie de ténèbres comme réponse. L’Anglais se dérobe, détale les marches du balcon et par instinct le châtain lui emboîte le pas, s’arrêtant une fraction de seconde vers la fille qui se masse le poignet.

-Il… Je dois y aller.

-Ça se soigne ce genre de truc, mec !

Il l’ignore et avale les marches deux par deux pour rattraper Avis dans la rue. Avis qui ne voit que sa colère et la crie, l’expulse avec frustration, incapable d’allumer sa clope tant il en tremble. Est-ce qu’il avait l’air de ça, la nuit où il l’a trouvé en train de hurler ses tripes au ciel ? À frapper ses poings dans l’eau comme Avis envoie son pied dans un vieux pneu pour évacuer son trop plein d’émotions ?

Kallen le surveille comme du lait sur le feu sans faire cas des passants qui les contournent, mais quand le rire du brun crève ses poumons comme du poison qui sort, ses pieds se freinent sur le bitume. Avis ralentit un mètre plus loin, revenant peu à peu à lui avant de réaliser sa présence. Il s’excuse et Kallen s’avance. Le rejoint sous la lumière diffuse du lampadaire.

-Qu’est-ce qui t’es arrivé là-bas ?

Qu’est-ce qui lui est arrivé tout court, en fait. Le châtain se rapproche encore, cherche à capter son regard. Parle à voix basse. Il n’a pas peur, au contraire il a peur de l’effrayer. Que sa question le braque, alors qu’il aimerait tant comprendre. Il espère que ça se lit dans ses yeux. Que ça s’entend dans sa voix, car il ne sait pas l’exprimer autrement.

-Parle-moi, Ave.

Ses doigts attrapent l'un des lacets de son sweat et il tire doucement dessus. Le triture nerveusement. Il voudrait avoir le cran de lui prendre la main.

Avis Green

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Ven 29 Juil - 19:10
Loïc Nottet - Mr/Mme

Il l’entend qui se rapproche et Avis se retourne pour lui faire face. Son dos appuyé au lampadaire qui lui offre ce soutien dont il a besoin. Parle-moi, Ave. et ça lui tord le ventre alors que les doigts de Kallen se saisissent des cordons de son sweat.

J’ai trop bu, c’est tout, il pourrait lui dire.
Mentir. Encore. Comme il se ment à lui-même.

Mais il n’y a aucune phrase pour franchir sa bouche. Aucune explication. Aucune ironie non plus. Il entrouvre les lèvres, grimace quand les mots ne viennent pas, rompt la distance qui les sépare pour attraper son visage entre ses mains et ça n’a rien de doux. Lorsqu’il jette son regard au fond du sien et il y a tout ce qu’il ne parvient pas à dire. Cette rage qui le consume. Cette violence. Un peu de désespoir, aussi. Et sa trouille de le voir s’enfuir à force de le découvrir comme ça. Brutal. Impulsif. Mauvais. Comment lui dire ? Qu’il n’a même pas réfléchi. Que la menace qu’il a balancé il la pensait. Qu’il aurait adoré entendre le craquement de l’os juste pour savoir qu’elle souffre. Comme il souffrira quand Kallen s’en ira lorsqu’il réalisera quelle connerie il fait d’être l’ami d’un type comme lui.

Il s’arrache à lui, recule d’un pas mais ses mains s’accrochent à son tee-shirt, sur le ventre plat, comme pour le retenir trop près de lui et son front se pose contre le sien. Il tremble un peu alors qu’il ferme les yeux. Qu’il respire trop vite et que son souffle éclate contre celui du châtain. S’y emmêle.

“C’est juste moi, Kal.” Il murmure toujours mais cette fois Kallen n’aura aucun mal à l’entendre. “C’est moi et je me fais peur.”

Quand il pourrait frapper une fille juste parce qu’elle a un peu trop regardé ce gars qui lui agite le cœur ce soir. Qui le rend complètement dingue. L’une de ses main s’arrache au tissu et se glisse entre eux et ses doigts caressent les lèvres de Kallen et il ne rouvre pas les yeux parce que c’est plus facile. Plus facile pour le fuir. Pour le ressentir.

“Je me fais tellement peur, Kallen...”

Sa paume recouvre la bouche du châtain, doucement parce qu’il ne peut pas faire ça même s’il en crève d’envie. Pourtant ses lèvres se posent sur le dos de sa main et il imagine ce que ça ferait de l’embrasser. Si ce serait comme partir en guerre, aussi terrifiant qu’affolant. Ou la douceur d’un retour à la maison.

“J’ai trop bu...”

Il le pense, cette fois-ci. Il a trop bu pour ne pas être sûr qu’ils ne regretteront pas le lendemain s’il fait ça. Il a trop bu et ça le dérange alors que ce n’est jamais le cas. Mais justement, ça souffle en lui. C’est Kallen et pas un putain d’inconnu. C’est Kallen et il ne peut pas faire ça. Alors il quitte sa propre main et il s’enfouit, comme un peu plus tôt, au creux de cette épaule solide. Et c’est ça. Il est solide, Kallen. Il lui fait du bien. Avec lui, il oublie à quel point il peut être comme ça.

Brutal. Impulsif. Mauvais.

Kallen Galloway

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Ven 29 Juil - 23:00

Disaster
Il se pend à son regard. À ses lèvres. Observe sa bouche s’ouvrir sur du vide. Sur le silence dans l’air. Rien ne franchit la barre du son, le seul mouvement est celui dans l’espace-temps. Deux mains sur son visage et des yeux qui s’ouvrent sur son âme. Kallen y plonge, navigue à travers les ombres, la douleur. Des monstres hauts comme des murs dans une pièce obscure. Son souffle se coupe, puis il réalise : il ne craint rien. La noirceur est celle d’Avis, mais elle se contente de se montrer devant lui. Les mains qui le tiennent ne lui font pas mal. Ne le repoussent pas. Elles s’accrochent à lui, et sous les doigts pâles, son pouls cherche à lui communiquer son calme.

Son cœur n’a jamais été aussi régulier. Ses coups si lourds. Ce n’est qu’aux mains sur son t-shirt qu’il décide de s’emballer, car le mouvement de recul qu’il a eu avec la fille, il ne l'a pas avec lui. Son front s’appuie sur le sien et il y reste, les yeux bien incapables de se détourner du visage du brun. Il l’entend respirer, souffler contre ses lèvres et lui avouer sa violence. Jamais il n’a été si ému par qui que ce soit. Son courage le chavire et ses paupières s’abaissent pour le rejoindre dans ce sombre pays où il est si vulnérable, frissonnant de la caresse sur ses lèvres.

Il ne le laisse plus s'appuyer seul sur lui, son front exerce une légère pression également, comme pour le rencontrer à mi-chemin. Le brun réitère sa frayeur et à la paume sur sa bouche, Kallen rouvre les yeux. Il voit le baiser se déposer sur le revers de sa main et sans qu’il ne sache comment, il est en train de broyer le cordon du sweat dans son poing. Ses côtes hurlent d’émotion. Sa cage thoracique va se fendre, il en est sûr. Il va s’éparpiller en morceaux sur le bitume.

Les joues en feu, il aperçoit la main s’écarter. Le visage tomber puis s’échouer sur son épaule, comme un naufragé ravagé par sa tempête intérieure. Il connaît ça, les tempêtes intérieures, Kallen. Il sait quel mal elles peuvent faire, comme il sait que même s’il le pense, l’alcool n’a rien à voir. Peut-être que sans lui, Avis ne lui aurait rien dit de tout ça. Peut-être que sa propre tête tournerait moins, mais est-ce vraiment important ? Est-ce si grave, d’avoir besoin d’un coup de pouce pour affronter ses terreurs, de temps en temps ?

-Tu ne me fais pas peur, à moi.

Il souffle à mi-voix et enfouit l’une de ses mains dans ses boucles brunes pour tenir sa tête contre lui. Kallen n’a jamais fait ça, pas même avec Jude. L’autre se soulève, se glisse dans son dos et il le serre avec force. Le tient. L'étreint. Comme pour étouffer ce qui le ronge, l’espace d’un moment. Il ignore combien de minutes ils restent sous le lampadaire sans bouger, elles ne s’écoulent pas à leur rythme habituel ce soir, mais quand les bruits environnants recommencent à atteindre sa conscience, il s’écarte doucement en entendant un train au loin.

-Allons à l’endroit que tu connais.

Son sourire retrouve ses marques et il l’entraîne vers la gare du métro extérieur de Chicago, à quelques pâtés de maison de là, ne le lâchant qu’au bout de quelques pas, mais jamais du regard.

-On a trop bu pour conduire et j’ai pas de muffins à manger le temps d'un taxi, viens.

Comme si l’un n’allait pas sans l’autre.
Qu’une fois faisait forcément coutume.

Avis Green

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Sam 30 Juil - 14:46
Loïc Nottet - Mr/Mme

-Tu ne me fais pas peur, à moi.

Et il y a un sanglot sur sa bouche qui éclate comme une bulle et des larmes qui s’écrasent sur ses joues, et il pleure. Il pleure sans un bruit, les doigts serrés de toutes ses forces sur le tee-shirt. Il pleure sa douleur, sa rage et son soulagement, la déferlante d’émotions qu’il se prend sur la gueule. Il pleure pour cette main rassurante au creux de ses boucles brunes et pour cette étreinte que le châtain lui donne sans plus de réserve et ça dure longtemps. Jusqu’à ce que le flot se tarrisse et qu’il ne reste que les tremblements légers de son corps qui encaisse encore.

Il y a un moment où, parmi le calme revenu, le bruit d’un train se fait entendre. Alors Kallen se recule et Avis ne lâche pas son haut d’abord. Il le regarde, lui et ce sourire qui se pose sur sa bouche, et une esquisse se dessine sur la sienne. Puis finalement ses mains se desserrent et viennent effacer les traces que les larmes ont laissé sur sa peau alors qu’il acquiesce d’un signe de tête pour signifier qu’il le suit.

Il ne le suit pas vraiment, à vrai dire.
Ils marchent côte à côte et Avis sent ce regard qui ne le quitte pas vraiment.

Les mots lui tirant un rire si bas que ça ne pourrait être qu’un souffle qui s’échappe, mais sur ses lèvres son sourire vient reprendre sa place doucement. Il se rend compte qu’il aime ça quand Kallen fait d’une simple fois une habitude parce que c’est une fois qui a compté.

“Je t’en ferai encore.”

Autant qu’il voudra, il ne précise pas. Sa voix est un peu brisée mais au moins elle ne porte plus cette menace comme il a grondé à la fille. Mais Kallen n’a pas peur et ça lui colle un coup de chaud au fond des tripes. Il se déporte un peu vers la droite, se rapproche juste assez du châtain et ses doigts effleurent sa main dans la discrétion du soir. Il y a même son bras une seconde qui se presse contre le sien. Avant qu’il ne s’écarte de nouveau assez pour ne plus sentir sa chaleur, mais pas trop pour que leurs phalanges se heurtent encore parfois par mégarde.

Et le chemin passe rapidement. Ils montent ensemble dans le métro extérieur, avalant les stations en quelques minutes à peine. L’Anglais reste silencieux mais c’est confortable. Ça n’a rien à voir avec ces moments gênants où on ne sait pas quoi dire, c’est juste ce calme qui fait du bien après un moment qui chamboule.

“Ce n’est plus très loin.”

Il lui sourit doucement alors qu’ils descendent et après quelques rues qu’il reconnaît bien, ils se retrouvent face à une boutique à la devanture de briques rouges, comme chez lui. Avis pousse la porte et l’intérieur est calme en dehors de la chaîne qui diffuse sa musique.

“Liav ?”

L’Anglais fronce les sourcils en remarquant le bordel du comptoir. Le silence s’étire et quelques secondes passent avant qu’un jeune homme aux yeux aussi noirs que ses cheveux en désordre ne surgisse, les bras chargés d’un carton. Un sourire rayonnant naissant sur sa bouche. Il les salue tous les deux avant de s’attarder sur l’Anglais.

“Avis ! Ça faisait un moment dis moi ! Si tu cherches mon frère...”
“C’est toi qu’on vient voir.”
“C’est lui qui gère les tatouages, tu sais bien.”
“C’est pas pour un tatouage, Liav.”

Avis croit voir sa mâchoire se décrocher.
Il lui en aura proposé des piercings à chaque fois qu’il venait se faire tatouer mais l’Anglais a toujours refusé. Lui préférant son frère pour chacun de ses projets.

Kallen Galloway

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Sam 30 Juil - 17:11

Disaster
”J’ai éclaté en sanglots. J’ai un faible pour cette expression. On n’éclate jamais de faim ou de froid. En revanche, on éclate de rire ou en sanglots. Il est des sentiments qui justifient qu’on vole en éclats.”
-Albert Espinosa

Il l’entend craquer, pas se briser. La pression se relâche dans ses muscles, ses poumons, son être tout entier. Il le sent sous ses doigts et le serre encore plus fort. C’est si facile de le prendre dans ses bras en cet instant, tellement plus important que toutes ses craintes à lui, murées dans un silence qu’il ne leur a jamais connu. Son épaule se mouille de larmes chaudes et il ne dit rien. Il n’y a rien de plus à dire. Il ne sait pas comment ils en sont arrivés là, mais rien ne l’en ferait bouger. Même pas Avis, lui souffle une voix dans sa tête, mais le brun n’a pas cette idée et Kallen finit par se détacher une fois que ses tremblements ont cessé.

Il se moque complètement du t-shirt humide sur son épaule. Autant que du pan frippé sur son ventre. Il essaie de… Il serait bien en mal d’expliquer ce qu’il cherche à faire. Rien ne l’a préparé à une soirée de ce genre, mais Avis accepte de lui rendre son sourire et il regarde peut-être un peu trop ces yeux gris encore brillants d’avoir pleuré. Ses mains lâchent son haut et il commence à parler, à marcher, pendant qu’Avis essuie les traces sur ses joues. Il l’attend pour avancer avec lui et le coin de ses lèvres se rehausse à sa promesse de muffins.

-Aux myrtilles, hein.

Les doigts d’Avis effleurent les siens et il a l’impression d’entendre un oui. À n’importe quoi. Et chaque fois qu’ils se frôlent jusqu’au quai, son cœur subit une légère envolée. Ils traversent les tourniquets et embarquent dans le prochain train sans se toucher et sans parler, et il n’y a pas besoin. Le balancement du wagon est plaisant et ils sont côte à côte. Le paysage nocturne défile au rythme des stations et Kallen ne cherche pas à savoir jusqu’où ils vont, mais tourne la tête vers Avis à l’annonce de l’approche de leur destination. Un assentiment silencieux avant de quitter le métro un peu plus loin et d’arpenter les rues du quartier où ils descendent.

Quand ils franchissent la porte du bâtiment en briques, Kallen se laisse absorber par la tranquillité du lieu. La vibration des néons et la musique de fond. À cette heure ils sont les seuls clients, et seuls tout court l’espace d’un moment. Avis interpelle quelqu’un, probablement le gars qu’il connaît, et une tête finit par apparaître derrière le comptoir mal rangé. Le châtain lui offre un signe de tête en guise de salutation et écoute la conversation, pas trop sûr de comprendre pourquoi Liav s’étonne à ce point. Il les invite néanmoins à le suivre dans la pièce arrière et ouvre un tiroir.

-Vous savez déjà ce que vous voulez ?
-L’oreille gauche pour moi.

Liav opine du chef et renchérit.

-Lobe ? Tragus ? Hélix ? Snug ? Rook ? Kallen le regarde, perdu après le premier mot, et le perceur rit de bon cœur. Viens, je te montre.

Il le suit jusqu’à une vitrine où il lui présente une douzaine de types de piercings différents, rien qu’à l’oreille. Des barres qui la traversent à deux endroits, des anneaux, des boules, des chaînes.

-J’ignorais qu’il en existait autant.
-Prends ton temps. Et toi, Avis ?

Avis Green

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Dim 31 Juil - 14:00
“Et toi, Avis ?”

Le brun tourne le regard vers Liav sans savoir quoi répondre, une hésitation franche lisible au fond de ses yeux gris. Il revient les poser sur la vitrine, sur les nombreux bijoux qui s’y trouvent, sans parvenir à en trouver un qui lui plaise assez pour envisager le porter.

“Je pensais le lobe gauche, mais...”
“J’ai eu un nouvel arrivage de boucles ce matin si celles-là ne font pas ton bonheur. Viens.”

Liav n’a même pas fini sa phrase qu’il se dirige déjà vers le carton qu’il portait à leur arrivée et l’Anglais le suit. Il prend le temps d’observer de nouveau les boucles qu’il lui pose sous les yeux, jusqu’à ce qu’un éclat blanc accroche son regard. Une dent de requin, surmontée de deux petits anneaux d’argent. Avis apprécie déjà le contraste entre la pâleur de l’accessoire et le brun de sa tignasse bouclée.

“J’aime bien celle-ci.”

Le jeune perceur la lui met aussitôt de côté pour ne pas qu’elle se perde dans tout ce bordel et Avis se dit qu’il n’a jamais vu la boutique autant en désordre. C’est plutôt étonnant, à vrai dire, mais il ne pose pas de question - il le fera plus tard - et retourne auprès de Kallen. Venant se placer juste derrière lui pour jeter par dessus son épaule un coup d’œil à la vitrine et s’il ne le touche pas c’est tout comme. Son souffle se jette doucement contre la peau fine de son cou. Il fixe les vert des prunelles à travers le reflet que leur renvoie la vitre.

“Tu t’en sors ?”

Un sourire illumine ses traits alors qu’il tourne légèrement la tête vers lui, repoussant d’une main douce les mèches de cheveux châtains entourant son oreille.

“L’hélix ça t’irait bien, je trouve.”

Il parle bas, comme pour garder cette confidence entre eux uniquement et un coup d’œil à Liav resté au comptoir qu’il tente de réorganiser rapidement lui fait prendre conscience qu’il n’a pas entendu.

“Je ne sais pas ce qu’ils ont foutu mais c’est pas le foutoir comme ça d’habitude.”

Au fond ça l’inquiète.
Comme cette pointe d’angoisse qu’il a ressenti lorsque Liav, à leur arrivée, ne s’est pas montré. Et il le voit jeter quelques coups d’œil vers l’arrière boutique, comme s’il...

“Je te laisse y réfléchir, Alaska. Je dois vérifier un truc.”

Il se prend l’indécence d’effleurer le haut de l’oreille du bout de son nez avant de s’en écarter, faisant sursauter le jeune homme lorsqu’il pose ses mains un peu brutalement sur le comptoir. Se penchant sur lui pour être sûr qu’il l’entende.

“Il se passe quoi, là ? Si les flics débarquent ils te passent direct les menottes vu ta gueule.”
“R-Rien, c’est... Ça n’a rien à voir avec vous, ok ?”

Avis fronce les sourcils, le regard dardé dans celui si noir du gamin. Il a son âge, mais pour lui, à cet instant, il n’est que ça. Un gamin qu’on a pris la main dans le sac et qui tente de s’en sortir avec un essai raté de mensonge.

“¨Putain Liav me prend pas pour un con. Même à 15 piges je mentais mieux que toi.”

Il le voit déglutir et saisit encore un regard en coin vers l’arrière-boutique. Avis se retient de ne pas sauter directement le comptoir pour aller voir par lui-même. Ce sera toujours mieux que les tentatives désespérées du perceur qui cherche aussi rapidement qu’il le peut un mensonge à lui servir. Alors quand il se prépare à vraiment le faire, Liav l’arrête en sifflant entre ses dents.

“Je te dis que ça n’a rien à voir avec vous !” Son ton monte un peu trop dans les aiguës pour quelqu’un d’innocent, Avis se dit. “J’étais avec un mec quand vous avez débarqué, ça te va ?” Et à la couleur des joues qui deviennent rouge, oui, ça lui va.

Avis ne retient pas un éclat de rire en se reculant d’un pas. Levant les mains en signe d’excuse franche.

Kallen Galloway

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Lun 1 Aoû - 4:55

Disaster
Ça le rassure un peu qu’Avis ne sache pas non plus sur quoi arrêter son choix, mais il ne les suit pas pour zieuter le nouvel arrivage. Kallen a suffisamment d’options sous les yeux, mais il n’est toujours pas plus décidé lorsque le brun revient à ses côtés et ignore quelle partie de son oreille percer. Ce n’est pas une question de douleur ; peu importe l’épaisseur de la peau à traverser, l'aiguille ne l’effraie pas. Il songe même à la trouer à trois endroits différents pendant un moment, histoire de régler la question. Se faire percer l’oreille est plus compliqué qu’il n’imaginait, et ce l’est davantage avec le souffle d’Avis à quelques centimètres de sa peau. Son cerveau ne sait plus où donner de la tête.

-J’arrive pas à me décider.

Ses yeux s’attardent sur le reflet du sourire dans la vitre et un frisson lui dévale la nuque sous les doigts délicats qui lui dégagent l'oreille. Avis chuchote et son pouls se bouscule contre ses tempes. Il l'entend vaguement lui parler du désordre du salon et Kallen se retient de lui dire qu’il pourrait y avoir des cartons partout que ça ne le dérangerait pas, mais ça semble préoccuper Avis alors il nuance un peu sa pensée.

-C’est pas très grave.

Il ne voit pas le problème, en réalité. D'autant plus que Liav est en train de ranger. Il n'insiste pas et reporte son attention sur la vitrine lorsque Avis lui dit qu'il va vérifier quelque chose. Le châtain acquiesce et ses yeux se posent sur les hélix quand son souffle se coupe dans sa gorge. C'est comme si un shot venait de lui monter à la tête d'un seul coup. Il tourne lentement son visage vers le brun et l’aperçoit en train de se diriger vers le comptoir. Sa main se tend vers le haut de son oreille et il en est sûr à présent, il veut un hélix.

Distrait, Kallen manque le début de la conversation entre Avis et Liav. Heureusement pour lui, il la rattrape assez vite et comprend que le perceur a quelque chose à cacher. Il rejoint d’ailleurs son opinion sur le sujet ; en quoi ça les regarde ? Pourquoi Avis insiste autant ? Le châtain se demande s'il ne doit pas intervenir lorsque Liav lâche enfin le morceau. L’ironie est trop forte pour l’amuser, mais Avis éclate de rire et la tension semble redescendre d'un cran.

-On ne va pas rester longtemps.

Liav semble l'apprécier, mais il ne quitte pas l'arrière de son comptoir pour autant, comme s'il craignait qu'Avis pousse sa curiosité jusqu'à aller fouiller l'arrière-boutique, alors Kallen relance encore.

-J’aimerais celle-là.

Obligé de venir voir, le perceur rend les armes et revient discuter business en se rapprochant de la vitrine pour se pencher sur le bijou qu’il lui pointe. Un sourire étire le coin de ses lèvres.

-Green, really ? Si j’étais toi, j’y penserais deux fois.
-Non, je veux celle-là.

Si Kallen comprend la plaisanterie il n’en montre rien, et Liav sort la boucle d’oreille en argent sertie d’une pierre verte. Il lui demande ensuite de s’asseoir pendant qu’il nettoie la zone à percer à l’aide d’un tampon, puis lui suggère de bien respirer s’il est nerveux.

-Ça va.

Liav hoche la tête, compte jusqu’à trois et d’un mouvement habile l’aiguille glisse à travers le cartilage de l’oreille comme un couteau dans du beurre. Kallen demeure calme du début à la fin et se voit tendre un miroir pour admirer le résultat une fois terminé.

-Pas mal, hein ! Ça te plaît ?
-J’adore. T’en penses quoi, Ave ?

Avis Green

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Lun 1 Aoû - 14:05
C’est son tour d’avoir les joues qui rougissent.
Il s’étrangle sur les mots de Liav et s’empourpre sur le sous-entendu, et le sourire en coin qu’affiche le perceur le temps d’une demi-seconde lui fait comprendre que ce salaud savoure sa petite vengeance.

Avis retient une remarque, parce que d’eux deux ce n’est pas lui qui a laissé un mec dans l’arrière boutique. Mais il n’a pas le goût à la plaisanterie quand ses côtes éclatent encore de sentir son cœur battre si fort et il retourne vers la vitrine sans pouvoir éviter l’esquisse du sourire qui se dessine sur sa bouche. Et de nouveau il s’attarde sur le reflet qu’elle lui renvoie. Sur son propre visage, d’abord, par lequel sont passées tellement d’émotions ce soir. De la colère brute au déchirement, quand il s’est éparpillé en sanglots silencieux tout contre l’épaule chaude du châtain. Puis sur ce dernier et sur ce calme qu’il peut lire sur ses traits alors que Liav s’occupe de lui.

C’est l’Anglais qui grimace légèrement, à vrai dire, quand il voit l’aiguille percer la peau. Il a une pensée pour ces quelques fois où Ashley a dû le recoudre et repenser à la sensation du fil resserrant ses chairs lui fait tourner la tête.

C’est con, sérieux.
De casser des gueules sans apréhension mais de se sentir nauséeux à la vue d’une aiguille.

-Pas mal, hein ! Ça te plaît ?
-J’adore. T’en penses quoi, Ave ?

Une inspiration pour le courage et il se retourne, s’approchant d’eux avec les yeux braqués sur la pierre verte. L’Anglais acquiesce, son sourire déjà de retour quand son regard ne quitte pas la brillance du bijou.

“C’est parfait, Alaska.”
“C’est ton tour, Avis.”

Il sent son estomac se tordre alors qu’il se tourne vers Liav et ses aiguilles. Évitant d’attarder son regard sur ces dernières même s’il jette en leur direction un signe léger du menton.

“Je préfère celles de ton frère.”
“Tout va bien se passer.” Sussure Liav avec un air moqueur qu’il lui ferait volontiers ravaler s’ils étaient seuls. “Tu as une préférence pour ta prothèse ?”

Il lui en indique une quelques secondes après. Qui pourrait être similaire au bijou qu’a choisi Kallen s’il n’y avait pas ce contour doré autour du vert plus clair de sa pierre. Un peu d’or pur coulé dans l’émeraude tendre d’un regard... L’Anglais se pose sur la chaise à son tour et s’il était beaucoup moins fier, il s’accrocherait sans hésiter à la main du châtain. Même ses doigts refusent de se crisper, de même que ses épaules montrent une détente pourtant factice. Il n’y a que ses paupières qui s’abaissent pour montrer sa fuite vers ses pensées. Et soudain il est de retour sous la pâleur crue du lampadaire. Leurs fronts posés l’un contre l’autre et ils dansent, un pas après l’autre, alors que les souvenirs se mélangent.

“C’est fini, Avis.”

Au sourire moqueur que tire Liav, il s’est perdu un peu plus longtemps que prévu et il bondit presque du siège. Penchant légèrement la tête sur le côté pour dégager son oreille des boucles brunes venues retomber dessus alors qu’il regarde Kallen.

Kallen Galloway

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Lun 1 Aoû - 16:25

Disaster
Tout s’est passé en une fraction de seconde. Il n’a senti aucune douleur et à peine le mouvement de la boucle vissée derrière son oreille. Liav s’écarte et Kallen tourne un peu la tête pour la montrer à Avis dont le commentaire élargit son sourire. Il se relève ensuite pour laisser la place au brun, amusé de la remarque à laquelle il croit sans mal vu le nombre de tatouages recouvrant sa peau.

-Tu peux aller te choisir de quoi remplacer ta prothèse plus tard pendant que je m’occupe de lui.

Liav lui indique vite fait où trouver les boucles pour hélix et le châtain s’y dirige une fois qu’Avis a les yeux fermés. Il réalise alors ne pas savoir pourquoi le brun a décidé de se faire percer au lieu de simplement l’accompagner. Ça lui donne le tournis un peu, parce que peu importe la raison, il l’a fait avec lui. Comment en sont-ils arrivés là ? Kallen serait bien en mal de l’expliquer alors qu’une vibration secoue le fond de sa poche.

On vous garde de la pizza ? Simon a commencé à bouffer l’ananas, la fin du monde est proche…

Il sourit, mais après un coup d'œil vers Avis, les yeux toujours clos sur la chaise, il remet le téléphone dans sa poche sans donner de réponse. Liav lui annonce que c’est terminé et le brun reprend vie sur ses pieds. Sa main remonte une poignée de boucles pour dégager son oreille et une douce chaleur se glisse dans son ventre.

-Parfait, oui.

Il parle plus bas que prévu, comme happé par autre chose, Liav manquant de le faire sursauter en revenant à ses côtés.

-T’as décidé pour la boucle ?

Son regard s’arrache d’Avis pour retourner vers le perceur et il lui indique un large anneau argenté d’un centimètre. Il donne l’impression de se poser directement sur la peau. Liav acquiesce et l’emballe derrière le comptoir avec la dent de requin. Ils règlent le tout et Kallen le remercie avant de repasser la porte. Dehors, la nuit a perdu un degré ou deux et il réajuste l’écharpe autour de son cou sans savoir pourquoi il est si nerveux de se retrouver à nouveau seul avec lui.

-Est-ce que tu veux rentrer ? Il fait quelques pas en direction du métro. À la fête je veux dire, pas chez toi.

Les effets de l’alcool se dissipent et le châtain sort un paquet de clopes pour en glisser une entre ses lèvres, histoire de se détendre les nerfs. Il souffle doucement la fumée et en offre une à Avis.

Avis Green

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Lun 1 Aoû - 17:55
Il y a une moquerie douce dans le regard et le sourire de Liav lorsque la voix de Kallen se fait absente, sur des mots en écho à ceux qu’Avis a soufflé plus tôt. Une moquerie teintée de compréhension, même si Avis feint ne pas comprendre ce qu’il lit là-dedans. Quoi que Liav ait vu ou cru voir, l’Anglais ne le confirme pas. Allant attendre au comptoir le temps que Kallen prenne sa décision en essayant de ne pas toucher à la boucle à son oreille, qui pulse légèrement sa douleur.

Une fois payée, la dent de requin rejoint une poche et il se rend compte qu’il a hâte de la mettre, même si les couleurs de la prothèse lui plaisent. Mais pas autant que cette dent qui lui ressemble davantage.

Ils sortent et Avis retient un frisson quand l’air se montre un peu plus frais encore que lorsqu’ils sont partis. Quoique il n’avait pas réalisé. Trop bouffé de colère pour se rendre compte des températures extérieures. Il va demander à Kallen s’il n’a pas trop froid, prêt à se séparer de son sweat au besoin, mais le châtain prend la parole d’abord. Lui tirant un sourire lorsqu’il rattrape sa première demande.

“Il reste de la pizza ?”

La clope glissée entre les lèvres, il l’allume avec le briquet arraché à sa poche. Après cette vague de colère qui s’est déversée en lui il y a moins d’une heure, la nicotine achève de lui détendre les nerfs et Avis souffle la fumée vers le ciel. Laissant ses pieds le ramener vers le métro qui se dessine bientôt, au moment où il tire sa dernière taffe sur la cigarette. Qu’il écrase sous son pied puis balance dans la première poubelle à portée.

“Ça fait quand même deux fois qu’on déserte une fête.” Il ricane et ses doigts jouent avec l’une de ses boucles. “Les deux fois à cause de moi, en plus.”

Même si la dernière fois n’avait rien à voir avec celle-ci. La soirée s’étant déroulée d’une façon bien différente, même si Avis aurait préféré éviter son coup de sang. Ou pas. Il se rend compte, l’Anglais, que s’il en avait la possibilité il ne changerait rien aux événements de ce soir. Ni à ses cris, ni à ses larmes. Ni à sa main qui attrape celle de Kallen lorsque le métro arrive et qu’il leur reste encore quelques mètres à parcourir pour l’attraper, sinon ils devront attendre le suivant.

“Come on!”

Il l’entraîne à sa suite en courant et ils montent dedans juste au moment où les portes annoncent leur fermeture. Un rire le secoue. Alors qu’un air de déjà-vu le traverse et durant quelques secondes il se retrouve à Londres avec son frère, trempés jusqu’aux os d’une averse qu’ils se sont pris juste avant, dans la rame attrapée de justesse. Il aimerait que Kallen voit Londres, il songe. Ils arpenteraient le Queen Mary’s Garden parce que c’est l’endroit qu’il aime peut-être le plus au monde. Ils iraient s’assoir sur l’un des ces bancs en bois et laisseraient l’odeur entêtante des roses leur monter un peu au cerveau. Et Kallen se moquerait sûrement une fois ou deux de lui, so british. Quand il découvrirait Covent Garden à ses côtés. Ou dans ces bus touristiques à deux étages.

Il revient au présent quand il doit s’empêcher de sourire bêtement.
Sans s’en être rendu compte, il a gardé la main du châtain qu’il a même serré plus fort. Et il ne la lâche qu’une fois leur arrêt arrivé parce que c’est la seule chose qui lui donne une bonne raison de le faire, se relever du siège pour attraper une barre, le temps que le métro se stabilise.

Kallen Galloway

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Lun 1 Aoû - 20:25

Disaster
À la question d’Avis, son téléphone émerge de nouveau de sa poche et il lui montre le texto envoyé par Aaliyah il y a cinq minutes.

-Plus pour très longtemps.

Il rit et répond à la rouquine par l’affirmative, qu’ils rentrent bientôt, même si lui n’a pas très faim. Il faut dire qu’à l’inverse d’Avis, il a mangé avant de venir à la fête et prendrait plutôt un autre verre. Le nez levé vers le ciel, il se désole de la quantité d’étoiles visibles dans la métropole. Les premières semaines, il avait l’impression d’avoir atterri sur une autre planète, tant le firmament ne ressemble en rien à celui qu’il connaît, à cette latitude du globe. S’il y a bien une chose qui lui manque de l’Alaska, c’est ça. La fumée de sa clope est ce qui ressemble le plus à la Voie lactée, ici. Jetant son mégot à la suite de celui d’Avis, il tourne son regard vers lui, puis vers la boucle avec laquelle il joue.

-On y retourne, j’appelle ça une amélioration.

Même s’il n’est pas sûr de vouloir y retourner, mais ça il ne le dit pas. Il a appris à taire ce genre de choses, alors qu’au-devant d’eux les freins du train crient sur les rails. Avis le tire et il se met à courir pour attraper le passage en gare. Il n’y a pratiquement personne à cette heure et se frayer un chemin est facile. Les portes se referment derrière eux au dernier instant, et du coup d’adrénaline propulsée dans ses veines, le châtain se met à rire en se laissant tomber sur un siège. Il rattrape tranquillement son souffle au départ du quai, puis se rend compte au bout d’une minute que la main d’Avis est restée accrochée à la sienne. En lui jetant un rapide coup d'œil, il le trouve perdu dans ses pensées, le regard ailleurs.

Rester liés des mains ne lui demande pas grand chose quand il n’y a personne dans le même wagon. Qu’un type au fond avec des écouteurs sur les oreilles, les yeux rivés sur l’extérieur. Kallen se demande si on leur posera des questions à leur retour à la soirée, mais espère que non ; il n’est pas sûr d’avoir des réponses à leur donner. Il ne sait même pas laquelle se donner à lui-même lorsque les doigts d’Avis se resserrent autour de sa main. Le cœur plus rapide, il suit le défilement des stations sur l’écran en silence jusqu'à ce que celle qu’ils ont prise soit annoncée. L'air de revenir à lui, Avis le lâche et se lève, et le châtain en fait autant pour sortir du train arrêté.

Le retour à la fête est calme, ils arpentent la rue jusqu’à se rapprocher de la maison. Oliver et les deux filles ne sont plus sur le balcon, remplacés par des visages inconnus. Kallen grimpe les marches et passe la porte le premier, rejoignant la cuisine en quelques enjambées. Une boîte à pizza traîne sur l'îlot central, avec un post-it où quelqu’un a griffonné plusieurs menaces de mort si on osait y toucher.

-J’en prendrai pas, sers-toi.

Le châtain ouvre plutôt le frigo pour une bière et s’adosse au comptoir pour en avaler une gorgée. Il entend quelques voix familières autour du feu visible de la porte coulissante donnant sur la cour, mais ses yeux restent sur Avis. Au bout de quelques secondes, il vient s’asseoir sur le tabouret à côté de lui, grimaçant à l’odeur d’ananas.

-Ça a l’air tellement sucré.

Il sourit malgré lui, parce que c’est aussi tellement Avis, puis retrouve un brin de sérieux. Il pensait qu’en revenant à la soirée, son humeur suivrait le mouvement. Qu'il pourrait à nouveau se laisser imprégner de l’ambiance, mais il n’a qu’une envie depuis qu’ils ont repassé la porte : repartir.

Avec lui.

-Avis… Si c’est à cause de moi cette fois, on peut s'en aller après ta pizza ?

Avis Green

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Lun 1 Aoû - 22:16
Un sourire amusé s’étire sur sa bouche et Avis soulève le carton. Le goût de l’ananas lui tire un long soupir de satisfaction, alors qu’il ricane en entendant la remarque du châtain. Croquant, une pointe de malice dans le regard qu’il dirige vers lui, avec voracité dans ce qui reste de la part.

“Non, pas tant je trouve.”

Il lui répond. Mais est-ce qu’il a déjà trouvé quelque chose trop sucré, Avis ? Un rapide tour de tout le sucre qu’il a pu engloutir lui fait prendre conscience que c’est assez rare, quoique les gâteaux râtés de son frère y sont parvenus quelques fois. Pourtant, il ne lui déclame pas son amour pour le sucré cette fois-ci. Ses sourcils se froncent plutôt lorsque le châtain l’interpelle et sa tête n’est d’un coup plus à la pizza.

“Oui, bien sûr qu’on peut.” Il le fixe et ça dure plusieurs longues secondes. “Est-ce que ça va, Kal ?”

S’il avait le cran, il poserait sûrement sa main sur la sienne. Ou sa paume sur sa joue. Ses doigts traîneraient jusqu’à l’oreille qu’ils dégageraient des mèches châtains pour pouvoir y admirer la pierre. Mais il n’a pas ce courage. Il a juste celui de le fixer et de finir la part à vitesse grand v, de se laver les mains, et de lui poser les clés de la moto au creux de la paume. Il y a peut-être beaucoup de confiance dans ce geste, en un sens.

“Tu t’enfuis pas avec, hein ?” Il ricane. “Tu peux aller mettre ton casque, je te rejoins.”

Il y a ce sourire qui s’attendrit, puis l’Anglais, avec un pas plus assuré que quand il est sorti la dernière fois, file au salon récupérer le sweat abandonné là où ils l’ont laissé. Il repère Aaliyah parmi plusieurs personnes installées dans les canapés et il sourit en entendant son rire éclatant. Il va filer sans prévenir personne, au départ. Mais la rouquine le repère juste au moment où il se détourne et il l’entend brailler depuis le sofa.

-T’allais filer à l’anglaise, Green ?

Il se retourne vers elle alors qu’elle le rejoint en deux enjambées, et ce n’est pas comme s’il pouvait lui dire que non alors que c’était clairement ce qu’il avait l’air d’être en train de faire.

“Je ne voulais pas te déranger, t’avais l’air trop bien au milieu de ton harem.”

Elle rit et comme s’ils se connaissaient depuis toujours, ou bien l’alcool aidant, elle l’enlace avec force. Lorsqu’elle se recule, c’est avec un sourire éclatant et l’Anglais le lui renvoie, même si à ce moment-là il voudrait se dépêcher de rejoindre le châtain.

-Je suppose que tu emmènes Kallen ?
“Si t’as envie de faire un tour de moto, dis-le la prochaine fois au lieu d’avoir cet air envieux collé sur la gueule.”

Rire commun, avant qu’elle n’enchaîne.

-En fait je voulais récupérer ton numéro.
“Jamais le premier soir, normalement.” Il sourit en coin.
-C’est pas le premier, Green.
“Loupé.”

Il rit et après le lui avoir donné, il s’enfuit rejoindre Kallen. Lui tendant son sweat en souriant.

“Excuse-moi, Aaliyah m’a empêché de filer en douce.” Il relève la béquille, met la clé sur le contact et enfourche la moto. “En selle cow-boy, on est parti !”

Kallen Galloway

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Mar 2 Aoû - 2:05

Disaster
Ça le fait sourire de le voir manger avec autant d’appétit. Comme un plaisir d’enfant jamais perdu allant de paire avec sa dent sucrée. Kallen s’en veut de troubler sa bonne humeur avec sa demande, il aurait dû se taire au lieu de l’inquiéter, pourtant ça le touche qu’il lui réponde avec une telle évidence. À croire que la question ne se pose même pas. Est-ce qu’il va bien ? Oui, non, un peu trop. Chaque minute de la soirée a été comme une marche de plus vers le sommet d’une immense tour, et maintenant qu’il est au tout en haut, il a peur de ce qui peut lui arriver s'il tombe. Jude n’est pas là pour l’attendre en bas avec un coussin amortisseur gonflable, cette fois. Alors Kallen repose sa bière et souffle doucement. Il est temps de redescendre.

-Je suis fatigué.

Avis continue de le fixer et le châtain ne cherche pas à essayer d’atténuer son manque d’entrain. Il se passe une main dans les cheveux pour se dégager le front et, fidèle à elle-même, sa tignasse retombe pratiquement aussitôt. Puis il le voit se dépêcher à engloutir sa pizza et la culpabilité l’assaille.

-Prends le temps de manger, Avis.

Le brun n’écoute pas et met tout en branle pour qu’ils partent le plus tôt possible. À peine Kallen a-t-il le temps de se lever du tabouret qu’il lui confie les clés de sa moto et s’enfuit dans le couloir avec ce sourire qui lui fait serrer les doigts autour du trousseau. Il soupire et vide au moins sa bière dans l’évier avant de quitter, puis range les restes de pizza au frigo quand la porte coulissante s'ouvre.

-Oh, Kallen. T’es encore là.
-Hey Suzie. Je repassais juste chercher mon sweat.

Il lui souhaite tout de même une bonne fin de soirée et, alors qu’il s’apprête à quitter la pièce, elle lâche au dernier instant.

-Je suis désolée.
-De quoi ?

Il se retourne sans comprendre.

-Que tu aies dû mentir au jeu.

Ils se regardent un moment, et comme elle ne semble pas attendre de réponse, il finit par lui tourner le dos et disparaître dans le couloir, mais la remarque de la jeune fille l’agite de l’intérieur. Il traverse la maison à grandes enjambées, notant rapidement la présence de son sweat dans les mains d’Avis au salon avant de sortir. Il rejoint la moto et attrape le casque, le faisant tourner entre ses mains après quelques secondes. À qui est-ce qu’il a menti au final, à eux, ou à lui-même ?

Il n’a toujours pas trouvé la réponse lorsque Avis arrive avec son sourire retrouvé et son sweat qu’il lui met dans les mains. Déposant le casque le temps de le récupérer, son regard s’attarde sur le logo de Queen, puis sur les pans de l'écharpe pendue à son cou. Celle qui n’a plus son odeur tant elle a été portée par un autre. Ses yeux se glissent vers le responsable, et peut-être qu’il a raison, il est peut-être temps d’être un peu cow-boy. Alors Kallen enfile son sweat, grimpe à l’arrière de la moto et murmure, comme pour s’assurer qu’il l’écoute.

-Laisse-moi faire, ok ?

Il se redresse et lui enfile délicatement le casque, attentif à ce que rien n’accroche la boucle à son lobe gauche, puis ses pieds quittent le sol afin de se poser de chaque côté du motorisé. Ses bras passent autour de lui, se nouent à sa taille et il s’appuie le haut du corps contre son dos. Pose le menton sur son épaule.

-Je tomberai pas.

Avis Green

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Mar 2 Aoû - 9:35
Il se mordille la lèvre lorsqu’il sent la délicatesse avec laquelle Kallen lui passe le casque. Tente de museler son cœur qui s’affole. Sans vraiment de succès, encore moins lorsque la chaleur du châtain se glisse contre son dos, sur son épaule, et autour de son ventre qu’il serre avec force.

“T'as pas intérêt.”

Il lui répond doucement quand Kallen lui dit qu'il ne tombera pas.

Le moteur gronde.
Avis prend une inspiration.

Juste assez longue pour remettre de l’ordre dans ses pensées et la moto les emporte, dans le calme d’abord. Lorsqu’il avise les rues quasiment désertes, le brun laisse l’allégresse le gagner et il écoute l’engin rugir entre leurs cuisses quand il accélère franchement. Au loin, il entend l’écho d’un autre motard qui semble leur répondre. Lui tirant un rire clair alors qu’il les emmène sans se poser de questions jusqu’à chez lui.

“Ça va ?”

Il crie à un moment pour que Kallen l’entende. Juste avant d’accélérer davantage pour doubler une voiture qui les klaxonne. Mais il s’en fout. Il n’y a quasiment personne et sa poitrine éclate de sentir les bras du châtain refermés sur lui. Alors il manque un peu de prudence, pas trop quand même. Jusqu’à ralentir lorsque le bâtiment de briques rouges apparaît, s’arrêter, et il retire son casque avec un large sourire.

“Alors cette première vraie balade ?”

Il y a cette pointe d’euphorie qui tapisse ses yeux gris.
Qui fait planer son sourire.

Et il se jure qu’il l’emmènera en dehors de la ville, un autre jour. Pour pouvoir rouler vraiment. Lui montrer ce que ça fait quand on se lance à pleine vitesse sur une route déserte. Lui, ça lui tire un frisson au cœur, un tremblement d’excitation. Il descend de la moto et rien n’a changé sur son visage lorsqu’il le tourne vers celui du châtain. Ni lorsque ses jambes avalent la volée de marches. Ni lorsqu’il déverouille la porte.

“Je ne t’ai même pas demandé si tu voulais que je te ramène chez toi.”

Il rit, balançant ses godasses dans le meuble de l’entrée et ses clés sur la table de la salle à manger. Avisant un mot d’Ashley griffonné à la va-vite lui indiquant qu’il ne rentrera pas cette nuit. Et de bien s’amuser avec la personne qui le fait sourire comme ça. Alors il broie le mot au creux de sa paume pour éviter que Kallen ne tombe dessus, le balance dans la poubelle.

“Mon frère nous fout la paix pour ce soir.”

Il s’est peut-être dit qu’il valait mieux quand Avis a changé les draps du lit le matin même. Au cas où Kallen y finisse encore pour la nuit.

Kallen Galloway

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Mer 3 Aoû - 19:15

Disaster
Vu la condition non-négociable du casque la première fois, Kallen n’est pas sûr qu’Avis accepte qu’il le lui mette, mais le brun n’émet aucune protestation, il insiste seulement à ce qu’il se tienne bien et la douceur de son ton l’étonne encore. Comme celui dans la cuisine un peu plus tôt, avec cette pointe d’inquiétude dans la voix.

L’instant suivant ils sont prêts à partir, l’engin démarre et ils filent dans la nuit. Les pensées se multiplient dans son esprit, s’effleurent et tournent en rond entre elles, prises dans un labyrinthe d’émotions qu’il a toujours eu du mal à clairement identifier. Il finit par ne plus savoir ce qu’il ressent quand un coup sur l’accélérateur envoie ses doutes rouler plus loin. Le châtain resserre aussitôt sa prise et les traits du décor deviennent flous tandis qu'un second vrombissement leur répond, quelque part ailleurs sur une autre rue du quartier. Avis éclate de rire et le châtain lui rend son sourire.

-T’essaies de me réveiller ?

Le vent lui fouette le visage, met un désordre sans nom dans sa tignasse et Kallen n’en a rien à faire. La bonne humeur d'Avis est contagieuse et il éclate de rire à son tour lorsqu’ils accélèrent encore pour doubler une voiture. Le conducteur les klaxonne sans que ça n’ait le moindre effet, sinon ajouter un grain de folie supplémentaire à la course. Ça lui vide la tête de ses angoisses et lui remplit le cœur d’une légèreté extraordinaire. Ils parcourent encore quelques kilomètres jusqu’au West Side de Chicago et la moto s’arrête devant un immeuble familier en briques rouges. Kallen relâche Avis et bondit pratiquement sur ses pieds.

-C’était génial ! T’aurais dû voir la tête du type que t’as doublé.

Il lance un regard brillant vers la moto et suit le brun à l’intérieur, un sourire indécollable sur le visage. La clé dans la serrure, Avis réalise ne pas lui avoir demandé s’il préférait rentrer chez lui et Kallen se rend compte ne s’être posé aucune question sur la destination avant qu’il ne le mentionne, mais comme ça amuse l’Anglais, il se contente de hausser les épaules.

-Va falloir que t’assumes les conséquences alors, tu m’as promis des muffins aux myrtilles.

Son rire fait écho au sien et il défait les lacets de ses bottines pour les ranger à côté des chaussures d’Avis dans le meuble. Il le rejoint ensuite près de la table à manger.

-Il sait pas ce qu’il rate. Est-ce que t'as des myrtilles au frigo, au moins ?

Avant même d’écouter la réponse, Kallen ouvre la porte pour en examiner le contenu et en ressort un petit panier à demi-entamé.

-Ce serait un peu juste pour douze, on devrait en faire six et en mettre plus.

Il en profite aussi pour sortir les œufs et lui demande où il range ses moules, qu’ils puissent mettre la main à la pâte, et tant pis s’il est presque minuit. L’adrénaline de la balade en moto lui a coulé une énergie fabuleuse dans les veines.

-En passant, j’ai pas de réveil à mettre demain matin.

Avis Green

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Lun 8 Aoû - 16:25
“Sur la deuxième étagère.”

Il répond alors que Kallen a déjà le nez dans le frigo.

“Va pour 6 mais ils ont intérêt à être énormes.”

Dont il sort un petit panier de myrtilles dans lequel ils ont déjà pioché, Ashley et lui. Ils les aiment sur des pancakes, dans leurs muffins, ou juste comme ça. Pour le plaisir de sentir le fruit éclater ses saveurs sur leurs palais. De la même façon que son rire éclate encore sur ses lèvres à la remarque que le châtain échappe.

“Tant mieux. Ça nous évitera de l’oublier une seconde fois.”

Son sourire est taquin et il pourrait avoir l’air de quelqu’un qui pourrait parfaitement oublier une fois de plus, juste pour le garder un peu plus longtemps près de lui. Il se mord la lèvre pour ne pas ricaner en songeant qu’il en serait parfaitement capable. Se détournant pour ouvrir un placard.

Il sort les moules.
Les sucres et la farine, aussi.
Et attrape le beurre et le lait dans le frigo.

Avant de poser devant Kallen un carnet ouvert à la bonne page, recouvert de son écriture soignée décrivant les différentes étapes de la recette. Il la connaît par cœur, lui, désormais. Il pose sur le comptoir la levure et le sel. Vérifiant d’un rapide coup d’œil qu’il ne manque rien, avant de rire lorsqu’il se rend compte qu’il a oublié les instruments de mesure, qu’il place à côté du reste.

“Tout est prêt, chef.” Un sourire en coin. “S’il manque quelque chose, continue comme tu faisais. Fouille.”

Pour ne pas avouer qu’il aime tellement ça. Le voir évoluer avec aisance comme s’il était chez lui depuis la première fois. Kallen avait allumé le feu et Avis avait adoré le regarder faire. Comme il aime le voir chercher les choses sans hésiter. Prendre l’initiative de cuisiner ces muffins que l’Anglais leur a promis. Et décider de se foutre qu’il soit près de minuit, comme si c’était normal que leur soirée se termine comme ça.

Il n’y a pas d’heure pour le sucre, il décide.
Pas d’heure pour Kallen, susurre son cœur en s’emballant.

“Tu vois, ça commence comme ça. D’abord on s’habitue au manque de portes, après on devient accro à la moto, puis accro au sucre et finalement accro à moi.”

La brillance de son sourire colle avec son assurance alors qu’il relève les yeux de la pâte qu’ils ont commencé à préparer pour les braquer sur ceux de Kallen. Menaçant de s’y perdre une énième fois alors qu’une seconde passe.

Kallen Galloway

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Mar 9 Aoû - 15:20

Disaster
Il lui assure que les muffins auront la bonne taille et dépose les ingrédients sortis du frigo lorsque son regard bute sur le sourire d'Avis. À croire qu'il aurait pu faire exprès d'oublier le réveil l'autre jour, mais Kallen n'y croit pas, même si son air malicieux pourrait prétendre le contraire. L'Anglais ne voulait pas lui causer des ennuis au travail, mais alors pourquoi l'idée semble lui plaire au point de se mordre la lèvre pour éviter de trop le montrer ? Un sourire au coin des siennes, il n'hésite pas à lui demander.

-Qu'est-ce qui te fait marrer ?

Kallen récupère les moules et la recette écrite à la main dans un carnet. Si l'encre et les pages n'avaient pas l'air si neuves, il aurait pensé à un recueil de grand-mère, mais le tout ne doit pas avoir plus de quelques années.

-D'où tu tiens ce carnet ?

Il tourne plusieurs pages toutes aussi soignées et lève le nez pour constater les ingrédients prêts devant lui.

-Impec. Je vais mélanger les liquides.

Commençant par les œufs qu'il casse sur le rebord d'un bol trouvé plus bas dans une armoire, Avis l'ayant encouragé à fouiller en cas de besoin. Il ajoute le beurre et le lait par la suite et ouvre un tiroir afin de mettre la main sur un fouet pour mixer le tout pendant qu'Avis s'occupe des ingrédients secs. Ils en ont pour moins de cinq minutes à deux. Lorsque vient le moment de tout mélanger, Kallen le laisse s'en charger et rouvre le frigo pour y ranger quelques trucs avec un sourire au coin des lèvres. Il repasse près de l'îlot pour récupérer le reste des ingrédients quand Avis l'interpelle et le châtain s'interrompt avec le contenant de farine dans les mains. Il le regarde quelques secondes, puis renchérit d'une voix calme.

-Sauf que je ne suis pas accro au sucre.

Kallen contourne l'îlot et remet le large pot à sa place sans le quitter des yeux avant d'arriver pratiquement côte à côte et de s'y dérober pour allumer le four.

-Et que l'absence de portes ne me dérange pas, c'est la transparence de la douche à laquelle je ne suis pas habitué.

Sa hanche s'appuie contre le bout de comptoir et il remplit généreusement six des douze moules à muffins à l'aide de la préparation, le cœur plus rapide de ses aveux, mais aussi de ce sourire éclatant qu'il n'arrive pas à se sortir de la tête.

-So I call bullshit on your list.

Il met les muffins à cuire et reporte son attention sur Avis, se rapprochant suffisamment pour tendre la main et effleurer son oreille percée du bout des doigts.

-Does it hurt?

Il se rappelle la nervosité du brun au moment du perçage et demande à voix basse.

-Pourquoi t'as décidé d'en avoir un aussi ?

Avis pouvait se contenter de l'accompagner, rien ne l'obligeait à passer sur la chaise après lui.

Avis Green

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Mer 10 Aoû - 21:00
-Qu’est-ce qui te fait marrer ?
“Rien.”

Il répond depuis son placard en retenant un rire à grand peine, fouillant parmi les différents produits pour attraper ceux dont ils ont besoin dans leur recette. Les produits secs d’abord, avant de se diriger vers le frigo que Kallen a délaissé quelques secondes plus tôt pour s’intéresser au carnet qu’il a déposé devant lui.

-D’où tu tiens ce carnet ? Il demande, Avis sourit.
“De moi. J’ai pas eu de mère pour m’en laisser un.”

Et il enchaîne sur autre chose parce qu’il n’a pas envie de parler d’elle. Ni d’y penser.
Il veut continuer à rire et à sourire.
À avoir l’esprit qui flotte.

Il mélange les solides pendant que Kallen s’occupe des liquides et Avis, distraitement, fredonne quelques mots d’une chanson. Elle parle de fraises et de clopes et il ne sait même plus où il a pu l’entendre. Et puis avec un sourire de loup scotché sur la gueule, il lui balance sa vanne qui n’a même pas l’air d’en être une. Surtout quand ses anthracites se blottissent au fond des siennes comme s’il allait encore s’y perdre un peu trop longtemps.

Son souffle se suspend sur sa bouche lorsqu’il entend sa réponse.
Il l’écoute avec peut-être un peu trop d’attention.

Il n’est pas accro au sucre. C’est peut-être bien la seule information qui perce réellement son cerveau à cet instant. Le fait qu’il ne le contredise que pour ça. Il se bouffe de nouveau la lèvre, Avis. Après y avoir passé la pointe de sa langue en les sentant soudain beaucoup trop sèches. Et il croit mourir quand il s’approche. Quand il s’échappe. Quand il continue de faire comme chez lui. Quand la main se tend vers lui. Quand elle effleure son oreille et qu’il oublie une fois de plus comment on respire.

Son souffle reste là. Coincé au fond de sa poitrine.
L’Anglais reste en suspend un temps trop long alors que les doigts sont repartis aussi vite qu’ils sont arrivés.

“I’m fine...”

Il laisse échapper finalement. Tordant entre ses poings le bas de son sweat pour ne pas l’attraper, lui. L’attirer au creux de ses bras. Ou se blottir entre les siens. Il se mord la lèvre, encore. En tentant d’attraper des mots alors qu’ils passent à toute vitesse dans son cerveau. Pourquoi il a fait ça ? Il inspire.

“Tu m’en as parlé, ce soir-là, tu te souviens ?” Lui, oui. Il se souvient. Il se souvient de chaque détail de cette première soirée, à vrai dire, et il ne veut en oublier aucun. “Ça faisait des années que je n’y avais pas pensé. Depuis l’université...” Sa voix est basse. Soufflée sur le ton des confidences. Des secrets. “J’avais besoin d’un peu de courage et toi... tu l’as pour deux.”

Ses yeux se détachent des siens juste pour s’égarer sur la pierre que Kallen a choisi de porter. La pique de Liav lui revenant en tête et il étire un sourire de plus. D’une tendresse qu’il est l’un des seul à pouvoir admirer, Kallen.

Kallen Galloway

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Ven 12 Aoû - 20:39

Disaster
De lui ? Kallen hausse les sourcils, impressionné par l'élégance des lettres sur le papier.

-T'écris vachement bien, mon écriture ne ressemble pas à ça.

Ça le fait rire tellement ses lettres à lui sont carrées en comparaison, pratiquement à l'opposé du style calligraphique d'Avis. Reconnaissant la chanson qu'il fredonne, Kallen dépose le carnet et s'en retourne à la préparation des muffins en prenant soin d'éviter de songer aux paroles, mais il les connaît par cœur et elles contribuent sûrement à la rapidité du pouls dans ses veines. Peut-être même à l'initiative de ses doigts sur l'oreille du brun. Il se sent trop léger, trop en confiance – imprudent. Avis s'est mordu à nouveau la lèvre et il a été obligé de bouger pour penser à autre chose, mais à présent qu'il s'immobilise sous sa main, il la retire de peur de vouloir la descendre pour attraper sa nuque. Il l'entend à peine lui dire qu'il va bien, les yeux baissés sur les poings refermés autour du sweat pastel.

Sur le moment il ne se rappelle pas lui avoir parlé d'une boucle d'oreille, puis le souvenir remonte, et avec lui la réalisation d'être à l'origine de son audace. Avis parle un peu plus bas et Kallen se rapproche pour être certain de tout entendre, sans une seule seconde s'attendre à ce qu'il lui révèle. Son regard dévie sur le piercing et le châtain ne sait plus s'il lui parle de la boucle ou de sa couleur, mais Avis sourit trop pour que ce ne soit pas le choix de la pierre et il voudrait lui demander s'il a menti aussi pendant le jeu, puis se rend compte que ça n'a pas d'importance. Si Avis lui demande d'avoir du courage pour deux, il ne s'imagine pas le lui refuser.

-Pour ce que ça vaut, je pense que tu es plus brave que tu le crois.

Il se décale vers lui et appuie doucement son épaule contre la sienne après avoir allumé la lumière du four pour garder un œil sur les muffins, même si les siens restent accrochés aux lèvres du brun. Il adore le voir sourire et se penche vers lui pour lui souffler.

-J'ai voulu d'un piercing à cause de toi aussi.

Parler de lui-même n'a jamais été facile, mais il y a quelque chose chez Avis qui lui donne envie de prendre le risque.

-Il y a plein de choses que je veux depuis que je t'ai rencontré.

À commencer par rester à Chicago. Son père en a été le premier étonné, Kallen a toujours détesté le changement, mais alors que son bras se glisse le long de celui d'Avis, il se dit que pour une fois, le changement peut être positif.

-Ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps.

Leurs poignets se frôlent et sa main s'arrête au-dessus de la sienne, ses doigts jouant avec la manche du sweat avant de se mettre à caresser timidement les phalanges, comme pour lui demander de desserrer son poing.

Avis Green

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Ven 12 Aoû - 22:30
Les yeux gris d’Avis se font curieux. Troublés, aussi. Lorsque l’épaule du châtain se cale contre la sienne et qu’il laisse échapper cet aveu. Puis qu’il se penche vers lui, un peu, comme si c’était normal. De se murmurer ces choses, au beau milieu de la nuit, dans une cuisine qui sent bon le sucre chaud et le réconfort.

Il a voulu un piercing à cause de lui aussi.
Il ne répond pas. Mais son sourire s’agrandit.
Une rougeur pointant sur le haut de ses joues et il rit doucement. S’arrête. Quand la main de Kallen glisse de plus en plus bas. De plus en plus contre la sienne, il a la bouche sèche avant même qu’il ne le remarque. La gorge serrée. Les pensées en vrac.

“Qu’est-ce que tu veux ?”

Il murmure.
Ses côtes éclatant sous la rudesse des battements.

Alors que ses doigts relâchent doucement son sweat. Se pressent contre les siens. Et s’y emmêlent, doucement. Il sent la paume brûlante de Kallen contre le dos de sa main et ses phalanges se referment sur les siennes. Et il ferme les yeux, les rouvre, les plonge dans ceux du châtain parce qu’ils sont tellement beaux et peut-être bien qu’il se mord la lèvre une fois encore. Peut-être bien que quand son front tombe lentement sur son épaule, il vient y presser les lèvres comme il aimerait avoir le courage de le faire contre les siennes. Peut-être bien que son souffle devient court. Quand il aimerait tracer une ligne de baiser jusqu’à cette oreille tout juste percée.

Sur laquelle la pierre verte les nargue, lui et sa lâcheté.

“Je suis lâche, Kal.” Il frissonne. “Il y a plein de choses que je veux aussi mais que je n’assume pas.”

Retirer les fringues qui couvrent son corps, une à une. Caresser sa peau. La ressentir. Le faire trembler d’anticipation, soupirer de plaisir. Lui faire toutes ces choses qu’il n’a jamais pris le temps de faire à d’autres, parce que les autres n’ont jamais compté alors que Kallen s’immisce toujours un peu plus loin au fond de ses pensées.

“Ça me fait flipper...” En serrant ses phalanges davantage entre ses doigts. “Bien plus que ce piercing.”

Pour tous ces doutes qui lui passent en tête à chaque fois qu’il y évoque un eux. Cette violence qui se rappelle à lui. Le sang qui couvre ses mains. Le monde de son père qui est le sien depuis tellement de temps maintenant. Tous ces secrets qu’il porte.

Même son frère ignore que les elles ont toujours été des ils. Et l’Anglais a peur de ça aussi. Que le regard bleu d’Ashley change quand il le posera sur lui. Que le dégoût et la haine y percent. Que ses lèvres si souriantes lui jettent du poison au visage.

Ce sont pas des choses qui se font, dans son monde.
Aimer un garçon.

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