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Un soir, dans un bar... [Pv Noah]
 :: Zone RP - Downtown :: The Loop :: Looper Bar

Riley Jefferson

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Riley Jefferson
Riley Jefferson

Ven 3 Déc - 17:17

Honnêtement, il ne pensait pas réellement que ça marcherait. Pourtant, il était bien là ce soir, à servir des verres à de parfaits inconnus. L’humain pour qui il bossait désormais avait bien tenu compte du fait que c’était la première fois, qu’il aurait à tenir un bar ainsi, et il avait prit le temps de lui expliquer quoi faire, et comment le faire, ne serait-ce que pour servir les bons mélanges, au bon moment. Le Therian s’était tout de même mit une note, sur les quantités à utiliser pour les différentes boissons. Pour le reste, laver un verre, tenir une caisse, ce n’était pas le plus complexe. Il eut un peu de difficultés, les premiers soirs, mais il fit en sorte de s’appliquer du mieux possible, à la tâche. Il ne pouvait pas s’empêcher de se dire que son nouveau patron devait vraiment être désespéré pour l’avoir choisit “lui” comme barman. Pourtant, Riley était là.. Et Riley ne faisait pas du si mauvais travail..

En fait, la panthère était même plutôt concentrée, pour s’assurer de ne pas abimer les verres, ou renverser les bouteilles, par maladresse et pour rendre correctement la monnaie. Le Therian avait beau avoir des tendances à la kleptomanie, piquer dans la caisse ne lui serait même pas venu à l’esprit. Il avait des limites, et l’argent, autre que son salaire pour garder son appart, ne l’intéressait pas plus que ça. Et puis.. Son patron avait l’air vraiment cool, sur pas mal de point, notamment sur le fait qu’il pouvait boire un verre ou deux sur le compte de la maison, si il le désirait. C’était des petits avantages sympa. Cependant.. Riley ne pouvait pas s’empêcher de se demander où était le piège.. Parce qu’il y en avait toujours un, n’est ce pas…? Tout ça, ce n’était pas pour lui.. C’était presque.. Trop beau pour être vrai.  

Ce jour-là, Riley avait même fait un effort sur sa tenue, histoire de ne pas trop avoir l’air d’un cadavre que Valentin aurait ramassé sur le bord de la route. C’était l’un de ces soirs où il faisait l’effort d’essayer d’assortir les pièces ensembles, et d’accessoiriser.  Des bagues, ma pas trop, pour éviter de le gêner, un haut avec un col roulé gris foncé plutôt sobre, pour éviter que l’on aperçoive son identification.. Même avec ça, il suffisait de regarder la façon dont la lumière se reflétait dans ses yeux pour savoir qu’il s’agissait d’un Therian.. Mais il n’avait pas envie de sentir les regards mal placés sur son cou, pour ce soir. C’était plutôt calme, à cette heure là.. Le genre de moment suffisamment calme pour que les gens puissent encore parler. La plupart des clients avaient déjà leurs verres dans les mains. Il faisait en sorte de ne pas trop écouter les conversations, même si il ne pouvait pas s’empêcher de soutenir certains regards lorsqu’ils les sentaient trop insistant. Il se doutait bien que c’était parce qu’il était nouveau. Un peu moins parce qu’il n’était pas si laid, à regarder.. C’était difficile de ne pas avoir de mauvais aprioris sur les gens. Mais il savait qu’il allait devoir s’y faire. Alors, ce soir-là, il prenait son temps. Il faisait même l’effort de sourire poliment, pour essayer de coller au boulot. Lorsque le client suivant s’approcha, il termina de rincer quelques verres, avant de se rapprocher de lui.


“Bonsoir” souffla le faux blond à l’homme face à lui, la voix un peu éteinte. Il n’était pas encore parfaitement à l’aise avec son nouveau rôle  
“Qu’est ce que vous souhaitez boire ?” Cette seconde partie de la phrase est un peu plus forte, pour couvrir la musique en fond.

Simple, efficace, poli. Pas un mot de travers.  Il en avait besoin de ce job, après tout.. et ses aprioris sur les humains comme sur les Therians n’avaient rien à faire dans ce genre de métier de service. On le payait pour servir des verres et encaisser alors.. il allait servir des verres et encaisser.

Noah Carter

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Noah Carter
Noah Carter

Mer 8 Déc - 16:40

La journée a été longue. La semaine entière l’avait été en réalité. Mais enfin c’était fait. Une heure plus tôt, dix minutes avant le bouclage, Noah a rendu son dossier rédigé et corrigé et demain à la première heure sa première enquête en solo s’étalerait en Une du journal.

Dire qu’il était fier serait un euphémisme. Dire qu’il était épuisé le serait aussi. Pendant des semaines ses investigations avaient occupés son esprit à chaque instant, accaparant la moindre de ses pensées conscientes et s’invitant dans ses rêves. Il en avait même oublié l’anniversaire de Kelly la semaine précédente, ce qu’elle ne manquera pas de lui faire rattraper et avec ostentation.
Il aurait du rentrer chez lui, rattraper les heures de sommeil en retard, le ménage à faire, et même arroser le ficus orphelin que la même Kelly l’a forcé à adopter pour lui « tenir un peu compagnie après son départ » et dont il oublie régulièrement l’existence, pourtant en sortant fourbu des locaux du journal c’est vers le Looper que ses pas l’ont portés. Il a mérité une bière et trop d’excitation fait encore vibrer son corps pour lui donner envie de rentrer tranquillement à son appartement.

Situé relativement près de son travail le Looper n’est pas le bar attitré du brun mais il n’en est pas loin, notamment les jours où ses cousins ne peuvent pas le rejoindre. Il en apprécie l’ambiance chaleureuse et pour un être curieux comme lui l’animation du rez-de-chaussée est une perpétuelle source d’intérêt, mais il profite aussi parfois du calme de l’étage pour revoir ses notes, écrire un papier ou juste s’éloigner de collègues un peu trop intéressés par son travail. Ce soir cependant ce sont bien les gens et l’animation qui l’attirent, pour s’y perdre quelques heures et laisser derrière lui le poids de l’histoire qu’il s’est démené pour raconter. Il aime son métier mais parfois il a besoin d’en déconnecter.

Néanmoins les intentions et les faits étant bien souvent deux choses sans rapports entre elles, le journaliste est encore complètement perdu dans ses pensées en poussant la porte de l’antre chaude qui va l’accueillir pour la soirée. Sa sacoche pendant de son épaule, comme récupérée à la va-vite, il se glisse habilement entre les corps présents pour atteindre le comptoir. Certains soirs il y reste, d’autres il préfère se chercher une table, ou danser simplement. Ce soir là n’a pas encore décidé de ce qu’il voulait être et l’humain s’accoude au bar pour observer la salle en attendant que son tour vienne.

« Bonsoir. »

La voix qui vient interrompre sa contemplation des danseurs est tellement basse qu’un instant Noah se demande si c’est bien à lui qu’elle s’adresse mais en se retournant il tombe dans deux yeux noirs trop grands qui l’interrogent.

« J’aimerais une bière s’il vous plait. »

La phrase est mieux tournée qu’il ne l’aurait fait pour le patron ou l’un des barmans qu’il en est venu à connaître mais la frimousse blonde qui lui fait face lui est totalement inconnue et aussitôt toute idée de s’installer à une table s’évapore. A la place son attention se concentre sur son interlocuteur à il offre un sourire engageant. Le jeune inconnu est de taille moyenne, même avec le bar qui les sépare Noah sait qu’il est un peu plus grand que lui, et il ne semble pas bien épais non plus, cependant il se dégage de lui une impression indéfinissable. Peut-être le surprenant mélange entre la vulnérabilité que suggère son physique frêle et la force intrinsèque à sa nature visible. Ou la grâce féline de ses mouvements. Quelle qu’en soit la raison elle intrigue assez l’humain pour qu’il s’approprie un siège, retire sa sacoche et sa veste et s’accoude tranquillement au comptoir haut.

« Il ne me semble pas vous avoir déjà vu derrière ce bar, est-ce ma mémoire qui me joue des tours ? »

Ce n’est qu’une formule il sait déjà qu’ils ne se sont jamais rencontrés, il n’oublierait pas un tel visage, mais il est curieux de ce que le barman blond va lui répondre. Les nouvelles têtes ne sont pas légion ici, et clairement le thérian n’est pas du genre professionnel du milieu, il est trop jeune et à l’air trop farouche pour faire ce métier depuis longtemps. L’instinct de journaliste de Noah lui souffle qu’il y a une histoire dessous, et il n’a jamais su y résister.

Riley Jefferson

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Riley Jefferson
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Ven 10 Déc - 9:23

Il la voit, cette quasi surprise dans ses yeux, alors que l’humain se perd dans le regard qu’il lui lance. Riley est particulièrement mauvais à ce genre de jeu. Si l’humain avait eut un mouvement de recul, la panthère aurait pu le prendre pour elle et en être blessée. Après tout, elle fait tout pour ne pas avoir l’air menaçante. Mais il y a certaines choses qu’il est incapable de cacher.. La lueur dans son regard, la force composée de son corps, l'habileté de ses gestes sont tant de détails qui trahissent sa nature malgré lui. Un connaisseur pourrait même savoir qu’il s’agit d’un félin, rien qu’en l’observant. Riley a beau détester sa condition de Therian, il lui est impossible d’en nier toutes les caractéristiques. Que se doit dans son caractère ou dans son attitude non verbale, tout hurle ce qu’il est malgré lui. Est ce que l’humain l’a perçu ? Il ne saurait pas le formuler.. mais cette idée l’inquiète, malgré le côté Gay et Therian friendly du Looper. On est jamais à l’abri de tomber sur un con après tout.

“Une pinte ou un Demi ?”

Il le regarde s’installer. Visiblement, quoi qu’il ai pu lui faire, comme effet, ce n’était pas de la crainte..  Le Therian le laisse répondre, avant de se décaler pour attraper le verre qui deviendra le sien d’une main habile, et de se décaler vers la tireuse pour le remplir. Il entend sa question, mais s’assure de ne pas se déconcentrer avant tout. Ce serait bête d’en mettre partout. Puis il revient vers lui, choisissant distraitement un dessous de verre, avant de venir le placer sur le bar, face à l’inconnu, puis de venir poser la bière par dessus. Après s’être assuré qu’il avait bien fait tout comme il le fallait, il daigna enfin reporter son attention vers l’homme qui le regardait.

“ Je ne vous ai jamais vu de ma vie. Votre mémoire va parfaitement bien, Monsieur.”  

Formel, peut-être trop pour un cadre comme celui ci. Il lui annonce le tarifs pour la boisson d’une voix un peu monotone. Très clairement, ce jeune là n’a pas forcément été engagé pour ses habilités sociales, c’est plutôt évident. Pourtant, alors que le Therian aurait pu couper court, et s’éloigner à nouveau, il resta là, à le fixer un peu. Faire la conversation fait aussi parti du boulot non ?  Alors, contre tout attente, le félin aux airs de fantômes choisit d’ouvrir à nouveau la bouche pour  reprendre la conversation.

“.... J’ai été embauché, il y a quelques jours. C’est pour ça que vous ne m’avez jamais vu ici…  Le patron avait besoin d’aide, pour tenir le bar..” et Riley songeait que ce dernier devait vraiment être désespéré pour avoir accepté qu’il se retrouve derrière le bar, malgré son innexpérience.  Riley n’en avait pas forcément conscience, mais il demeurait un particulièrement bon élève.. Il risquait de devenir très bon dans son dommaine, sans vraiment s’en appercevoir, si il faisait en sorte de s’appliquer. Et pour le moment, ça avait l’air d’être le cas. Les épaules un peu basses, son attitude était celle de quelqu’un de plutôt fermé. Mais il faisait un effort, pour pouvoir parler avec le client.. C’était un truc, qu’il avait entendu une fois. Que le client ne venait pas seulement pour boire, mais aussi pour avoir un lien social, et l’impression d’être écouté.  L’homme n’avait pas l’air de vouloir pleurer sur son épaule, et c’était une bonne chose, il supposait. La panthère n’aurait probablement pas sur comment trouver les mots pour le réconforter.  

“...........Vous êtes un client régulier ?”

Il se doute bien qu'il faut prendre soin, des clients réguliers. C'est le fond de commerce de ce genre d'établissement après tout. Son regard à du mal à rester totalement fixé sur l'homme, maintenant que leur échange bascule doucement dans une discussion qui n'est plus de l'ordre du commerce pur. Ses doigts ont tendance à jouer avec les bagues qui s'y trouvent.. Son regard à tendance à glisser sur la continuité du bar, pour s'assurer que sa discussion ne pénaliserait pas de nouveaux clients qui viendraient quémander de quoi se faire tourner la tête. Riley quant à lui, est parfaitement sobre, malgré que Valentin lui ait parfaitement préciser qu'il était libre de boire tout ce qu'il désirait, tant que le boulot était fait. Malgré tout, ses grands yeux noirs en revenaient toujours à cet humain qui semblait le regarder comme si il était soudainement devenu l'être le plus attrayant de cette soiée.

Noah Carter

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Noah Carter
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Ven 17 Déc - 3:04

La voix douce qui a sorti Noah de ses pensées s’élève à nouveau dans sa direction et il s’arrache définitivement à sa contemplation pour revenir à la silhouette qui s’accorde si parfaitement à la voix.

« Un demi s’il vous plait. »

Sa commande précisée le brun regarde le barman la préparer en notant la délicatesse de ses gestes. Un autre l’aurait sans doute fait les yeux fermés, voire en aurait joué pour le public qui l’observe. Et de là où il est assis le journaliste voit parfaitement les regards qui épient discrètement la gracieuse silhouette. Le sien en fait partie, s’attachant au moindre des gestes que le jeune thérian décompose avec la précision d’une mécanique encore mal connue mais toute évidence apprise par coeur. Et effectué avec le plus grand soin comme il le constate en remarquant que pas une goutte n’a échappé à son contenant.

« Merci. »

L’humain glisse ses doigts autour de son verre impeccablement servi mais ne boit pas, il se contente de le tenir en gardant le regard sur celui qui vient de le lui apporter. Il n’est clairement pas familier du poste qu’il occupe, mais il compense par une attention sans faille sur son environnement. Rien ne semble lui échapper, il surveille tout comme un animal méfiant guetterait les limites de son territoire. Son propre esprit n’aime guère la comparaison, les thérians sont plus humains qu’animaux, pourtant c’est ce que lui évoque irrésistiblement l’attitude du jeune barman et du fond de son esprit une petite voix s’éveille pour faire remarquer qu’une telle prudence doit avoir une histoire. Et il n’a jamais su résister aux petites voix.
Enfin pour le moment il ne va pas harceler un jeune inconnu de questions, que ce soit pour se distraire ou pour satisfaire une fraction de son cerveau épuisante, toujours en éveil et un peu trop impertinente.

« Tenez. »

A la place Noah tire son portefeuille de la poche intérieure de la veste en cuir qui repose négligemment sur son genou et en sort le montant de la boisson assorti d’un pourboire pour le blond, qu’il fait glisser sur le bois patiné par les années et les clients.

« Bienvenue alors, et merci de me rassurer sur l’état de ma mémoire, cette semaine j’ai l’impression qu’elle prend plaisir à m’embrouiller. J’aime à croire néanmoins que même la plus grande fatigue n’aurait pu me faire oublier la rencontre d’un attrayant visage. »

Comme toujours la conversation lui vient facilement, autant que le sourire qu’il lui adresse. C’est l’essence même de son métier, parler aux gens et savoir les faire parler en retour, cependant c’est aussi foncièrement un trait de sa personnalité. Il est curieux des autres. Il aime savoir qui ils sont, comment ils sont arrivés là, comment ils le vivent. Lui qui a toujours voulu être une voix qui saurait influer sur la vie des autres a vite compris qu’il lui fallait d’abord apprendre à les écouter et à les comprendre. Se mettre à leur place, étudier leurs points de vue, leurs raisons, qu’elles soient politiques ou ménagères. Voir par leurs yeux finalement, pour savoir leur présenter un autre film.

« Fréquent plus que régulier, je viens les semaines où mon travail m’en laisse le temps et rarement  aux mêmes jours ou heures. Je travaille pas très loin d’ici et c’est le bar le plus plaisant que j’ai trouvé dans le quartier. »

Ce n’est pas tout à fait vrai, le Sun est de l’autre côté de la frontière du quartier, mais c’est le bar non fréquenté par ses collègues le plus agréable et proche qu’il ait trouvé. Et le plus vivant aussi, ce qui n’est d’ordinaire pas pour lui déplaire, depuis toujours il aime observer les autres. Ce soir son attention s’est trouvée un cible particulière et il ne la quitte pas des yeux, notant chaque détail derrière la façade souriante et amicale qu’il lui présente.

« Et le patron est un homme agréable, et très avisé si je peux me fier au choix de ses employés. »

Malgré les mots et le sourire le ton est trop doux et un peu trop amusé pour être considéré comme du flirt.

« Je m’appelle Noah. Aie-je une chance d’obtenir votre prénom ? »

Sans quitter son siège ni se départir de son sourire le journaliste prend appui sur le bar d’une main pour se pencher et présenter l’autre à son jeune inconnu en lui laissant le choix de la prendre ou pas. Il n’y connaît rien en thérian, et manifestement le blond en est un bien que sa méconnaissance des races ne puisse lui permettre de déterminer à laquelle il appartient, mais un article lu récemment ramène à son esprit la conscience que certains d’entre eux n’aiment pas être touchés et il ne veut pas le risquer, et encore moins risquer de faire fuir son interlocuteur.

Riley Jefferson

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Lun 4 Avr - 6:25

Les doigts fins du Therian récupèrent la monnaie, ainsi que pour boire. Il s’occupa de placer soigneusement la monnaie dans la caisse, puis le pour boire atterrit dans un petit pot, prévu à cet effet. Un simple “merci” assez doux s’était échappé de ses lèvres, alors que le Therian ne semblait pas savoir comment réagir à une telle attention.  Il était tout de même reconnaissant, bien qu’il était incapable de savoir comment l’exprimer. Ce boulot.. C’était un boulot de contact, avant tout. Un boulot où il était censé sourire, se montrer social.. Faire en sorte que les clients reviennent. C’était tellement différent de ce à quoi il avait été habitué, toute sa vie. Définitivement, Riley était incapable de comprendre pourquoi Valentin avait accepter de le placer ici.. Bien qu’aux yeux d’une personne extérieure, la réponse était évidente. Bien que la panthère était incapable de le voir, on sentait qu’elle tentait réellement, de faire de son mieux. Elle était soigneuse, dans chacun de ses gestes.. Elle était habile de ses mains, et consciencieuse, tant elle souhaitait prouver qu’elle pouvait mériter ce rôle.. Riley avait cette peur profonde de décevoir. Cette peur profonde d’être déçu aussi.  Cette peur profonde que tout ça se finisse comme à chaque fois, par un rejet, ou une blessure de plus.  Le Therian qu’il était ne l’aurait pas supporté, encore une fois.
Pourtant, il demeurait incapable de se sentir pleinement à sa place. Il avait cette impression amère de n’être qu’une imposture.  Malgré le respect que lui donnait son patron. Malgré le regard que portait sur lui cet humain au comptoir. Il avait cette crainte qui lui nouait toujours l’estomac. Celle de voir son regard changer, face à son identification. Celle de sentir l’odeur d’une crainte ou d’une haine injustifiée…  

Un attrayant visage… Le regard du Therian se trouble un instant, avant de se baisser, probablement par gêne. Ce n’est pas la première fois qu’il reçoit des compliments sur son apparence, encore moins depuis qu’il a commencé.. Mais cela lui fait encore un peu étrange qu’on souligne ce genre de trait, chez lui. Il sait qu’il n’est pas laid. Mais il sait aussi que la plupart des gens lui trouvent davantage un air malade, qu’un air attrayant.

“...Ne vous fiez pas à vos yeux.. les lumières et l’ambiance y sont pour beaucoup…”

Le contexte, aussi, c’est facile, d’avoir l’air attrayant quand notre poste attire tous les regards.. Riley écoute soigneusement les mots que l’humain emploie, avant que son attention ne soit capter par un autre client. Il s’excusa poliment auprès du journaliste, le temps d’aller s’occuper de l’autre commande, avant de revenir vers lui en constatant qu’il semblait toujours lui faire la conversation. Quelle était la meilleure attitude à adopter dans ces cas là ? Parler. Fidéliser la clientèle. Se forcer à rester au contact et avoir l’air accessible.. sans doute.  
Dans cette idée, ses doigts habiles saisirent un verre, pour lui-même, qu’il remplit simplement de jus de pomme, pour donner l’illusion de boire, avec lui. Pas une goutte d’alcool. Il ne voudrait pas prendre le risque de se déconcentrer.

“Vous êtes médecin ou quelque chose du genre ? Pour avoir des horaires aussi variables..”

Au nouveau compliment détourné, le jeune barman choisit de se cacher derrière son verre, prenant une gorgée de jus de pomme pour faire passer sa gêne, et avoir l’air un peu plus naturel. D’un côté, cette discussion est presque… agréable. De l’autre.. si il s’écoutait, il aurait certainement envie de partir en courant et de s’enfermer à l'abri des regards indiscrets.
Cette sensation empira, en voyant cette main se tendre vers lui, pour le pousser à le saluer sans doute, alors que l’homme lui offrait son prénom, en lui demandant le sien. Son dos fut parcouru d’un frisson désagréable alors que ses doigts se serrèrent sur le verre dans une nervosité palpable face à ce geste. Il s’était crispé, comme si, inconsciemment, il avait l’impression que l’homme tentait d’entrer dans son territoire. Son mouvement de recul avait été instinctif, comme si tous ses sens étaient entrés en alerte, d’un seul coup. Son coeur s’était accélérer.. comme prêt à faire face à un danger irationnel…. Pourtant, de l’extérieur, il était presque immobile, mais il avait clairement bloqué, un instant, sur ce geste pourtant anodin. Il devait vraiment.. faire ça ..? Il déglutit nerveusement, malgré lui.

“Riley….. C’est Riley… mon prénom…Je…”

La panique a un goût amer, dans sa gorge. Il doit rester. Il doit jouer le jeu. Il doit rester. C’est son job. Pourquoi il a tellement peur.. comme ça ?  La réponse est simple…la limite. C’est ça. Les doigts de l’homme ont franchit la ligne de ce qu’il a définit comme son territoire. Alors, le Therian sait ce qu’il lui reste à faire. Doucement, il reposa son verre, avant de s’avancer pour venir toucher cette main inconnue, non pas pour la serrer, mais pour venir soigneusement refermer ses doigts, avant de la guider pour la faire se reculer, jusqu’à la limite du bois. Ses yeux sont poser sur elle, avant de se relever sur le visage de l’humain, soudainement bien plus proche, et bien plus calme. Il n’a pas encore lâché cette main, qu’il tient dans les siennes.

“J’aimerais que vous évitiez de dépasser la limite du bar, s’il vous plait. C’est inconfortable et potentiellement dangereux pour moi comme pour vous. Vous comprenez, Noah ?”  

Sa voix est soudainement bien plus sérieuse, et bien plus concernée, révélant une demande bien plus profonde que la perturbation d’un simple bonjour. Riley, quoi qu’on en dise.. demeurait un Therian terriblement territorial. Ses mains étaient très douces, lorsqu’elles l’avaient repoussé. Elle le quittèrent, sans lui faire le moindre mal, alors que les grands yeux noir de Riley étaient toujours plongés dans ceux de Noah, comme si il cherchait à voir si il avait bien compris où il voulait en venir.

Noah Carter

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Noah Carter
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Mar 5 Avr - 3:59

Pour finir une semaine si épuisante, une conversation légère était exactement ce qu’il lui fallait, autant que la bière qu’il sirote tranquillement. Et même si ce n’est guère charitable voir son interlocuteur se troubler de ce qui lui paraît une simple évidence le fait sourire, puis rire quand elle est repoussée avec assurance.

 « Et une repartie encore plus attrayante. Mais que je suis navré de devoir contredire, les lumières et l’ambiance sont certes flatteuses mais elles n’arrivent que peu à rendre attrayants les autres visages, c’est donc que la responsabilité en revient au vôtre. »

Noah sourit mais une fois encore il s’amuse plus qu’il ne flirte réellement parce que l’attitude du jeune barman est encore plus attrayante que son visage. Il n’est pas à l’aise c’est certain, et il n’a pas l’habitude des compliments mais il ne se laisse pas démonter. Comme il l’a fait précédemment avec son verre puis son paiement il s’applique à lui répondre, pesant chaque mot qui passe la barrière de ses lèvres. Dans la crainte de mal faire ou par simple manque d’habitude ? Le journaliste se pose sincèrement la question, les barmans sont d’ordinaire presque plus habiles au flirt que leurs clients mais celui ci est à part. Une petite originalité qui dénote parmi la foule bigarrée qui les entoure et n’en paraît que plus intéressante. Tellement d’ailleurs que même lorsque le jeune thérian s’excuse pour aller faire son travail le regard de l’humain ne le quitte pas, et que son sourire se fait plus sincère en le voyant revenir et prendre un verre. L’effort doit lui coûter tellement, il mesure si soigneusement chaque geste qu’il est évident qu’il n’en pas l’habitude, pourtant il s’y force. Plus que cela même, il relance la conversation avec une suggestion qui tire une moue amusée à celui à qui il s’adresse.

 « Rien d’aussi admirable non. Je me mets au service des gens d’une autre manière, je suis journaliste. »

D’ordinaire il ne l’annonce pas quand les présentations se font hors de son cadre de travail, il sait à quel point sa profession impacte ses rapports avec les autres. Les conversations se taisent à son approche, les regards se portent vers son téléphone ou son sac, la moindre question lui attire des regards suspicieux. Mais ici c’est un bar de flic, la moitié d’entre eux savent déjà qui il est, il les a croisé devant leurs commissariats, aux conférences de presse, dans les tribunaux… Quand ils ne travaillent pas carrément avec son cousin. Alors ne pas le dire serait idiot, et insultant pour son interlocuteur qui s’est fait violence pour poursuivre la conversation.

 « Je travaille pour le Sun-Times, notre immeuble est de l’autre côté de la rivière, et dans quelques heures je serai à la une pour la première fois. J’ai à peine vu le soleil cette semaine pour que tout soit prêt pour le bouclage. »

Il n’exagère pas en disant cela, il a vraiment tout donné pour que cette première une soit une réussite.

« Le reste du temps je viens ici pour éviter mes collègues après être passé au bureau. »

Là non plus il n’exagère pas, s’il maintient une entente cordiale avec la plupart des autres journalistes tous sont conscients de la rivalité et aucun ne se laisserait aller à une trop grande familiarité quelque que soit le journal qui les emploie. C’est un des désavantages du métier, avec la méfiance d’une partie des gens, mais il doit s’en arranger. Il a appris la leçon il y a bien longtemps, il y a laissé bien plus qu’un sujet, il ne l’oubliera pas.

En revanche ce qu’il a oublié c’est à quel point certains gestes anodins peuvent déclencher de violentes réactions. Il est attentif à cela d’ordinaire, prenant garde à toujours manifester son intention bien avant d’initier un contact, il a trop souvent vu une victime d’agression se tendre à un geste anodin mais la fatigue ou l’euphorie du bouclage l’ont fait manquer d’attention. Sa main tendue lui paraissait inoffensive, une offre seulement que l’autre était libre d’accepter ou d’ignorer sans être mal à l’aise, et voilà qu’il lui semble subitement l’avoir menacé.
Autour d’eux personne n’y réagit, comme si rien ne clochait et que leur conversation ne faisait que suivre son cours naturel pourtant l’humain a l’impression que son cerveau lui hurle dessus en le traitant d’imbécile. Il le pourrait d’ailleurs, ce serait mérité. Devant sa main le jeune thérian a reculé puis s’est figé, littéralement, comme s’il n’était plus qu’une sculpture de glace, aussi fragile que cassante, et Noah ne sait plus que faire. Avancer n’est pas une option, elle n’en est plus une depuis que la panique s’est tapie dans les yeux noirs qu’il ne quitte pas des siens, mais reculer ne l’est pas non plus quand le geste pourrait être pris comme un rejet.
Alors il reste immobile, toute son attention fixée sur l’autre pour chercher quelle sera la meilleure attitude. Lire. Comprendre. Anticiper. Mettre à l’aise encore une fois pour amener l’autre à se détendre comme il sait d’ordinaire faire parler les gens. Ce sera moins facile cette fois il le sent, parce qu’il n’a aucune idée de comment faire ni comment réagir si la peur gagne.

Mais le jeune barman ne se brise pas. Il balbutie un prénom qui sans la panique aurait sonné joliment à l’oreille de Noah, cherche ses mots, et avant que le journaliste n’ait trouvé quoi répondre toute son attitude change à nouveau. Le regard sombre se fixe dans le sien, des mains chaudes se referment sur la sienne et en quelques instants il se trouve repoussé avec douceur et fermeté juste de l’autre côté de la séparation de bois. Trop proche ? Trop inconvenant ? Ses salutations auraient-elles été interprétées comme des avances indésirables ? Ou alors c’est l’odeur de son après-rasage qui irrite l’odorat du thérian ? Faute de réponse certaine il choisit de lui offrir sa sincérité.

« Je ne vais pas mentir et affirmer comprendre parfaitement alors que ce n’est pas le cas, mais je vous présente mes excuses Riley, et je prendrais garde à ce que ça n’arrive plus. »

Par soucis d’intimité, et pour ne pas exposer plus que nécessaire le léger mouvement de recul de son interlocuteur, le brun a baissé la voix et troqué l’intonation joueuse contre une plus sérieuse, concentrée et pleine d’un réel regret.

 « Est-ce que vous accepteriez de m’expliquer au moins un peu ? Pour que je comprenne et que je ne risque plus de faire un impair. Je ne souhaitais pas vous causer d’inconfort ou entrer dans votre espace personnel sans votre permission. »

Son corps bouge sur son siège pour retrouver une assise confortable alors qu’il s’incline un peu vers lui et que son coude s’appuie au comptoir, toute son attitude trahissant un intérêt sincère et une attention sans faille. Prêt à l’écouter s’il accepte de lui offrir cette explication, à continuer de simplement discuter s’il ne le veut pas. Mais quoi qu’il arrive sans jamais approcher à moins de dix centimètres de la limite indiquée.

« Et je vous offre un autre jus de fruits, ou ce que vous voulez. »

Riley Jefferson

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Riley Jefferson
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Ven 8 Avr - 5:05

Il n’était vraiment pas habitué, à ce qu’un humain lui parle autant. Il les jalousait.. il les craignait aussi.. Il se craignait, vis à vis d’eux… C’était ainsi. Riley n’avait jamais été vraiment social.. En même temps, c’était un Therian particulier.. Un enfant qui avait assisté à la mort de ses parents, alors qu’il n’était pas en âge de comprendre.. Un Therian qui n’avait jamais voulu en être un.. et qui avait douloureusement subis ses transformations.. Un garçon qui avait des besoins tellement grands que personnes n’avait vraiment su comment l’aider.. Alors il avait appris à se gérer.. à sa façon.. avec les problèmes et les douleurs qui allaient avec. Il avait appris à éviter les gens.. à trouver son confort dans son petit monde.. dans sa petite solitude..
Mais pour pouvoir la préserver.. il avait besoin d’argent.

Alors, il avait enchainer les boulots..  Et les catastrophes qui allaient avec.. Tout finissait toujours pas des engueulades.. des mots plus hauts que les autres.. des pleurs et des excès de colères.. puis la culpabilité. C’était toujours ainsi, que cela se terminait. Un Therian se maudissant lui même.. S’affamant, comme pour espérer s’éteindre silencieusement.  Au fond, Riley était persuadé qu’il ne manquerait à personne. Il n’était qu’une poussière dans l’immensité de son tombeau qu’était la ville tentaculaire de Chicago.

Et pourtant. Il était là. Debout, derrière ce comptoir, alors qu’il aurait pu se retrouver à faire une nouvelle fois la plonge, ou à récurer encore les toilettes dans un commerce miteux. On avait décidé de lui donner une chance. Une chance qu’il avait peur de briser.  Les compliments avaient le don de le mettre mal à l’aise. Il était incapable de percevoir leur sincèrité. Incapable de ce dire que l’on pouvait vraiment voir de la beauté, sur ce visage qui demeurait creusé par la fatigue, et ses problèmes d’allimentations. Les autres étaient plus vifs, plus forts, plus fiers. Lui, il n’était que l’ombre derrière le comptoir, qui s’assurait que chaque corps puisse avoir la dose d’alcool qui lui fallait pour oublier sa journée..  

Et pourtant, les yeux du journaliste n’avait de cesse de le décortiquer. Sans violence aucune. Sans jugement cruel. Avec une pointe de Malice que Riley aurait presque qualifié comme agaçante. Ses mains l’avait quitter.. mais il sentait la façon dont son propre épiderme tremblait légèrement. Allait-il se vexer ? Il espérait que non. Il avait conscience qu’il n’avait pas à toucher un client ainsi.. Mais c’était nécessaire, pour qu’il ne devienne pas fou. Se laisser emporter par ses émotions dans un tel endroit serait tout bonnement du suicide. Il ne pouvait pas se permettre de perdre cette place aussi vite.

“.......”

Ses yeux se baissent, sur ses mains, alors qu’il l’écoute. Il en a presque le vertige tant l’angoisse qu’il camouffle au mieux lui est monté à la tête. Il pose ses mains sur le plan de travail, de son côté du comptoirs pour se stabiliser, alors qu’à nouveau, il semble chercher ses mots. Cette situation l’a perturber. Devoir agir l’a perturber.. Plus que jamais, il se demande si il a vraiment bien fait d’accepter ce post.

“Je n’ai pas besoin d’un autre verre… je…”

Ses yeux restent baissés. Il cherche ses mots.. Il ne sait pas comment faire comprendre ça à un humain sans avoir l’air d’un fou. Il ne sait pas comment lui décrire l’angoisse vicérale que peut provoquer le simple fait d’avancer un peu trop ses doigts, quand on fait face à un Therian. Ses doigts se resserrent sur le plan de travaille, alors qu’il laisse un soudain agacement, contre lui même, prendre le dessus.

“C’est une question de territoire.”

La voix si réservée du jeune Therian a changé. Elle est soudainement plus affirmée.. Plus stricte. Ses sourcils se sont légèrement froncés alors qu’il fait de son mieux, pour être le plus clair possible. Sa main droite vint glisser sur le bord de son côté du bar, traçant une ligne franche, le long du bois.

“Cette ligne est une frontière. Mon côté. Votre côté. Si vous la dépassez j’ai le sentiment que vous la détruisez… Et j’ai besoin que cette frontière existe. J’ai besoin de savoir que c’est mon côté et pas le votre.. que vous ne pouvez pas entrer. C’est… Réservé au personnel de l’établissement. Pas aux clients. Sinon je n’arrive pas à me concentrer et je ne peux pas faire correctement mon travail ! ”

Ses paroles sont sèches. Plus qu’il ne l’aurait voulu. Et… il se surprend à regretter instantanément ses propres paroles, ses yeux s’écarquillant en le regardant comme si il venait tout juste de réaliser ce qu’il venait de dire et où il se trouvait..  Mince.. Il aurait presque envie de pleurer à présent...

“........Mais vous ne pouviez pas savoir. Et je ne vous en veux pas.  C’est… Je suppose que vous, les humains… vous ne faites pas ce genre de chose….”

Son regard se détourne encore. C’est la nervosité qui prend à nouveau le dessus. Qu’est ce qui lui prend, de parler comme ça, avec un journaliste…?
Sa voix s’éteint. Il a honte, de le laisser quelque peu emporter ainsi. Ses doigts se mettent à tirer légèrement sur les manches de son haut gris dans une nervosité palpable.

“....Je suis désolé.. Je ne voulais pas me montrer agressif et renvoyer une mauvaise image.. de ceux de mon espèce.. J’espère que vous n’écrirez rien dans ce sens…”

Sa présence s’efface, à nouveau. Le gros de l’énervement est sorti.. maintenant.. C’est la crainte des conséquences, qui semble dominer, chez le jeune Therian..  

Noah Carter

Messages : 21
Date d'inscription : 25/10/2021

Profil Personnage
Profession : Journaliste d'investigation
Race : Humain
Noah Carter
Noah Carter

Jeu 14 Avr - 16:23

Noah a l’habitude d’aller trop loin, de poser trop de questions. D’ordinaire ses interlocuteurs en sont flattés, la plupart des gens aiment qu’on s’intéresse à eux et répondent volontiers. Certains s’en offusquent parfois et le renvoient à ses affaires avec plus ou moins de politesse. Ceux-là sont généralement intéressants, surtout si la politesse est absente, car ils sont les plus propices à avoir quelque chose dont ils ne sont pas fiers et qu’ils ne veulent pas voir sortir. Ce n’est pas toujours important, combien de fois a-t-il découvert qu’une personne au comportement suspect dissimule en réalité une liaison dont il aurait parfois préféré ignorer les détails ?  Cependant la manière dont ils s’y prennent est toujours instructive. Comme les gestes les schémas de comportement sont infiniment plus complexes à contrôler que les paroles et bien plus révélateurs des personnalités. Et c’est ce qui l’intéresse toujours le plus.

Ce dont il n’a pas l’habitude en revanche c’est que son intérêt cause une angoisse si violente qu’elle en devient visible chez celui à qui il le porte. Riley lutte pour pour ne pas le montrer, et encore une fois il se débrouille suffisamment bien pour qu’aucune autre attention ne se tourne vers eux, mais toute celle du journaliste lui est offerte et il ne peut ignorer un tel changement d’attitude.

 « Je suis navré si je pose trop de questions. Je mettrai volontiers ça sur le compte d’une déformation professionnelle mais… La vérité c’est que je suis surtout trop curieux. »

Le sourire qu’il lui offre est réellement désolé, jamais il n’a voulu causer une telle réaction chez le jeune barman dont la conversation lui est encore plus plaisante que la boisson qu’il lui a servi, mais il ne sait guère comment réparer sa maladresse. Avec un humain il aurait tendu une main pour la poser sur une épaule ou en tapoter délicatement une autre, aurait offert un verre ou quelques pas dehors pour achever de le calmer mais il est totalement hors de question d’agir ainsi avec celui qu’il vient de perturber. Alors faute d’autres idées il rouvre sa sacoche pour en sortir plusieurs stylos qu’il aligne les uns à la suite des autres sur le bois en une matérialisation de la frontière tracée et devenue ainsi inviolable. Et soigneusement il repose les mains à plat de son côté, immobile et attentif. A l’écoute.

Et soudain, comme si quelqu’un, lui probablement, avait appuyé sur interrupteur, le jeune thérian se redresse et à nouveau toute son attitude se modifie. Sa voix retrouve sa vigueur, gagne en assurance, sa silhouette retrouve son maintien, et avec fascination Noah l’observe pendant qu’il le remet à sa place avec une argumentation tranchante et sans appel.

Une question de territoire… Ce n’est pas une notion qu’il a l’habitude de manier et à cet instant il le regrette parce qu’il est certain que ça l’aiderait à comprendre. Est-ce plus pour la sécurité ? Pour la dominance ? Parce que lui est humain ou la réaction aurait-elle été la même avec un autre thérian ? Ou est-ce simplement une réaction propre à Riley ?
La réponse sollicitée, même soigneusement argumentée, lui amène encore plus de questions cependant avant qu’il ne décide laquelle passera ses lèvres en premier, ou si l’une le fera, l’assurance de son interlocuteur s’effrite à nouveau et c’est son tour d’offrir une réponse aussi sincère qu’il le peut.

 « Non les humains ne font pas ça. Enfin… Pas de la même manière, du moins je ne le pense pas. Ce n’est pas une question de territoire, plutôt d’espace personnel et de proximité. Une personne inconnue ou peu familière va nous mettre mal à l’aise si elle est trop proche physiquement. Je ne saurais pas vous dire exactement pourquoi. Une convention sociale héritée du passé peut-être ? Ou un instinct de prudence pas tout à fait étouffé ?»

Sa voix se fait douce et ses mains restent très sagement immobiles alors qu’il détaille plus que nécessaire ses propos pour laisser le temps au jeune homme de se reprendre, néanmoins son sourire ne s’efface pas et son regard ne quitte pas son interlocuteur.

« Vous n’avez pas à vous excuser Riley, j’ai été en tort le premier et je ne vous en veux aucunement. Je n’écrirai rien et vous ne donnez pas une mauvaise image de votre espèce, je vous le promets. Nous bavardons simplement. »  

Son sourire se fait plus amusé et il baisse la voix comme pour partager un secret.

 « Mon rédacteur en chef est plus agressif que ça quand j’ai quelques minutes de retard pour rendre un papier. »

La malice qui a fait un bref retour dans sa voix et ses yeux n’y reste pas, cédant à nouveau sa place à l’intérêt sincère qu’il lui porte depuis le début de la conversation alors qu’il porte son verre à ses lèvres pour y dissimuler un instant d’hésitation. La question qui lui brûle les lèvres est indiscrète, sans doute trop mais il a envie de la poser malgré tout, comme si elle pouvait lui donner une clef de plus pour comprendre. Alors une fois de plus il choisit soigneusement ses mots.

 « Serait-ce extrêmement déplacé de vous demander quel type de thérian vous êtes ? »

Il est presque certain qu’il s’agit d’un félin, le jeune barman en a la grâce et la légèreté, et le tatouage distinctif pourrait lui dire le reste, cependant depuis le début de la conversation il met à un point d’honneur à ne pas laisser dévier son regard sur celui de son interlocuteur.
Ces marques l’ont toujours mis vaguement mal à l’aise. Il en connaît naturellement l’histoire et l’utilité mais… Ils ne sont ni du bétail ni des animaux de compagnie. Et marquer des gens de cette façon… Il ne peut s’empêcher de se souvenir que c’est ainsi que se sont inscrites les pages les plus sombres de l’Histoire…

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