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Exhale Inhale [Kallen]
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Avis Green

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Avis Green
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Jeu 23 Fév - 13:05
Au voleur envoyé par Kallen après son départ, Avis avait répondu après quelques heures un simple Tu adores ça, une fois rentré chez lui. Le temps passé avec son père s’était déroulé dans un étrange calme. Et une certaine prudence de l’un et de l’autre comme pour ne pas dire un mot plus haut que l’autre.

Deux jours s’étaient ensuite écoulés. Malgré les SMS réguliers avec le châtain, le manque s’était installé comme un visiteur indésirable et il avait dû résister à l’idée de faire une connerie. Comme prendre la moto et frapper à sa porte - ou à sa fenêtre - quelques petites minutes plus tard. Mais son frère était là, comme un vautour, à le surveiller pour ne pas que ça se produise. Il lui avait confisqué les clés au cas où. Connaissant bien son aîné et sa tendance à ne pas rester en place ; il avait toujours eu la bougeotte. Bien avant Kallen. La convalescence était une torture pour lui et le serait sans doute toujours. Il détestait devoir faire attention, ralentir le rythme, se reposer. Il commençait à ne plus pouvoir voir sa chambre en peinture à force de s’y retrouver confiné.

Alors quand Kallen lui avait parlé de passer au garage pour sa voiture, il avait sauté sur l’occasion. Le jour suivant, les employés habituels étaient en repos. Ça tombait bien. Il avait fait en sorte de ne pas paraître trop empressé mais sa réponse était arrivée à peine 5 minutes après, le temps simplement de vérifier l’agenda du garage et le sien.

Ashley avait bien sûr tenu à l’accompagner.
Il le ne le laisserait pas seul comme ça, dans la nature, comme il lui avait dit. Comme si Avis allait filer taper sur la tronche d’autres types à tout moment. Il était souvent peu raisonnable mais pas complètement fou. Et il avait toujours tenu un minimum à sa vie.

Le bruit des outils perturbe le fond de musique. De même que les ronchonnements d’Ashley qui ne trouve aucun plaisir à être ici depuis une bonne heure maintenant. Avis a pris un certain temps pour déchiffrer les infos notées sur le véhicule, récupérer le matériel dont il a besoin, installer la voiture sur les crics et s’assurer que tout est sécurisé. Une manière bien à lui de s’occuper avant l’arrivée de Kallen. Pour ne pas trop y penser.

“Tu sais que tu es censé te reposer, hein ?” Ashley râle encore.
“Oh ça va, ça fait plus d’une semaine que je me repose. Passe-moi plutôt le dégrippant au lieu de râler.”

Il l’entend soupirer et il peut presque le voir lever les yeux au ciel. Mais la bouteille arrive jusqu’à lui et c’est tout ce qui lui importe. Il asperge l’arrière des vis, les retire à l’aide de la visseuse, puis fait subir le même sort aux silent blocs qu’il défait avec la pince.

“Je ne sais même pas comment tu peux aimer passer des heures couché sous une voiture.”
“Tu sais très bien que je préfère les motos.”
“Moto ou voiture, je ne comprends pas pourquoi tu aimes autant le cambouis.”
“Et toi tu es le mécanicien le moins crédible sur cette planète.”
“Ce n’est pas comme si on m’avait demandé mon avis.” Il bougonne.
“À moi non plus. Mais je n’ai pas l’air totalement incompétent devant les clients, au moins.”

Ils ricanent de concert. Avis démonte la ligne d’échappement que son frère récupère et il lui fait passer les colliers de serrage à sa demande. Il la remplace et il grogne quand il peine à la refermer. Il peut entendre Ashley se moquer et il parvient à tendre la main suffisamment loin pour que son majeur ressorte de sous la voiture. Son frère rit plus fort et l’abandonne lorsque la sonnerie de son portable retentit. Il l’entend s’enfermer dans l’arrière-salle et l’Anglais se retrouve seul avec le fond de musique qu’il aime avoir quand il travaille.

Il fredonne 505 en s’acharnant sur le joint pour le décoller. Il met plusieurs secondes à venir et Avis est en train d’installer le nouveau quand il entend son frère revenir.

“Tu me files la nouvelle ligne d’échappement et les silent blocs ? J’ai retiré le joint, il commençait à être sacrément pourri.”

Ashley lui envoie la ligne d’échappement qu’Avis récupère en reprenant sa chanson. Mais quand il pose la main sur les silent blocs, ses sourcils se froncent.

“Ce ne sont pas les silent blocs, ça.”

Il tourne le regard et ses yeux tombent sur une paire de chaussures qui ne sont pas celles d’Ashley. Surmontées d’un pantalon dont les ourlets dévoileront joliment les chevilles au printemps. Mais pour le moment, ce sont deux chaussettes colorées qui les recouvrent. D’instinct, il se redresse et sa tête manque cogner le dessous de la voiture. Il l’empêche de justesse et s’extirpe de sous la voiture, se redressant légèrement, les mains à plat sur le sol, derrière lui. Son regard remonte le long des chevilles, passe sur les longues jambes enfermées dans ce jean et se pose sur le visage.

Sur les lèvres puis au fond de ce regard qu’il aime tant.
Et son cœur loupe un battement comme un chaque fois qu’il le voit.

“Salut.”

Il n’a pas besoin de jeter un œil sur la pendule de l’atelier pour savoir que Kallen est à l’heure et que lui n’a pas vu le temps passer. C’est souvent le cas quand il se met sur de la mécanique, encore plus quand ces derniers jours se sont résumés à lire, regarder des émissions débiles à la télévision et prendre l’air sur le balcon.

“J’ai presque fini sur celle-ci, tu m’aides ? Je m’occupe de toi dès que j’ai fini.”

Une rougeur se dessine sur ses joues. Kallen est magnifique et lui traîne dans un sweat bleu marine, sa vieille salopette et des godasses pleines de poussière. Les cheveux attachés à la  va-vite en une queue de cheval et il se sent désagréablement plein de sueur.

Kallen Galloway

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Jeu 23 Fév - 18:30

Exhale Inhale
Sa tante s’était levée une heure après le départ d’Avis ce matin-là. Kallen n’avait toujours pas reçu de réponse à son SMS et regardait tranquillement la télé sans vraiment écouter. Les dernières heures prenaient toute la place dans sa tête, si bien qu’il n’avait pas su résumer l’intrigue policière à l’écran lorsque Elena s’était posée avec son café sur le canapé.

-Are you ok, kiddo?
-I’m fine, why?

La question sortait de nulle part, d’autant plus qu’il y avait bien longtemps qu’il ne s’était pas senti aussi bien. Pourquoi l’inquiétude soudaine ?

-I heard you slam the bathroom door this morning.
-Oh, huh… It was nothing, really.
-Are you sure? Last month I woke up with a message from you in the middle of the night, the pills were all over the floor downstairs and you came in late for work the next day. So listen, I know you’re of age and I’m not your mom, but I do care for you.
-I know, I’m sorry.
-Just promise me you’ll talk to someone if you need to. Me, Jude or a friend.
-Yeah...

Parler n’avait jamais été la tasse de thé de son père, et Kallen n’était pas tombé très loin de l’arbre. Pourtant Avis et lui avaient beaucoup parlé la veille, et même au matin dans la baignoire. Ce n’était d’ailleurs pas lui qui avait claqué la porte, ça n’avait donc rien à voir. Il n’aimait tout de même pas inquiéter sa tante, mais quand la réponse du brun est arrivée quelques heures plus tard, il n'y pensait déjà plus. Pour une fois il n’y avait pas de problème, et deux jours plus tard il proposait à Avis de se revoir, un peu frustré de toujours s’adresser à un écran de téléphone.

L’idée du garage lui était venue assez naturellement. Ils en avaient déjà parlé et Kallen était curieux de voir où il travaillait. En plus ça entrait dans les lieux pas trop intimes sur lesquels ils s’étaient entendus pour le moment. Plus qu’une salle sombre de cinéma en tout cas. Là où la situation était contre toute attente devenue compliquée, Kallen examinait le contenu des tiroirs de sa commode.

-Pourquoi j’ai autant de pulls ? Je vais pas mettre du blanc à un garage… C’est quoi ce vieux truc ? Non, ça je le portais à la fête… Mm, ça peut-être ? Pas convaincu, il remet le vêtement à sa place dans un soupir agacé. Ça me prend la tête, j’en ai marre.

Il jette un coup d’heure sur l’heure. S’il ne se dépêche pas, il va arriver en retard. Faute de temps, il enfile un sweater de pointillés gris pâles et foncés en polyester simple par-dessus un t-shirt blanc dont le col dépasse, et attrape un veston en jean couleur charbon pour se couvrir. Ce n’est qu’après avoir lacé ses bottines qu’il se rappelle le kidnapping de son écharpe au moment de la prendre. Un sourire étire ses lèvres et il sort les clés de ses poches pour se mettre en route, suivant le GPS jusqu’à l’adresse indiquée.

Ne voyant personne, Kallen se gare près de l’accueil, vide lui aussi. Le garage n’est toutefois pas silencieux et les notes d’Arctic Monkeys le guident jusqu'à la voix qui les accompagne. Ça change, de ne pas se retrouver à une soirée, ou très tard dans la nuit. Le milieu de journée a quelque chose de rafraîchissant et à la demande de lui passer la ligne d’échappement, l’Américain décide de ne pas s’annoncer tout de suite. Avis le prend clairement pour quelqu’un d’autre et il joue le jeu en lui tendant la pièce. Il s’y connaît assez en mécanique pour se débrouiller, mais il a plutôt l’habitude de jouer dans le moteur et se trompe sur les deuxièmes morceaux.

Le brun ne tarde pas à émerger de sous la voiture, et à mesure que son regard grimpe sur lui un frisson lui descend le long de la colonne. Il se félicite d’avoir mis si longtemps à choisir quoi porter, mais se sent un peu trop fébrile des yeux gris qui s’attardent sur sa bouche avant de trouver son regard. Kallen retient bien mal son sourire lorsqu’il lui rend son salut, tendant la main pour récupérer les mauvaises pièces.

-J’avais cinquante pourcent de chance de tomber sur les bonnes.

Il les remet à sa place, prend les cylindres de caoutchouc à côté et se glisse sous la voiture en poussant sur ses pieds. Sans doute qu’il n’a pas le droit de faire ça, mais il n’a pas envie de se contenter de lui passer les morceaux. Il est curieux de voir comment ça marche. Ses yeux repèrent vite la pièce neuve sous la voiture et il tend le bras pour tenter de trouver dans quel sens caser les silent blocs.

-Je crois que j’en ai déjà vus sous le capot. Ça va comme ça ?

Il tourne la tête vers Avis, qu’il ne pensait pas si près. Le fixe, l’interrogation laissant peu à peu place à une étrange contemplation au fond de son regard. Il est rappelé à l’ordre in extremis par les paroles de la chanson derrière.

Take my hands off of your eyes too soon.

Sauf que ce sont les yeux, dans son cas. Qu’il ramène sur les pièces au-dessus d’eux dans un raclement de gorge.

-It’s nice, your hair.

La tête qu’Avis fait à son commentaire, Kallen n’en a aucune idée. Il n’a pas l’habitude de donner voix à ce genre de pensées. N’est même pas sûr de comprendre pourquoi celle-ci lui a échappé et essaie plutôt de se concentrer sur les silent blocs avant d’avoir une crampe.

Avis Green

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Jeu 23 Fév - 20:30
Il ne s’attendait pas, bien entendu, à ce que le châtain se glisse sous la voiture à son tour. Avis a un peu de peine pour ses vêtements propres mais ne dit rien et le laisse explorer. Jusqu’à ce que Kallen tourne la tête vers lui et que leurs visages se retrouvent si proches qu’il peut sentir leurs souffles se mêler.

Leurs yeux s’accrochent.
Les secondent s’écoulent.
Le monde s’arrête de tourner.

Il ne se remet en branle que lorsque le châtain retourne à la pièce au dessus de leurs têtes. Et il lui faut un instant pour retrouver contenance. Un second quand il le complimente et ses joues rougissent encore. Ça le chamboule un peu. Ses pensées tournent à toute vitesse sans savoir comment lui répondre.

“C’est pratique pour travailler.”

C’est tout ce qu’il parvient à balbutier. Il a envie de lui retourner la remarque mais ce serait loin d’être équitable. Kallen est magnifique et lui a juste une envie soudaine de filer prendre une douche histoire de se montrer présentable. Comme si ça lui avait déjà importé d’avoir l’air présentable. Il s’était toujours trouvé beau même couvert de poussière ou de cambouis. Même couvert de sable et de sang.

À son tour, il se râcle la gorge.
Il préfère revenir à la remarque précédente. Aux entrailles des voitures qu’il connaît moins bien que les motos, certes, mais il se défend bien quand même.

“Tu en as plusieurs dans une voiture des silent blocs. Moteur, boîte de vitesse, échappement... ”

C'est facile la mécanique. Il connaît. Sa main se tend et se glisse sur celle de Kallen et il l'aide à bien placer le premier, tenant la ligne d’échappement de l’autre pour éviter qu’ils ne se la prennent sur la tête. Il essaie de ne pas penser à la chaleur que dégage sa peau sous la sienne.

“Normalement j’utilise de l’eau savonneuse. Ça aide à glisser, certaines fois c’est un peu récalcitrant.” Avis relâche ses doigts. “Tu le places comme ça et après tu mets la vis. Celle avec le gros ressort.”

Il attrape une vis qu'il serre à la main avant de terminer avec un outil plus adapté en alternant les deux côtés. Il vérifie que c'est bien en place et hoche la tête.

“Plus que le silencieux à mettre en place et ce sera bon.”

Il tire la pièce abandonnée un peu plus loin à eux et quelques minutes plus tard elle est en place. Il va laisser échapper une remarque satisfaite quand la porte de l’arrière salle claque. Et les pas d’Ashley se dirigent vers eux. Avis voit ses pieds se stopper devant les leur. Il y a un battement d’une seconde durant lequel le silence n’est troublé que par la musique qui continue de jouer.

“Je pars cinq minutes et mon frère se duplique.” Ashley ricane. “Non mais sans dec, on avait dit pas au travail, Ave. Puis sous la voiture d’un client c’est un peu dégueulasse.”

Il n’a pas besoin de s’extirper pour savoir que son sourire lui mange tout le visage et il l’entend éclater de rire. De ce rire tonitruant qu’il a parfois ; intérieurement Avis le maudit. Il inspire pour retrouver une contenance puis se tire de sous la voiture. Le regard qu’il lui envoie en se relevant est presque menaçant. Avant qu’un sourire ne glisse sur son visage également et que ses anthracites ne se remplissent d’amusement.

“Toujours le mot pour tout gâcher, Ashley.”
“Ça fait partie de mon charme, que veux-tu !”

Il lève les yeux au ciel et tend une main à Kallen pour l’aider à se relever. Il regrettre presque aussitôt lorsqu’il voit ses doigts noircis.

“Ashley, je te présente Kallen. Un ami bien moins pénible que toi. Kallen, mon idiot de frère.”

La situation est normale, il essaye de se dire.

Kallen Galloway

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Ven 24 Fév - 3:40

Exhale Inhale
La chanson s'essouffle sur le dernier couplet et la guitare rythmée de la suivante aide un peu à dissiper la tension dans l’air. Kallen garde bien les yeux devant lui et écoute Avis lui confirmer qu’on peut effectivement trouver des silent blocs dans le moteur. La conversation reprend pendant que la main du brun se pose par-dessus la sienne afin de lui montrer le bon emplacement. Son estomac se tord malgré lui et c’est agréable, comme le soir où il a tenu ses doigts sur son lit. Différent, aussi. Ils sont toujours allongés, mais il n’y a pas l’angoisse de cette nuit-là. Kallen ne saurait pourtant pas dire quel moment il préfère, les deux lui paraissent importants.

Son esprit se focalise vite sur les explications alors que sa main retombe une fois la pièce vissée au dessous de la voiture. Avis enchaîne avec le silencieux pendant que le regard du châtain suit les déplacements de la personne qui vient de les rejoindre. Les pas s’approchent et s’arrêtent à leurs pieds sans qu’il ne bouge ni ne dise quoi que ce soit. S’il y a bien quelque chose qu’il a appris avec le temps, c’est d’éviter de tirer des conclusions hâtives, et pour cause. Loin de lui reprocher d’occuper la place du mécanicien, l’homme qu’il devine être Ashley se marre de trouver deux paires de jambes au lieu d’une sous le véhicule.

Il renchérit aussitôt avec une allusion qui aurait pu lui mettre la puce à l’oreille si Ashley ne se trouvait pas si drôle. Clairement il plaisante, et Avis se tire le premier de sous la voiture pour aller à sa rencontre, Kallen à sa suite. Il attrape sa main pour se relever, reconnaissant vaguement le profil d’Ashley vu vite fait au bar en début d’année. La ressemblance entre les frères est frappante, mais alors qu’il observe les traits du plus jeune, il remarque que ce dernier le fixe avec un mélange de curiosité et de suspicion. Plusieurs questions semblent lui brûler les lèvres, pourtant l’Américain les ignore, tendant la main pour serrer la sienne.

-Hey, Ashley.

Leurs paumes claquent ensemble et le cambouis colle sur la peau immaculée d’Ashley. S’étale, à vrai dire, lorsque Kallen la serre avec un sourire coupable. Il se tourne ensuite vers Avis en la relâchant.

-Où est-ce que je t’amène le pick-up ?

Il retourne à son véhicule et nettoie sa main avec un torchon tiré de la boîte à gants avant de se déplacer à l’endroit indiqué, puis coupe le moteur. Il reste encore des traces noires sur ses doigts, mais ça ne le dérange pas. Ça ne date pas d’hier qu’il se salit les mains, il a toujours aimé s’en servir. Il descend et ouvre le capot.

-Comme je t’expliquais, je crois qu’il est dû pour un changement d’huile, et si tu peux jeter un coup d'œil au moteur, il a eu du mal à démarrer l’autre jour. J’ai vérifié les bougies et c’est pas ça. Ce serait pas mal s’il pouvait encore tenir quelques années.

Le modèle n’est pas jeune mais il est en bon état, avec un bon kilométrage au compteur. Fait est qu’il n’y a pas grand chose à faire quand on a 17 ans en Alaska, et conduire apporte une certaine liberté. Ils partaient souvent sur un coup de tête à l’époque. Jude, lui et quelques potes. Des virées loin de la ville, et plus rarement dans les villes voisines. Camper dans les montagnes enneigées ou à la pêche sur glace.

-Il a vu du pays, j’ai traversé le Canada jusqu’ici avec lui.

Ça avait été un sacré trajet, plus de 5 550 kilomètres, mais ça lui avait permis de faire la transition. Au lieu de se payer le billet d’avion et de changer de décor en une journée, il avait préféré voir les paysages défiler et la nature changer. Absorber la distance et apprivoiser le saut d’un bout à l’autre du continent. Laisser l’idée faire son chemin à mesure qu’il traçait le sien.

Avis Green

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Dim 26 Fév - 21:40
Il ne sait pas comment Ashley retient la grimace de dégoût à sentir le cambouis s’étaler sur sa main. Sûrement parce qu’il est trop intéressé par Kallen. Ses yeux transpercent les siens le temps où leurs paumes sont en contact. Puis le châtain se retourne vers lui.

Avis lui indique où garer le pick-up. Il l’écoute lui en parler, lui raconter le problème et son esprit cavale à la recherche de ce qui pourrait poser problème. Il a déjà quelques idées.

“Sacré voyage.” Un air pensif lui passe au creux des yeux. “Ça me plairait de le faire à moto. Ça doit être tellement... ressourçant.”

Les milliers de kilomètres. Les longues routes. La nature tout autour. Les montagnes, les lacs, les forêts. Le ciel sans fin au dessus de la tête. Pourquoi pas un jour ? La pensée lui plaît bien en tout cas. Il s’imagine déjà là-bas, seul au monde - ou pas - alors qu’il inspecte les différentes pièces qui pourraient être en causes dans le problème de la voiture de Kallen.

“Les câbles sont fatigués, il va falloir les changer. Les bougies pourraient tenir encore quelques temps mais autant les faire en même temps, comme ça tu seras tranquille. Je vais regarder ce qu’on a en stock.”

Laisser Kallen aux mains de son frère n’est peut-être pas la meilleure des idées pourtant il essuie ses mains sur un tissu propre et rallie l’établi un peu plus loin pour chercher les pièces dont il a besoin. Il ouvre un tiroir, le referme, en ouvre un autre et se fait le plus silencieux possible dans l’espoir d’attraper une bribe de conversation. Et il maudit Ashley quand il se déplace pour augmenter la musique du poste. Juste pour le faire chier, il le voit bien au sourire de loup qui étire ses lèvres alors qu’il revient près de la voiture. Près de Kallen.

“You little shit.”

Il grommelle tout bas. Refermant le tiroir un peu trop sèchement avant de chercher dans le suivant alors qu’Ashley observe le châtain, le visage de nouveau sérieux. Ses yeux le parcourent quelques secondes et il penche légèrement la tête.

“C’était toi le beignet ?” Ils ont beaucoup de points communs les deux frères et la dent sucrée en fait partie. “Et les muffins ?” Il adore les muffins de son frère, Ashley. “Il a refusé de m’en donner un et il s’est mangé les trois.”

Quelques simples secondes, une moue boudeuse chiffonne ses traits. Puis son sourire éclate de nouveau et Ashley jette un regard sur son frère toujours à ses tiroirs. Quand il revient à Kallen, une tendresse franche illumine ses traits.

“Ça faisait longtemps qu’il ne s’était pas fait un ami. Pourtant il aime les gens, mais il préfère rester en retrait. Il trouve ça plus facile.”

Ashley comprend. Ça évite les déceptions. La difficulté, aussi, de ne jamais pouvoir dire aux autres qui ils sont vraiment. Mais même les membres de leur clan il ne les côtoie pas, Avis. Il se tient à l’écart. Il maintient les relations à leur minimum. Il n’est même pas sûr qu’il puisse compter réellement sur quelqu’un. Quelqu’un d’autre que son frère ou son père.

Kallen Galloway

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Lun 27 Fév - 4:30

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Il s’étonne de ne pas entendre de ricanement, que ce soit du côté d’Avis ou d’Ashley. Il n’obtient aucune réaction en vérité, et s’il comprend la curiosité d’Ashley, il s’interroge surtout sur le silence d’Avis, sans pour autant savoir quoi penser ni de quelle façon il doit interpréter le regard du plus jeune. Lors de sa rencontre avec l’aîné, le châtain a clairement pu sentir le poids de ses yeux sur lui, où ceux d’Ashley semblent chercher des réponses. À quoi par contre, Kallen n’en a aucune idée. Quand il revient avec son pick-up, il perçoit toujours ce drôle de sérieux dans l’air et tente de l’ignorer pour se concentrer sur la mécanique. Posant ses avants-bras sur le côté du capot ouvert, il hausse un sourcil à la remarque d’Avis.

-Tu veux dire qu’en sept ans à Chicago, t’as jamais fait de road trip à moto ? Il souffle un rire. T’es déjà sorti de la ville, au moins ?

Ça lui paraît inimaginable de quitter l’Angleterre pour les États-Unis et ne pas profiter du large paysage. Lui-même songe à filer sur la côte Ouest pendant l’été, longer la route jusqu’en Californie pour réellement en profiter cette fois, rendre visite à sa cousine et qui sait, peut-être rouler jusqu’au Mexique.

-Je déménageais à ce moment-là, alors… pas tellement ressourçant, mais je vois ce que tu veux dire.

Alors qu’ils discutent, Avis lui donne une estimation du boulot à faire sur le moteur et un sourire apparaît sur le visage de Kallen.

-T’essaies de me refiler une facture salée, Green ?

Il le regarde s’éloigner sans l’empêcher d’aller jeter un coup d'œil dans son inventaire, puis son attention dérive vers Ashley qui augmente le volume de la musique en l’observant d’un air inquisiteur. Kallen soutient son regard, et la tête brune se penche comme celle d’un oiseau curieux. Il parle et pose ses questions cette fois, et c’est au tour du châtain de se demander ce qu’il cherche à savoir.

-Hey ça se mérite, des muffins maison.

Au fond de lui, ça lui plaît qu’Avis ait tenu à garder les trois pour lui, mais il empêche son sourire de s’élargir, et deux fois plutôt qu’une vu la grimace d’Ashley. Ça l’amuse de leur trouver des points communs, et après qu’Avis ait rencontré ses amis et collègues à plusieurs reprises, faire connaissance avec Ashley lui donne l’impression d’être un peu plus près de lui. Il ne se sent pas vraiment sur ses gardes d’ailleurs, ça se voit qu’Ashley adore son frère, et yeux quittent Avis quelques secondes plus tard après lui.

-C’est ce que j’ai cru comprendre.

Il se rend compte qu’Ashley ne mentionne pas la nuit sur la plage, mais Kallen se garde bien de lui rappeler que c’était lui aussi, à ce moment-là.

-C’était ça que tu ne voulais pas qu’il entende ?

À moins que de faire tourner son frère en bourrique ne soit un autre de leurs points communs. Ça ne surprendrait pas, Ashley a l’air encore plus espiègle qu’Avis.

Avis Green

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Mar 28 Fév - 19:50
“Non, jamais.” Il répond à sa surprise. “Je n’ai rien vu des États Unis à part Chicago. Mon temps libre, je le passais sur mon appart au début. Il y avait tout à refaire. J’ai aussi passé pas mal de temps à Londres.” Il sourit. Taquin. “Va falloir que tu apprennes à conduire l’un de ces petits bolides.” D’un geste du menton, il pointe la moto plus loin. “Comme ça tu pourras venir avec moi.”

C’est balancé d’un air nonchalant mais son cœur s’accélère. Ce serait quelque chose, il songe, de partir avec lui. Et il cache son sourire dans le moteur qu’il examine. Quand il lui annonce les pièces qu’il va changer, la réaction de Kallen lui tire un rire. Alors qu’il s’éloigne vers l’établi. Au son de la musique, il n’entend pas les mots de son frère. Et ça lui tire une grimace alors qu’il parvient à trouver les bons câbles dans le bordel que sont ces tiroirs. Ashley, lui, décide qu’il aime bien cet ami.

“C’est juste pour l’emmerder.”

Il se mord la lèvre pour ne pas éclater de rire à la pensée qu’Avis doit l’insulter de tous les noms et le maudire autant qu’il peut d’avoir monté la musique. Il déteste quand une situation lui échappe, Ashley le sait bien. Et là, il doit avoir l’impression qu’elle lui a glissé entre les doigts.

“Je suis sûr qu’il est dans tous ses états. Il doit se demander ce que je vais te raconter et il flippe sûrement que tu partes en courant après m’avoir rencontré.” Il ricane. “Mais bon, je vais attendre qu’il soit en état pour les souvenirs gênants, oh, je suppose qu’il t’a dit pour sa caboche ? Tu verras j’en ai plein, c’est l’avantage d’avoir une seule année d’écart.”

Ashley sait les raconter, les histoires. D’un combat contre un autre homme au cœur d’une arène de sable, ça se transforme en bataille contre un titan. Il y a du vrai et il y a du faux et tout a l’air plus merveilleux. Plus merveilleux que de devoir remonter de l’arène un frère qui y a été tabassé, vraiment tabassé, et de raconter comment il a pleuré de le voir évanoui, la tête sur ses genoux. De le voir couvert de bleus, de plaies et de sang. De pouvoir presque sentir sa douleur tellement Avis semblait à vif.

“C’était un vrai foutoir dans les tiroirs !”

La voix d’Avis le tire de la pensée morbide dans laquelle il s’était plongé. Il tourne la tête vers lui juste à temps pour se prendre un regard noir qui lui arrache un rire éclatant.

“Oh ça va, je te l’ai pas mangé ! T’as trouvé tout ce qu’il te fallait ?”
“Oui, j’ai tout. Je pense que c’était un faux contact venant des câbles, ils étaient bien abîmés.”

Ashley ignore comment son frère arrive à passer du temps ici. L’heure qui vient de s’écouler a déjà été trop longue à ses yeux et l’arrivée de Kallen apporte une distraction plus que bienvenue.

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Mar 28 Fév - 23:55

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Il oublie que tout le monde n’a pas besoin de grands espaces. Avis est né à Londres, Chicago a sans doute de quoi le satisfaire. La proposition de quitter la ville tombe pourtant, et le regard de Kallen se tourne vers la moto au fond du garage. Il se retient de lui dire que la place arrière lui convient, d’abord parce que Ashley est là, mais il essaie aussi d’oublier son envie de le toucher. Elle le perturbe plus qu’il ne le voudrait et plus qu’il ne le laisse paraître, frustré de ne pas avoir profité d’être sous la voiture avec lui plus tôt pour l’embrasser. Au final, Avis est déjà parti fouiller ses tiroirs avant qu’il ne trouve quoi répondre et il se retrouve en tête-à-tête avec Ashley.

Il s’attendait à plus de questions de sa part, mais ce mélange de taquinerie et de gentillesse pour son frère lui rappelle Jude. Lui aussi flipperait à mort si elle réussissait à prendre Avis à part sans qu’il ne puisse écouter la conversation, mais Ashley préfère garder ses révélations pour une prochaine fois et un sourire se dessine sur les lèvres du châtain.

-Il a raison, t’es terrifiant. Ses mains glissent dans ses poches alors qu’il s’adosse au pick-up, le sarcasme laissant place à un air plus sérieux. Ouais il m’a dit, ça va mieux sa tête ?

Tout porte à le croire, mais demander ne fait pas de mal.

-Faudra que je t’offre une bière un de ces quatre, ou des muffins maison si tes histoires en valent le coup.

Avis revient en se plaignant du désordre dans les tiroirs, et le regard menaçant qu’il lance à son frère l’amuse autant que lui. Ashley balaie l’air courroucé et Kallen les laisse discuter en jetant un nouveau regard sur la moto, puis se retourne vers Avis.

-Si tu ne fais rien après, pourquoi tu ne me montrerais pas comment elle fonctionne ? Il ne voit aucun autre véhicule en-dehors du sien et de la voiture dont il s’est déjà occupé. Changer des bougies et quelques câbles, ce n’est pas bien long. Je sais conduire une motoneige, ça ne doit pas être beaucoup plus compliqué.

Il ne veut surtout pas rentrer tout de suite et s’avance pour appuyer le bas de son dos contre le pare-choc.

-Hm ?

Le sourire s’entend dans sa voix alors qu’il passe deux doigts sur un tuyau couvert d’huile à moteur et les tend sur la joue du brun pour qu’il lève les yeux vers lui.

Avis Green

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Avis Green
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Lun 10 Avr - 17:30
“Oh elle est fêlée de naissance, tu sais.”

Il faut l’être, fêlé, pour trembler d’impatience au bord d’une arène où le sang et la sueur trempent le sol. Pour attaquer le premier et rendre chaque coup même quand les muscles se déchirent, même quand les os se brisent, même quand le monde vacille. Pour se relever et clamer une victoire obtenue au péril de sa vie. Ou pour se battre encore même quand on sait qu’on a déjà perdu. Il faut l’être pour embrasser cette violence à l’aube de ses 16 ans.

Pourtant le ton de sa phrase est amusé.
Ses yeux rieurs.

C’est un joli mensonge qui cache si bien les pensées noires qui tournent en boucle dans son crâne. Ils sont tous les deux abîmés par le monde dans lequel ils vivent depuis de longues années, mais même si c’est Avis qui prend les coups, c’est lui qui se demande constamment s’il va se relever lorsque son corps chute brutalement sur le sable.

Il est certain que muffins à la clé ou non, raconter ce genre d’histoires à Kallen ne serait pas une bonne idée.

Avis profite de ce moment pour revenir et son tête à tête avec le châtain s’arrête à cet instant. Ashley le lui rend sans faire de vague. Sans d’autres taquineries. Son téléphone sonne et il s’éclipse de nouveau alors que le brun retourne au cambouis et au moteur malgré des difficultés évidentes de concentration. Il a conscience de la présence de Kallen à quelques pas de lui et quand il se rapproche il se fait violence pour continuer avec ces fichus câbles. Mais son estomac est lourd et il ne compte plus le nombre de fois où son cœur perd le rythme. Sa voix, ses mots, son odeur, ses doigts sur sa joue.

Son regard remonte sur le sien et s’y love.
Alors qu’il échappe un sourire en coin.

“Il va falloir demander à mon chauffeur s’il est d’accord pour qu’on reste ici plus longtemps.”

Chauffeur qui referme la porte de l’arrière-salle pour revenir vers eux d’un pas rapide. Avis constate en tournant la tête vers lui qu’il a enfilé sa veste qu’il avait jusque-là laissé traîner sur l’établi.

“C’est bon si je te laisse ici une petite heure ?”
“Je suis assez grand pour m’occuper sans toi, Ash, t’en fais pas. Rien de grave ?” Le brun fronce les sourcils.
“Liav est dans le coin. On va aller boire un verre, ça fait longtemps qu’on s’est pas vu.”
“Passe-lui le bonjour de ma part.”

Ashley acquiesce puis file tout aussi vite. Avis en profite pour brancher le dernier câble et s’éloigne du moteur d’un simple pas, essuyant ses mains sur le carré de tissu déjà noirci des fois précédentes.

“Tu l’allumes qu’on regarde si c’est bon ?”

Son regard le suit quand il se rend à la portière et il se mordille la lèvre une fois de plus. Le moteur, lui, se met en route sans encombres et un sourire lui éclate sur le visage.

“Tu devrais être tranquille un moment maintenant !” Il jette un regard à la moto et envoie un signe de tête dans sa direction. “Toujours partant pour voir comment fonctionne mon bolide ?”

C’est une bonne idée pour les maintenir occupés, il songe. Avant qu’autre chose prenne le pas sur son cerveau.

Kallen Galloway

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Lun 22 Mai - 1:10

Exhale Inhale
Les chamailleries d’Ashley pour son frère l’amusent. Jude et lui n’ont jamais eu cette dynamique. Pas souvent, en tout cas. Sans doute parce qu’ils sont cousins, et tous les deux enfant unique. Sans fratrie il faut se serrer les coudes, même s’il est indéniable qu’Ashley est prêt à en faire autant pour Avis.

Les railleries s’arrêtent néanmoins au son du téléphone du plus jeune qui disparaît dans la pièce voisine, les laissant seuls un moment. Sans très bien savoir pourquoi, une nervosité s’installe dans les veines de Kallen et à chaque câble ajusté, ses tripes s’agitent comme si c’était le capot de ses entrailles qui était ouvert. Il préfère ignorer l’étrange sensation alors qu’une paire d’yeux gris se lève vers lui.

Il admire la contenance d’Avis, sa répartie si facile et sa capacité à afficher un sourire détendu alors qu’il cherche encore quelle attitude adopter. C’est la première fois qu’ils se revoient après la nuit qu’ils ont passée ensemble, et il se sent incroyablement maladroit. Hésitant. Quand Ashley revient avec une veste sur le dos pour leur annoncer qu’il revient dans une heure, Kallen s’inquiète de lui avoir fait une première impression assez ordinaire alors que cette heure leur donne pourtant du temps à deux avec la moto. Il essaie de ne pas s’en faire quand Ashley file sans le saluer et acquiesce à la demande d’Avis. À peine tourne-t-il la clé tournée dans le contact que l’engin vrombit avec bonheur.

-C’est super, merci !

Le sourire du brun étire ses propres joues tandis qu’il coupe le moteur et sort du pick-up. Une partie de lui n’est pas mécontente qu’Avis ne lui ait pas proposé de rejoindre Ash et Liav pour un verre. Comme l’envie d’un secret gardé un peu plus longtemps entre eux. L’épisode des piercings traverse si souvent son esprit depuis cette nuit-là, mais il ne souhaite pas encore le partager.

Marchant d’un pas décidé vers la moto, Kallen pique le chiffon des mains d’Avis pour enlever le cambouis sur ses doigts non sans jeter un coup d'œil sur la boucle d’oreille accrochée à son lobe. Vert comme son nom de famille, une arrogance qu’il porte aussi à sa propre manière, la preuve d’une folie qu’il n’a pas regrettée un seul instant. Son regard remonte vers le visage d’Avis et il s’arrête à quelques pas de lui.

-T’étais sérieux pour le road trip ?

Il sonde son regard, se demande si ça pourrait faire partie des choses qu’il aimerait essayer avec lui, puis serre le chiffon entre ses doigts en détournant ses yeux. Riant pour faire passer sa gêne.

-Souviens-toi de ne pas me scruter comme ça quand Ash reviendra.

Essayant de maîtriser sa fébrilité, il indique la moto d’un geste de la main. Une main plus salie qu’autre chose à force de malmener le tissu couvert d’huile de moteur entre ses doigts.

-Allez, je t’écoute. Comment on la fait rouler ?

Il inspire, comme pour se concentrer. À croire que c’est lui qui a pris un mauvais coup sur la tête.

Avis Green

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Sam 27 Mai - 23:40
La répétition du geste n'échappe pas à Avis qui retient un rire un peu moqueur de le voir s'acharner à essayer de retirer l'huile de moteur de sur ses mains. Si lui même n'était pas si nerveux, il le ferait sans doute. Mais il a la décence de se taire quand ses nerfs semblent être autant que les siens à fleur de peau.

Son cœur s'affole lorsque leurs regards tombent l'un sur l'autre. Il s'arrache le plus vite qu'il peut à ces tendres nuances de vert mais c'est déjà trop tard. Les secondes se sont écoulées et il y a une question qui fait rougir ses joues alors qu'ils détournent les yeux presque en même temps.

“C'est toi qui me fixe.” En se mordant les lèvres.

Il ne s'embarrasse pas de mettre le casque cette fois-ci et il enfourche la moto, s'asseyant à cette place qu'on lui interdit pour le moment. Jusqu'à nouvel ordre.

“Bien sûr que j'étais sérieux. Pourquoi ? Ça te dit pas finalement ?”

Il ne lui laisse pas vraiment le temps de répondre. Il n'est pas sûr de vouloir savoir ce que Kallen pense de cette perspective, eux deux en pleine nature à avaler les kilomètres juste pour les paysages et la route infinie. Il reprend presque tout de suite.

“La première chose à faire c'est d'enlever la béquille.”

Son pied s'exécute aussitôt et bien sûr, il n'a pas besoin de tâtonner ou de regarder pour y parvenir. Son geste est habitué, machinal, comme tous les autres l'ont été et le seront par la suite. Il sait où et comment placer ses mains, où chaque commande se situe, et ça fait bien longtemps que son cerveau sait parfaitement ce qu'il doit faire sans qu'il n'ait de questions à se poser. Alors il passe à la suite tout aussi naturellement.

“Ensuite tu allumes le contact et tu vérifies que tu es en neutre. C'est le petit nom du point mort.” Il ajoute, taquin. “Soit tu as un voyant vert qui s'allume, sinon tu as juste à pousser ta moto sur quelques pas et si ça avance c'est que c'est bon. Et tu démarres.”

La moto ronronne entre ses cuisses et il savoure la sensation. Encore davantage depuis qu'il n'a plus le droit de conduire, et l'envie d'envoyer se faire foutre les consignes du médecin, de faire monter Kallen derrière lui et de se barrer le prend aux tripes un instant. Il résiste malgré sa main qui serre l'accélérateur un peu plus fort le temps de cette pensée.

“Ensuite main sur l'accélérateur et tu le tournes très légèrement pour mettre un petit filet de gaz. Si tu y vas trop fort, ça va faire beaucoup de bruit et même si t'as l'air cool c'est pas forcément génial.” Avis ricane. “Le mieux c'est que tu t'entraînes à accélérer vraiment progressivement, comme si ces leçons allaient être habituelles. comme ça tu seras vite à l'aise avec l'accélérateur et tu auras ça de moins à te soucier.” Elle vrombit doucement sous l'action de ses doigts. “Maintenant tu mets ta main gauche sur l'embrayage,  tu  appuies à fond, et tu passes la première en appuyant avec ton pied vers le bas. Ça va claquer, c'est normal.”

Il se souvient que ça lui avait semblé facile, la moto. Comme une seconde peau. La voiture avait été bien plus difficile et si ça n'avait tenu qu'à lui il n'aurait même pas appris à en conduire. Il aimait trop les bécanes pour les laisser derrière, de toute façon.

“Ensuite tu lâches gentiment ton embrayage jusqu'à ce que tu sentes que ça part, c'est comme en voiture c'est ton point de patinage, et quand ça part tu le retiens pendant deux secondes puis tu le lâches complètement.”

Il aimerait la laisser partir, ça oui. L'envie lui mord le ventre et il doit se faire violence. Bon sang, il en a assez d'être prudent. Il en a assez d'attendre pour retrouver sa vie. Il s'impatiente de la faire rouler lui-même de nouveau. Comme il crève d'envie d'embrasser cet homme à en perdre la tête et de le découvrir un peu plus. D'apprendre où il aime être touché. De se repaître de chacun de ses soupirs et de ses gémissements.

Son souffle se raccourcit avant même qu'il ne s'en rende compte et sa main relâche d'un seul coup l'embrayage. La moto se jette en avant et Avis lâche un juron.

“Bloody hell!” Il siffle. “C'est une représentation parfaite de ce que tu ne dois pas faire.” Il ricane et récupère son souffle. “Pour ralentir c'est facile, tu lâches les gazs, tu freines et tu reprends ton embrayage.”

Il coupe le contact, remet la béquille en place et descend de la moto malgré l'envie ferme d'y rester posé. Se tournant vers lui en essayant de ne pas sombrer une énième fois dans son regard ou sur son visage. Pour son odeur qu'il aime tant ou juste sa voix.

“La suite c'est comme pour la voiture, ça ne se voit pas à la première leçon.”

Il se maudit d'avoir presque l'air à bout de souffle quand il lève les yeux sur le châtain.

Kallen Galloway

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Sam 24 Juin - 18:10

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Il est sûr de ne pas l’avoir fixé quand Avis lui renvoie sa remarque, lancée en réflexe plus qu’autre chose, comme un gamin pris sur le fait. Ainsi, loin d'éprouver le besoin de s’en défendre, le châtain se sent au contraire incroyablement et stupidement fier de réussir à le rendre nerveux, et permet à son regard de s’attarder sur la fine silhouette qui enfourche la moto. Tant qu’à être accusé sans preuve, aussi bien lui en fournir quelques-unes. L’aisance des mouvements assurés d’Avis le fait sourire, certain d’être incapable de porter la même allure négligée avec autant de naturel, mais ça lui plaît. Peut-être qu’un jour il se risquera à lui demander ce qu’il voit quand il pose les yeux sur lui.

Peut-être aussi qu’il a sous-estimé la nervosité du brun. À peine son intérêt pour le road trip sondé qu’il change de sujet et commence à lui expliquer le fonctionnement de la moto. Kallen décide de ne pas l’interrompre, suivant son pied lever la béquille du regard avant de le remonter jusqu’à la main qui met le moteur en marche.

Il s’avance un peu pour mieux voir, cherchant à repérer les voyants, comparant les contrôles avec ceux qu’il connaît. Son rire fait écho à celui d’Avis et il réalise soudain qu’il s’amuse. Apprendre a toujours été un plaisir, mais il doit reconnaître qu’il anticipait un peu de se retrouver à nouveau aux côtés d’Avis. Comme si quelque chose pouvait mal se passer.

-On dirait que t’as fait ça toute ta vie.

La pensée a tout juste le temps de passer la barrière de ses lèvres que la moto manque de leur filer entre les doigts. Heureusement ils la rattrapent à temps, et les restes d'inquiétude de Kallen se dissipent dans l’éclat de leurs rires.

-Laisse-moi voir si j’ai bien compris.

Avis descend de la moto et lorsque leurs regards se croisent, le châtain lui effleure le revers de la main des doigts en s’avançant vers elle. Il sait qu’ils doivent être prudents, pour la commotion d’Avis en premier lieu, mais aussi à cause de la porte du garage grande ouverte sur la rue.

Alors il se concentre sur les étapes qu’il vient de lui montrer. Sa chaussure donne un coup sur la béquille et il passe facilement une jambe de l’autre côté du bolide pour s’y asseoir. Le moteur vrombit une fois la clé de démarrage actionnée et il répète la suite sans trop d’hésitation. Ça lui paraît assez simple, suffisamment pour qu’après un coup d'œil rapide à l’horloge sur le mur du fond, il tourne les yeux vers Avis.

-Tu veux superviser ma conduite le temps qu’on aille se chercher un truc à manger ?

Il a l’envie folle d’un vrai contact, pouvoir le sentir contre lui sans éveiller le moindre soupçon. Rien qu’à y penser, son cœur s’emballe.

-Comme ça tu me dis si je me qualifie pour le road trip.

L’idée le tente beaucoup, et le garage est vide. Ashley est parti pour une heure. Qu’est-ce qui les empêche de profiter d’un avant-goût ? Avis a l’interdiction de conduire la moto, mais pas lui, et Kallen a confiance en ses habiletés au volant. Il songe à lui assurer que sa tête est entre bonnes mains lorsqu’une petite voix lui dit qu’il doit entendre ce genre de discours à longueur de journée avec Ashley, et tente une autre approche en enfilant un casque.

-À moins que tu préfères rester ici ?

Bien que sa bouche ne soit plus visible, son sourire s’entend dans sa voix. Se lit au fond de ses yeux. Et sa main relâche le gaz pour faire gronder le moteur.

Avis Green

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Ven 4 Aoû - 23:25
Malgré lui, sa mâchoire se crispe. Parce qu'imaginer quelqu'un d'autre que lui la conduire le rend malade – son frère est la seule autre personne à y être autorisée mais Avis n'a jamais été ravi qu'il le fasse. Parce qu'il crève toujours de l'envie de faire une entorse aux règles, juste une, pour s’enivrer de vitesse. D'ailleurs c'en serait une aussi de laisser Kallen conduire sans le permis adéquat. Parce qu'il est jaloux, terriblement, de savoir que tout le monde peut rouler dès que le désir s'en fait sentir. Tout le monde sauf lui. Cloué sur place. Certaines blessures sont plus dures à supporter que d'autres et celle-ci commence à sérieusement jouer avec ses nerfs.

“Tu sais combien de temps il m'a fallu pour la laisser entre les mains de mon frère ?”

Il lâche finalement, la taquinerie remplaçant la minuscule preuve des émotions qui l'ont saisi. Ce n'est pas la faute de Kallen s'il est blessé. C'est lui qui a agi comme un abruti, refusant d'écouter autre chose que ses peurs. C'est lui qui a décidé de rejoindre le bar. C'est lui qui a voulu du sang. Le sien. Le leur. C'est lui qui a enchaîné les adversaires et cogné, cogné, cogné. Jusqu'à ce que ce poing l'atteigne en plein dans la tempe. Qu'il tombe et se relève encore. Si Rouge ne l'avait pas arrêté, il aurait pu mourir dans l'arène ce soir-là. Parce qu'il avait la rage aux tripes, tellement puissante qu'il fallait qu'elle s'échappe. Si Rouge ne l'avait pas conduit aux urgences, il aurait pu mourir dans la ruelle. Parce qu'il n'aurait jamais pu rejoindre l'hôpital de lui-même, et s'il avait pris la moto il serait  sûrement arrivé quelque chose.

Alors ce n'est pas à Kallen de subir ses frustrations. C'est lui qui a merdé et il ne peut s'en prendre à personne d'autre.

“Je préfère qu'on reste ici, si ça te va.”

Même si ça veut dire devoir résister à la tentation de lui voler un baiser ou deux. Quoique la porte ouverte sur le monde extérieur rend la chose un tout petit peu plus facile. Il ne manquerait plus qu'un regard indiscret les découvre, Avis ne sait pas comment il gérerait la chose. C'est trop nouveau. Il a besoin de temps. Même face à un parfait inconnu, il n'est pas sûr de supporter les jugements.

“Ou on peut toujours aller se chercher quelque chose dans la rue d'à côté ?” Mais à pieds. Il décide de ne pas préciser. “Il y a une petite boutique qui paye pas de mine mais ils y font des gaufres à tomber.”

Il lui a parlé de sa dent sucrée, non ? Et ça leur évitera de rester coincés ici à ne pas pouvoir se toucher. La façon dont Kallen a effleuré sa main lorsqu'il est descendu de la moto lui a déjà retourné l'estomac – et il a dû retenir très fort l'envie de saisir ses doigts et de l'attirer contre lui, il n'est pas certain de supporter ce supplice longtemps s'ils restent dans le garage jusqu'au retour d'Ashley.

Kallen Galloway

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Dim 27 Aoû - 18:36

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Avis ne bouge pas et Kallen réalise qu’il a commis une erreur. Il songe à s’excuser, mais se voit confronté à un autre problème, il ignore de quoi.

-Je comprends.

Il éteint le moteur et retire le casque sans vraiment comprendre. Peut-être que venir au garage n’était pas une si bonne idée. Qu’il s’est laissé emporter par une arrogance déplacée. Il garde pourtant un sourire sur ses lèvres en lui rendant les clés une fois la moto remise en place. Avis préfère qu’ils restent ici et le châtain jette un coup d'œil dehors. Il ne sait pas si le brun l’a remarqué, mais il lui propose d’aller chercher à manger sur la rue. Des gaufres dans un petit commerce pas très loin d’ici, et Kallen n’a pas le courage de dire non à ces yeux gris.

-Donne-moi une minute le temps de récupérer mes affaires.

Il ouvre la porte de son pick-up, récupère son portefeuille et ses clés, et il est prêt. Le soleil lui réchauffe la peau dès qu’ils mettent le pied dehors et passent devant un mur couvert de graffitis. Le regard de Kallen s’attarde sur les formes et les couleurs. Le rouge éclatant contre le gris pâle, le turquoise clair à côté du noir profond. Son cœur se serre alors qu’il en détache ses yeux pour surveiller le dénivelé du trottoir où il marche. Il essaie de se rappeler les muffins, la soirée autour de la bouteille, la nuit d’avant chez Avis. La toute première aussi, au fond de la boîte de son pick-up après s’être époumonés au karaoké. Ils sont si différents tous les deux, ils ne devraient pas avoir de sens ensemble, mais ils en ont. Quand ils se donnent la peine de se parler.

-Désolé, je ne suis pas très doué pour ce genre de choses. Les propositions spontanées, c’est pas trop dans mes cordes.

Il sort un briquet de sa poche et s’allume une clope pour s’occuper les mains. La première bouffée apaise ses nerfs tandis qu’ils se rapprochent de l’enseigne. Clairement pas un resto, c’est plutôt le genre de boutique un peu à part dont la survie demeure un mystère. La façade n’a pas rencontré de pinceau depuis une bonne dizaine d’années, pourtant Kallen adore son allure. Elle ressemble à certaines devantures de chez lui, abandonnées au fil du temps par leurs propriétaires dont les préoccupations vont ailleurs. Le châtain prend quelques bouffées de plus avant de jeter sa cigarette et d’entrer.

La femme qui les accueille délaisse l’émission qu’elle regarde sur un vieux téléviseur pour en venir droit au bout et leur demander ce qu’elle leur sert. Pas encore familier avec le menu, Kallen laisse Avis commander le premier. Il remarque que les gaufres en question sont toutes pour emporter dans la forme d’un cône rempli de garnitures sélectionnées à la carte. Le concept le fait sourire, d’autant plus que tout y a l’air incroyablement sucré. Il n’y a pas l’ombre d’un fruit, mais on peut y ajouter des boules de glace.

-Pour moi ce sera une gaufre avec glace à l’orange, coulis de chocolat noir et m&m’s s’il-vous-plaît.

Il tend la monnaie pour payer sa part en échange du cornet gaufré à manger sur le chemin du retour.

Avis Green

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Ven 1 Sep - 23:00
Ils sortent juste après que Kallen ait récupéré ses affaires et il retire l'élastique qui retenait ses boucles brunes. Avis verrouille le garage, même s'il est quasiment sûr que personne ne tenterait de voler quoi que ce soit chez Tobias Green, et ils se mettent en route. Passant devant ces choses qu'il connaît bien. Ce mur sur lequel le châtain s'attarde. Un terrain de basket défraîchi où il a passé quelques heures avec son frère et d'autres jeunes du quartier. Se faire laminer à chaque match avait fortement aidé à son intégration. Il est d'ici, il songe. Comme il est d'ailleurs. De Londres. Des bas quartiers. De la belle ville. Il est d'un côté comme il est de l'autre. Comme s'il avait sa place partout où il passe.

“Pourquoi tu t'excuses, Alaska ?”

Il sort de ses pensées avec la surprise qui éclaire son visage, et durant trois minuscules secondes, sa main se glisse contre la sienne et la serre. Il adore tenir ses doigts. Sentir leur chaleur et trouver ça normal. Il adore le contact de sa peau. Et ce frisson qui parcourt son dos quand il le sent près de lui. Il adore que Kallen se foute la pression. Qu'il ait peur de mal faire. Parce que lui aussi il se la met.

Alors il rit.
Il rit doucement et ça n'attire pas l'attention.
Il rit juste pour Kallen et il veut faire ça toute sa vie.
Rire à ses côtés et se sentir libre.

“Tu sais c'est difficile d'être là, avec toi, et de ne pas pouvoir te toucher.”

Il lui confie alors qu'ils marchent vers cette petite boutique où il aime tant aller. Elle est comme un écrin de douceur dans la brutalité. Un reste d'enfance dans des quartiers où les gosses grandissent souvent trop vite. Une bulle de bonheur, avec tout ce sucre, toutes ces couleurs. Les nombreuses glaces attendent qu'on les dévore dans leurs bacs. Des fraises tagada, des bonbons en gélatine et de nombreux autres biscuits attirent l'œil des gourmands.

“Je vais prendre une gaufre nature, glace violette, chantilly, mikado, kit-kat, kinder bueno, bananes et fraises, s'il vous plaît”

Elle affiche un sourire désolé et un air catastrophé passe sur son visage avant même qu'elle n'ait précisé ce qu'elle n'a pas en stock.

“Dites-moi que ce ne sont pas les kit-kat.”
“Non, ce sont malheureusement les bananes et les fraises. Je suis désolée.”
“C'est terrible. Comment va t-on survivre sans fruits sur nos gaufres ?”

Ils rient de son air dramatique et Avis reporte son attention sur la carte. Parce que sans aucun doute sa gaufre manque de sucre, il ajoute.

“Rajoutez moi un coulis de chocolat, des fraises tagada et des M&M's, alors.”

Elle rigole et il dépose l'argent sur le comptoir, avec comme à son habitude un pourboire plutôt généreux. En contrepartie de tout ce qu'il mange, il dit à chaque fois. Après quelques minutes, il récupère sa commande et celle de Kallen arrive quasiment en même temps. Avis se penche vers lui et y jette un regard, souriant.

“T'as été plus raisonnable que moi.”

Ils s'éloignent tranquillement de la boutique juste au moment où une ribambelle de gamins s'y engouffre. Si l'Anglais remarque immédiatement les bleus et les plaies sur leurs peaux causés par la vie dans ce quartier où la loi du plus fort a parfois tendance à primer, il adore voir leurs sourires et la façon dont leurs yeux pétillent quand ils entrent. La même étincelle qui brille dans ses yeux et il tourne un visage rayonnant vers le châtain avant d'attraper une bulle de gaufre du bout des dents.

Ensuite, du bout de la langue, Avis récupère un M&M's au creux de la chantilly, qu'il laisse fondre lentement contre son palais. Un soupir lui échappe alors que la coque craque sous la chaleur, libérant ses arômes.

Kallen Galloway

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Mer 1 Nov - 14:55

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Il n’a pas le temps de penser à une réponse que les doigts d’Avis se glissent entre les siens, laissant entrevoir une panique furtive au fond de ses yeux. Le geste ne dure pourtant qu’un instant. Un instant durant lequel il a peur qu’on les voit et où il pourrait retirer sa main, mais il ne le fait pas. Parce qu’il n’y a pas que la peur qui agite son cœur, et il ne sait pas s’il devrait lui être reconnaissant ou non de le lâcher au bout de quelques secondes. Quand Avis rit avec la même douceur qu’il lui a tenu la main, le châtain n’arrive pas à le quitter du regard. Une partie de lui se dit qu’il doit faire quelque chose de bien, et pour une fois l’autre semble assez d’accord. La pensée amène un sourire au coin de ses lèvres.

Il ne sait plus trop pourquoi il s’est excusé. Tout comme il ignore comment Avis arrive à trouver un sens à ses propos et à lui répondre ce qu’il avait tant besoin d’entendre. Que ce n’est pas son idée de venir le voir au garage qui est mauvaise, c’est le secret qu’il faut garder. Les apparences à maintenir, mais la distance aussi, le temps qu’Avis aille mieux. Ses jointures effleurent lentement le dos de sa main et son sourire s’élargit.

-T’es fou, Green.

Ils entrent dans la boutique et c’est soudain plus facile d’apprécier le moment présent. Les choses pourraient être vraiment différentes cette fois. Kallen se détend pendant qu’Avis demande d’un air grave si les Kit-Kat sont en rupture de stock, et il n’arrive pas à s’empêcher de sourire, puis secoue la tête de l’entendre compenser le manque de fruits par une plus grosse dose de sucre. Toute aussi amusée, la dame se met au travail derrière le comptoir et leur commande est prête en quelques minutes. Quand Avis la récupère et se penche vers la sienne, le regard du châtain s’attarde sur les boucles brunes autour de son visage avant d’aviser leurs deux gaufres. Celle d’Avis doit avoir le double de garniture.

-T’es sûr que tu pourras tout manger ?

Pour le taquiner, il se permet un faux doute dans la voix alors qu’ils repassent la porte et qu’une bande de gamins leur succède la minute suivante, mais Kallen leur accorde très peu d’attention. Il se décale tout juste pour en laisser passer un à la course, se rapprochant d’Avis dont le regard s’allume, et ça lui paraît si facile de l’imaginer au même âge avec Ashley. Le brun lève les yeux vers lui et il espère avoir réellement droit aux histoires que son frère lui a promises un jour. En attendant, il prend une bouchée de gaufre et s’arrête peu à peu de mâcher en observant Avis. Il ne sait pas combien de temps il le regarde exactement, seulement qu’il s’en détourne assez vivement.

-Oh my god, I can’t look at you.

Sa propre réaction lui cause un rire nerveux. Il peut presque sentir la glace fondre dans son ventre alors qu’une bouffée de chaleur l’envahit. Son esprit met quelques secondes à chasser le souvenir d’Avis passant sa langue sur ses doigts pour y récupérer la sauce des nachos.

-Reste de ton côté du trottoir.

Il sourit, c’est plus fort que lui. Au fond, il ne déteste pas lui être si sensible. La torture est douce, et même s’il se reprend assez vite, le trajet du retour le laisse fébrile. Ashley n’est pas encore rentré lorsqu’ils sont de retour au garage et Kallen se dit que ça leur laisse le temps de dissimuler les preuves de leur sortie, non sans se promettre de lui ramener quelque chose de sucré à une autre occasion. Terminant sa dernière bouchée, il jette le carton à la poubelle et se tourne vers Avis.

-Merci pour la gaufre. Combien je te dois pour les réparations ?

Il sort son portefeuille et tente d’estimer s’il a assez en argent comptant pour régler la facture lorsqu’un bout de papier mêlé aux billets attire son attention. Certain de n’avoir rien noté par écrit depuis un bon bout de temps, il l’ouvre avec curiosité et éclate de rire.

-Avis, j’ai retrouvé ton numéro de téléphone !

Celui qu’il avait égaré après leur première soirée ensemble, qu'il a cherché partout et conduit à laisser un message accompagné d’un beignet dans la boîte à lettres du brun.

Avis Green

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Mar 5 Déc - 23:00
C'est rare ce genre de moments, déjà avec son frère ils prennent pas assez le temps de faire des choses comme ça. Mais alors avec quelqu'un d'autre que Ash ? Avis ne se souvient plus quand c'était la dernière fois. Quand quelqu'un a partagé un instant comme ça avec lui. Quand est-ce qu'il a laissé la place, à vrai dire, pour qu'une personne s'insinue dans sa vie.

“Pour qui tu me prends ? Je suis un Green, on a le sucre dans le sang.”

Avant de récupérer un M&M's et la réaction de Kallen ne se fait pas attendre très longtemps. Il échappe un rire et ne peut empêcher une rougeur sur le haut de sa pommette, mais il en cueille un second. Puis un troisième et rit encore quand le châtain lui ordonne de rester de son côté du trottoir.

Il franchit exprès la ligne et s'en fout, il se rapproche, heurte son épaule de la sienne et sa langue fait subir le même traitement à une fraise tagada. Puis il dévore les kit-kat, les mikado, déchire un bout de gaufre et s'occupe des kinder bueno. Ne restent que quelques fraises et la glace et il soupire de nouveau alors qu'il est certain de sentir le sucre affluer dans ses veines. Arrivés au garage, Avis ferme la porte derrière eux et Kallen jette le carton de la gaufre. Le sien le rejoint après quelques secondes et son sourire éclate alors qu'il le remercie.

“Faudra remettre ça. Il n'y a jamais assez de sucre.” Un rire. Avant de hausser les épaules. “Je le prends sur ma note. Tu seras obligé de revenir comme ça.”

Il vaudrait mieux pas, il se rendrait vite compte qu'Avis ne bosse pas là comme il le prétend. Ou juste occasionnellement. Il s'y connaît bien en mécanique mais passer ses journées les mains dans le cambouis, très peu pour lui. Au moins ça aurait été légal, ça souffle dans un coin de son esprit. Mais la pensée ne s'installe pas, Kallen ri - ça lui tord l'estomac tellement ça lui plaît - et le papier qu'il brandit prend son sens dans son exclamation.

“Tu es en train de dire qu'on aurait pu ne jamais se revoir parce que tu avais trop bien rangé mon numéro ?”

L'air faussement outré qui éclaire son visage est accompagné de sa main qui attrape la sienne pour lui voler le papier mais son geste se suspend quand il prend conscience du contact. D'un seul coup c'est comme si plus rien n'existait. Plus rien à part ça. Sa chaleur. Bon sang, sa chaleur.

Il va crever.

L'odeur de Kallen le rend complètement fou. La sensation de sa peau sous ses doigts. Il ne sait pas trop à quel moment il le tire vers lui mais il est d'un coup beaucoup trop proche et il sait juste qu'il a fermé la porte du garage derrière lui. Que personne ne peut les voir. D'un coup ses lèvres sont près des siennes et il sent son souffle contre le sien. Fuck. C'est la seule pensée cohérente qui le traverse alors qu'il rompt la distance pour lui voler un baiser.

C'est doux. Presque hésitant. Alors que ses nerfs lui semblent à vif. Il est certain que sa bouche a le goût de la violette. De la chantilly. Qu'il sent le sucre et la fraise tagada. Il le rompt trop vite, déjà trop affolé, pour poser son front contre son épaule. S'échapper mais pas trop. Et il prend conscience du souffle sur le côté de sa nuque. F u c k. Sa main serre la sienne. Ses doigts s'emmêlent aux siens. Il doit se détacher de lui. Il doit s'éloigner. Mais il déteste être raisonnable. Encore plus quand Kallen est là, avec lui, et qu'Ashley ne semble pas revenir. Un rire silencieux le secoue, ça ressemble à un frisson. Avis enroule son bras libre autour de sa taille et contre le sien, son corps trouve immédiatement sa place.

Il déteste ça.
Oh non, il adore ça.

La facilité qu'il a à trouver sa place au creux de ses bras comme si elle lui appartenait. C'était déjà le cas cette nuit-là, quand ils ont dansé. Facile. Naturel. Encore quelques secondes, il avait exigé comme si ça se faisait. Et Kallen l'avait laissé faire. Les lui avait accordées.

Kallen Galloway

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Kallen Galloway
Kallen Galloway

Mar 16 Juil - 22:40

Exhale Inhale
Il ne le regarde plus, mais il est certain qu’Avis n’a pas cessé son manège avec les M&M’s pour autant. Quelque chose lui dit qu’il prend plaisir à le taquiner, et Kallen se plaît à croire qu’ils sont devenus plus proches. Le rire d’Avis le détend, si bien qu’il arrive à accepter le contact de leurs épaules sans s’inquiéter des conséquences. Il voudrait avoir la volonté de le repousser pour le remettre de son côté de la ligne, mais il n’a que celle de lui faire remarquer, sans grande conviction.

-Tu joues avec le feu.

Le brun s’attaque à une fraise tagada et Kallen secoue la tête avec un sourire aux lèvres. Le trajet du retour lui semble bien plus léger, tout comme les couleurs des graffitis lui sautent moins aux yeux cette fois, comme si le monde s’apaisait un peu. Peut-être qu’un jour, il s’autorisera à ce que tout ne soit pas parfait, mais pour le moment il décide de promettre à Avis de retourner à la boutique de crêpes et insiste pour payer les réparations de son pick-up. Car si aujourd’hui ils ont pu joindre l’utile à l’agréable, Kallen préfèrerait ne pas devoir attendre après un autre problème mécanique pour le revoir, même s’il a aimé le regarder travailler et que ça lui a permis de rencontrer Ashley.

-Ma tante me tanne pour que je repeigne la clôture un week-end où on aura du soleil. Elle paie en boissons et en pizza, si ça t’intéresse.

Il est en train de compter ses billets quand il tombe sur le numéro de téléphone perdu d’Avis. Il peine à y croire, persuadé qu’il avait à jamais égaré ce bout de papier. Tout aussi incrédule, le brun lui attrape la main pour vérifier par lui-même, mais quand le contact prolongé devient trop évident, le rire de Kallen s’estompe. Ils se regardent dans un silence qu’aucun n’ose rompre, Avis le tire vers lui et le châtain se retourne vers la porte du garage… fermée.

Son regard revient sur Avis et il cherche à savoir si le geste a été calculé en sondant le gris de ses yeux lorsque les lèvres du brun se pressent contre les siennes. Il n’éprouve alors que de la reconnaissance pour cette porte close. Le baiser est bref, mais le goût sucré de violette et de chantilly reste collé à ses lèvres. Il se retient d’y passer la langue en serrant les doigts autour de ceux d’Avis dont le front s’échoue sur son épaule. Il sait qu’ils ne doivent pas, que c’est risqué pour tout un tas de raisons, mais son cœur refuse de se calmer en sachant qu’Avis l’a embrassé en pleine conscience des risques en question.

Alors quand un bras se glisse à sa taille et le serre, Kallen décide d’en faire autant. Parce que l’odeur de cambouis sucré est en train de devenir sa préférée, et que les boucles brunes sous son nez lui démangent le bout des doigts. Il a envie d’y plonger la main, alors c’est ce qu’il fait, non sans frémir de la douceur qu’il y rencontre. Il dégage ses cheveux de l’épaule d’Avis dont le cou se dévoile sous son regard. Sa peau est si près qu’il lui est presque trop facile de se pencher pour l’effleurer du bout des lèvres et d’y déposer un baiser un peu collant, puis un second. Sans même savoir ce qu’il fait, le châtain remonte une ligne invisible jusqu’à l’oreille du brun où il souffle à voix basse.

-Je t’offrirai le rhum and coke après la pizza. Autant de verres qu’il le faudra pour que tu restes dormir à la maison.

Sa tempe s’appuie contre la sienne alors qu’il précise.

-Tu ne seras pas obligé de tous les boire, il faut juste que ma tante y croit.

Quitte à arroser le jardin avec quelques cocktails maison.

Avis Green

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Avis Green
Avis Green

Mer 17 Juil - 10:35
Quelques secondes supplémentaires.
Qu'il lui accorde aujourd'hui encore.

En dégageant ses boucles brunes - son souffle s'affole légèrement.
En déposant un baiser sur le côté de sa nuque. Puis un second.
Et encore un, encore d'autres.

Contre lui, Avis oublie comment on respire. Contre lui, Avis se sent trembler un peu et frémir, soupire, et elle lui dévore le ventre la chaleur. Elle part de ses entrailles et se répand à chaque parcelle de son âme et il le serre un peu plus fort contre lui. Refuse de le laisser s'échapper alors qu'il le devrait. Oh oui, ils le devraient. S'éloigner l'un de l'autre. Penser à Ashley qui reviendra sûrement bientôt. Pourtant il y a cette envie irrésistible de rester là, blotti dans sa chaleur comme si plus rien n'existait. Plus rien d'autre que lui comme à chaque fois qu'il le regarde. Il était foutu déjà ce soir là, Avis, il le sait. Ce premier soir où il a plongé ses anthracites au creux des yeux pailletés d'or - oh bon sang oui, il était foutu à cet exact moment.

Alors puisque c'est trop tard, autant plonger encore un peu non ?
Juste un peu. Il se dit en s'arrachant à l'épaule.

“Tout ce que tu veux, Alaska.”

Il murmure.
Oui, tout ce qu'il veut tant qu'il peut plonger avec lui.
Tant qu'il peut plonger comme maintenant.

Quand il pousse un peu sur ses pieds pour atteindre sa bouche plus facilement. Quand leurs lèvres se retrouvent et qu'il a l'impression de rentrer à la maison. Foutu. Avis Green est foutu et il ne sait pas comment il se relèvera quand leur fin arrivera. Quand Kallen s'en ira en découvrant ce qu'il est vraiment. Alors il l'embrasse plus fort. Un instant c'est un combat de langue et de dents. Un instant c'est son bras qui le relâche pour que sa main puisse passer dans les mèches châtains. Et son cœur qui bat trop vite, trop fort, qui se montre aussi déraisonnable que lui quand tout son corps se colle au sien pour le ressentir juste un peu plus.

Encore quelques secondes s'il te plaît, il pourrait implorer.
À se repaître de son odeur. De sa chaleur.
Encore quelques secondes.
Encore. Juste encore.
Encore tellement de choses.

Il veut juste se fondre en lui. Encore. Oublier le reste du monde. Encore. S'affoler sous ses baisers. Encore. Se perdre dans sa chaleur. Encore. Murmurer son nom contre ses lèvres et sentir leurs souffles se mêler (encore, encore, encore).

“Kallen...”

Si bas. Si doux. Loin de la violence habituelle qui règne dans son monde. Kallen est un refuge. Un monde qu'il ne voudrait plus jamais quitter. Une échappatoire à tout ce qui l'entoure.

Encore.
Encore.

Avis plonge de nouveau vers son épaule. De façon un peu différente. La nuque sciemment dévoilée pour inciter ses lèvres à revenir s'y poser. Juste encore un peu, pitié.

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