SignalementRiley n’est pas le genre de personnes qui aime se faire remarquer, on pourrait presque dire qu’il a une constitution “fragile” pour un Therian. Il mange assez peu, par rapport à ce que nécessite sa condition.. ça se ressent, physiquement. Il doit dormir peu aussi. Ce n’est pas le genre de personne qui respire la bonne santé, et la joie de vivre. Ses yeux noirs sont soulignés par des cernes qu’il amplifie parfois d’un coup de Khôl bien placé lui donnant presque un air dramatique, à ses heures perdues. Ils ressortent d’autant plus avec sa peau pâle, presque trop claire à son goût. Cela lui donne des airs de fantômes vivant, par moment. En même temps, le jeune homme préfère nettement le monde de la nuit, à celui du jour. C’est la nuit que la ville est la plus vivante et son rythme de vie s’en ressent.

Comme pour jouer sur ses tendances fantomatiques, le Therian a tendance à se décolorer les cheveux. D’un brun naturel, il passe à un blond peroxydé qui n’a rien de naturel. Ses cheveux sont raides. Il a tendance à garder sa nuque dégagée, mais tout de même suffisamment de longueurs, sur le dessus, pour que quelques mèches retombent sur son visage. On pourrait presque dire qu’il se cache derrière, d’une certaine façon. Son cou ainsi dégagé laisse entrevoir un tatouage sur sa nuque, censé représenter un lever de soleil, selon ses dire, ainsi que le tatouage d’identification des Therian dans son cou.  FPU. L’identification pour les panthères des neiges. Cette marque d’identification le met mal à l’aise, son regard a tendance à se durcir, lorsque les yeux des gens trainent un peu trop dans cette zone. C’est qu’il en mordrait presque, le felin.  

D’une façon générale, Riley n’est pas un grand gabarit. Il atteint à peine la barre du mètre 73 et aurait presque l’air de nager, dans ses vêtements.. A moins qu’il choisisse volontairement des tailles non ajustées, pour ne pas trop en dévoiler sur sa corpulence. C’est presque comme si il voulait volontairement jouer sur son côté “vulnérable” dans son corps d’humain.. Mais il reste un Therian. Si il le voulait, il lui faudrait pas grand chose, pour développer sa force. Il reste l’un de ces carnivores, après tout.  

Les chemises le rendent plutôt inconfortable. C’est rare, qu’il fasse l’effort de s’habiller convenablement. Ses choix se portent plus souvent sur des vêtements pratiques, ou du streat wear. Il est assez passe partout, à sa façon. Néanmoins, il lui arrive de porter quelques bijoux, lorsqu’il sort, tel que des bagues, ou des boucles oreilles.  

Sous sa forme animale, Riley a toujours une certaine maigreur, malgré tout, dissimulée sous son épaisse fourrure polaire. Sa robe est gris pale, parsemée de rosettes gris foncés, alors que son ventre et son cou sont d’un blanc cassé. L’épaisseur de son pelage est assez commune aux autres panthères des neiges, étant deux fois plus épaisse au niveau de son ventre et de sa queue de félidé que sur le reste de son corps. Au niveau de son Gabarit, on pourrait presque le confondre avec une femelle, plutôt maigre, son poids est seulement de 44 kg pour une longueur 1,1m et une queue de 96 cm. Au garot, il mesure 57 cm.  

Parcours“ Le couple a été tué, mais pas l’enfant.”  

C’était ainsi, lorsque certains partaient du principe que les hybrides devaient être éliminés.  Les Makhais avaient fait d’autres victimes cette année-là. La marque sur sa mère avait fini par évoluer en une Hybridation, si bien que ses parents avaient terminé à l'hôpital, pour s’assurer qu’elle y survivrait.. Finalement, c’était probablement ce qui l’avait fait condamné pour de bon.

Le jeune Riley était encore trop petit pour comprendre ce qui s’était vraiment passé. Sa famille proche, humaine, ne voulait pas d’un enfant Therian sous son toit, encore plus avec ce qui était arrivé à ses parents. Il y avait la crainte de ce qu’ils ne connaissaient pas. La crainte de ne pas savoir gérer, lorsque ses premières transformations se produiraient, la crainte qu’il ait hérité du don de son père de modifier l’ADN humain et de créer des hybrides. Pour toutes ces raisons, tous refusèrent la charge de l’enfant, préférant le confier au bon soin de ces centres pour jeunes comme lui. Des Therians sans foyer.

Longtemps, il se demandait si il était responsable de ce qui était arrivé à ses parents. C’était bête, mais lorsque l’on est trop jeune, on a tendance à croire que tout est de notre faute, si les choses vont mal. Peut-être que c’était de sa faute, si personne ne voulait de lui, après ça.. Peut-être que c’était tout simplement parce qu’il n’avait pas  été fichu de naître humain.

Il fut identifié très tôt, avant même ses premières transformations. La morsure de l’aiguille le brulait.. mais il savait que c’était un processus obligatoire, dans un cas comme le sien.  C’était le meilleurs moyens pour ne pas avoir d’ennuis, et pour les protéger, qu’ils disaient. Riley avait toujours eut de sérieux doute, sur la protection que ce tatouage était censé lui apporter.. surtout lorsqu’il voyait le regard de parfaits inconnus changer à son égard. C’était comme un poids sur sa poitrine. Il ne parvenait pas à y mettre de mot…  A l’intérieur, il ressentait constamment comme un vide, qu’il ne parvenait pas à combler.

C’est à l’entrée dans l’adolescence qu’il commença ses collections étranges. Il rassemblait des objets, qui ne semblait pas vraiment avoir de cohérences entre eux, et devenait agressif, lorsqu’on cherchait à les toucher.. envers les autres jeunes, tout comme envers les adultes.. C’était assez évident, qu’il n’était pas bien.. Il avait cette tendance, à l’isolement.. Ce mal à créer des liens même avec ceux de son espèce…  et l’arrivée des hormones n'arrangera rien.. Celle de ses premières transformations non plus.

On qualifia sa première transformation de précoce, et elle fut particulièrement difficile à vivre pour lui. Ces sensations étaient trop douloureuses, trop nouvelles pour qu’il puisse les surmonter…. En particulier lorsqu’il dû reprendre forme humaine.  Ses émotions étaient à vif.. encore plus lorsqu’il avait compris que sa nature même était ce qui le blessait. Il avait l’impression d’être un monstre, encore plus lorsqu’il voyait les bleus sur son corps.. qu’il se souvenait de la douleur que ça avait été, de se transformer.  Il avait terriblement peur que ça recommence. Une peur panique. Il ne voulait pas être comme ça. Il ne voulait pas être un Therian. Mais il l’était. Et plus ses émotions étaient fortes, plus ses transformations étaient fréquentes.. et elles se terminaient toujours de la même manière, sous sédatif. Il y eut même une période où le jeune Riley refusait de reprendre forme humaine au point qu’on dut le contraindre, ou encore de s'alimenter correctement post transformation. C’était un cas difficile, et peu coopératif, malgré les bons soins qu’on tentait de lui apporter. Et lorsqu’il n’était pas agressif, il préférait se plonger dans le silence, et s’isoler.  Ce n’était pas un gamin méchant, bien au contraire. Il était évident qu’il vivait simplement sa condition plus mal que d’autre Therian. Il avait des blessures plus profondes. Un manque de confiance envers les autres, envers lui-même aussi.. Un besoin de prendre de la distance.. Ce fut moins difficile, lorsqu'il eut davantage de maîtrise, sur ses transformations.. Il faisait son possible, pour qu’elles ne se produisent plus. C’était une obsession. Il ne voulait pas être un Therian, et encore moins être perçu comme tel.. Il avait constamment la sensation d’étouffer.

Lorsqu’il fut persuadé d’avoir suffisamment de maîtrise, sur ses transformations, pour ne tuer personne, il ne pu résister à l’envie de fuguer, pour aller se confronter à la réalité, à cette ville qui lui donnait l’impression de ne pas vraiment avoir de place.. Il suffisait d’un regard sur son cou, pour voir l’attitude des gens changer.. Certains devenaient carrément violent aussi.  C’était injuste, et une partie de lui le savait. Il avait l’impression de le mériter, malgré les tentatives que les gens du centre avait eut, pour le raisonner.  Rien ne pouvait combler cette sensation de vide.. qu’il ressentait.  Ni les fugues, ni les coups, ni les boissons, ni mêmes les corps avec lesquels il lui arrivait de se lier par instant. Il avait la sensation de mourir, à petit feu. Sauf peut-être quand il trouvait un nouvel objet à ajouter à ces choses qu’il accumulait depuis un certain temps.  C’était.. rassurant, d’une certaine façon. Cela lui offrait une drôle de stabilité.  
Mais il avait fallu que quelqu’un y touche, une fois, pour finir de lui faire péter les plombs. Il avait quasiment l’âge de s’émanciper. Il voulait partir depuis longtemps de toute manière. Alors, il avait rassemblé ses affaires avant de les informer que cette fois, il ne reviendrait pas..
Il les remercia tout de même, pour ce qu’ils avaient fait pour lui. Une partie de lui avait conscience qu’ils avaient fait ce qu’ils pouvaient.. Même si ce n’était pas assez. Ces besoins étaient trop profonds, et impossible à combler. Du moins.. Ce n’était pas possible de les prendre correctement en charge à leur échelle, au vu du nombre d’autres jeunes qu’ils avaient à gérer.

Il pensait qu’il pourrait se débrouiller seul. Qu’il n’avait qu’à quitter la ville, et que tout irait mieux ensuite.. Il dépense l’argent qu’on lui avait filé, pour qu’il s’en sorte, dans un billet de bus vers une autre ville en espérant commencer une nouvelle vie loin de Chicago. C’était une idée stupide. Grave erreur. Comme si partir vers l’inconnu, sans repères, était une bonne idée…

Il ne quitta Chicago que pendant 6 mois. 6 mois où le jeune homme n’informa personne, sur ses agissements ou sa santé, avant qu’il ne choisisse finalement de rentrer dans “sa” ville : celle qui l’avait vu naître, et qui le verrait certainement mourir. C’était un adulte “indépendant”, désormais. Il devait agir comme tel. Un crétin incapable de rester suffisament sage pour faire des études. Il n’avait pas l’argent pour les financer, de toute manière. Il était loin d’être stupides, mais la scolarité n’avait jamais vraiment été l’une de ces priorités.  

Alors, il choisit de faire des petits boulots, les trucs que personne ne voulait faire. Sa première adresse fut un squat, où il n’avait pas que de bonnes fréquentations, mais il lui fallait une adresse pour pouvoir avoir son propre compte en banque, et recevoir ses salaires.. Même si, soyons honnêtes, tous les boulots qu’ils faisaient n’étaient pas forcément déclarés… Il voulait surtout pouvoir mettre de l’argent de côté pour avoir son propre appartement… Et c’est ce qu’il pu enfin obtenir. Un espace à lui. A lui seul. Suffisamment grand pour qu’il n’ai pas l’impression d’étouffer constamment. Mais un espace qui serait “chez lui”.  C’est qu’il y tenait, à cet endroit. Presque plus qu’à n’importe quoi d’autre.
Mais il était incapable de tenir un boulot dans le temps. Il y avait toujours un moment où il envoyait balader les choses, parce qu’il ne se sentait pas à sa place..   Il s’enfermait, toujours un peu plus. C’était dans ces tendances naturelles, après tout. Il lui arrivait même de ne plus sortir, pendant plusieurs jours, ou de rester sous sa forme animale, jusqu’à ce qu’il n’ai plus d’autres choix que de redevenir humain.  Puis le cercle recommencer.. Il prenait un boulot, pour manger et ne pas perdre son appart, mais finissait par le lâcher, pour des raisons à la con, souvent trop personnelles, ou trop émotionnelles, pour un mot, un geste, un regard qui le faisait bouillir de l’intérieur, et il s’enfermait à nouveau. C’était toujours ainsi. Il s’isolait. Il ne répondait plus au appel, n’ouvrait plus la porte non plus, jusqu’à ne plus avoir le choix. Parce qu’il était incapable d’y mettre un terme. Une bonne fois pour toute. Il était presque bien, dans cette bulle étrange qu’il se construisait.  Mais ce n’était pas bon. Ce n’était pas sain. Therian, humain.. Au fond, il n’appréciait ni l’un ni l’autre.  Il avait finit par comprendre avec les années, ce qui était arrivé à ses parents… Et ça l’avait dégouté de chaque côté du spectre…  Un jour, il en était persuadé. Il finirait par péter les plombs et par tuer quelqu’un.. C’était à ça que les gens comme lui étaient destiné, non ? Surtout ceux incapable de gérer leur agressivité, et la tension de leur coeur.. sur le long terme.

“... Il y a un type, qui cherche du monde. Tu devrais y aller.. Tu perds rien à essayer..”


“......C’est un humain. Un humain n’a aucun avantage à prendre un type comme moi dans sa boite..”

“Et alors ? Tu devrais te pointer quand même. Peut-être qu’il pourra t’aider.”

Riley en doutait fortement. Mais il était dans ces jours où les choses tournaient presque bien. Il avait rendu son tablier parce qu’il ne supportait pas son ancien boulot, encore une fois. C’était presque une routine chez lui, désormais…  Il jeta un peu à l’offre d’emploi que sa connaissance lui montrait.. Il n’avait jamais tenu de bar alors ça lui semblait peine perdue..

“...peut-être qu’ils auront de la place, pour laver les chiottes..” railla la panthère, sans grand espoir.. Pourtant…. Pourtant.  Au fond de lui, quelque part, il avait envie d’y croire. Il avait envie de se dire qu’il trouverait un truc, dans lequel il pourrait presque être bon. Dans lequel il aurait l’impression de ne plus sentir ce décalage.. Ce vide.  
Alors, sans trop y croire, tout de même, il choisit de tenter sa chance.
Il verrait bien le temps qu’il tiendrait.