Le café n’en a même plus réellement le goût.

Voûté sur les dernières pages d’un dossier qu’il a passé au crible pour ce qui lui semble déjà être la millième fois, il ne réalise pas que le contenu de sa tasse est froid. Pas plus qu’il n’aurait pu constater s’il s’agissait d’eau croupie ou du plus coûteux des champagnes.

Les heures ne comptent plus depuis longtemps. Comme si l’horloge s’était arrêtée à l’heure fixe où le coroner a annoncé le décès de leurs coéquipiers. Qu’importe le cycle du soleil, le va et vient des autres enquêteurs de la section. Rozen ne peut pas. Ne comprend pas. Chaque battement de cœur supplémentaire est une seconde qu’il a volé à ses équipiers. Ceux-là même qui attendaient de sa part et de celle de leurs pairs de trouver une solution. Il fallait coincer cet enfoiré de pyromane. Et pourtant ce sont les leurs qui, il y a quelques jours, avaient été pris au piège au milieu des flammes.

Aucune parole du Capitane n’avait su apaiser sa culpabilité. Il se souvient de l’introduction de nouvelles équipes sur le cas. Des membres du FPH d’autres casernes… Même quelques équipes du THIRDS. Rozen se souvient à peine d’avoir serré la main de ces hommes et femmes sans avoir pu retenir ni leurs noms, ni leurs visages. Il n’est pas nerveux, non, pas par nature. Pourtant depuis leur arrivée, rien n’a changé. Rien ne s’est arrangé. Oh, il ne croit pas aux miracles. Ne pense pas être meilleur ou même moins bon qu’eux. Mais le poids des remords l’étouffe. Et peu importe les sermons qu’on peut lui adresser quant à ses horaires à rallonge, rien ne peut l’arracher à son bureau. Cheveux bruns repoussés en arrière de trop les avoir tirés. Un sens de déception brûlant l’intérieur de ses entrailles.

T'es pas à la hauteur Roz. T’as jamais été à la hauteur. Tu mérites pas les grades qui parent les épaules de ta tenue.

Le silence du bureau partagé est entrecoupé seulement du tic tac régulier de l’horloge murale. Dans ce monde où il s’enferme dans sa bulle, il finit par se lever après une dernière page, sa tasse tristement vide entre les mains. Les lumières sont majoritairement éteintes à l’étage. Il quitte la zone des open spaces pour rallier la salle de repos, une table ronde haute avec quelques tabourets, trônes impromptus là où la machine à café attend sagement. D’un mouvement fatigué, sa tasse est abandonnée sur la table alors qu’il s’échappe jusqu’aux wc pour se passer de l’eau sur le visage. Son reflet contre la glace n’est pas le plus flatteur, la mine fatiguée, la lèvre écorchée de l’avoir trop mordue. Et pour le reste… Il faudrait sûrement qu’il envisage d’utiliser l’un des canapés pour grapiller quelques heures de sieste.

C’est sans grande conviction qu’il revient dans la salle de repos, essuyant sa pommette du dos de sa main… Et se laisse surprendre par l’imposante stature d’une toute autre personne se tenant là. Son dos se redresse de surprise, prunelles jade attentives alors qu’il reconnait la tenue des THIRDS. Un coup d’œil à l’heure lui indique qu’il est minuit passé et…

« Je pensais être seul… Vous m’avez surpris. »

Rozen détourne les yeux, gêné d’avoir été si distrait. Il s’éclaircit la voix est attrape sa tasse, proposant plus calmement.

« Je… Je vous prépare un café ? »

L’idée le traverse qu’il n’est définitivement pas sous son meilleur jour. Puis il se rappelle sobrement que ça ne changerait probablement rien. Que cet homme doit probablement le juger comme un profond incapable. L’humain déglutit et lance la cafetière, un sourire forcé à l’adresse de l’inconnu.

Mais même avec ça, ses épaules s’affaissent malgré lui.

La première chose qui le marque, c’est ce sourire presque éblouissant que l’homme face à lui lui décroche malgré l’heure tardive. Bat des cils l’ingénu tandis qu’il détourne les yeux, un demi sourire ourlant la commissure de ses lèvres. Une pointe de gêne s’inscrit contre ses pensées, sa cage thoracique un peu comprimée. Alors un autre était également resté ? Le temps de quelques secondes, l’idée le traverse que cet homme pourrait être là pour le surveiller… Mais il lui suffit de secouer doucement la tête pour remettre sa paranoïa au placard. Le THIRDS n’a rien à voir avec eux. Au mieux, l’autre homme le jugerait peut-être pour son incompétence. Et à cette simple idée, il sent sa nuque lui chauffer de honte.

Heureusement, sa question lancée comme une bouteille à la mer écope d’une réponse… négative, certes. Mais il n’a pas l’impression d’avoir trop sérieusement bourdé. Inspirant lentement, il offre, le ton posé, s'affairant à sa propre boisson, comme on échange des banalités sans forcément les penser.

« Est-ce que je peux plutôt vous proposer un thé… ? » Une pause et Rozen se mord l’intérieur de la lèvre, gêné de partager la proposition suivante offerte à son compagnon d’infortune. « Je… Crois avoir encore quelques sachets de chocolat chaud de l’hiver dernier… »

Peut-être ses propos n’ont-ils pas été assez forts. Ou peut-être que la fatigue et l'embarras ont commencé à le faire rougir. C’était sans compter sur la sensation curieuse d’être observé ou… ou plutôt d’être approché à son insu. Rozen déglutit, maladroit dans son appréciation de la situation et –

Le frisson qui lui remonte l’échine en sentant un léger souffle chaud contre sa nuque lui impose de se figer, ses doigts immobiles contre l’anse de sa tasse. Qu’est-ce qu’il fait ? Est-ce que- Rozen ferme les yeux avec force, inspirant lentement. Il ne se passe rien, c’est du moins ce dont il s’impose la conviction. Jusqu’à ce que le souffle chaud ne revienne danser contre son épiderme. L’une de ses épaules se tend, inclinant la tête en avant comme pour échapper à la sensation étrangère.

Mais aucune douleur, seulement des mots. Et il lui faut de bien longues secondes pour parvenir à faire sens de ces deux informations. Ses quenottes se défont finalement de leur prise sur sa lèvre inférieure et il chuchote, la voix marquée d’incertitude.

« Spéciale… ? »

Mais bien vite la réponse se superpose à l’incompréhension et Rozen relâche sa tasse. Portant ses doigts à sa nuque, la pulpe effleurant la sensation fantôme de chaleur laissée là avant qu’il n’ose tourner la tête pour croiser le regard quasi translucide de l’homme. De si près, l’instant est presque irréel, tant chaque ligne de ce visage marmoréen semble ôtée à la rectitude d’une statue grecque. L'humain l’observe une seconde puis deux et baisse les yeux, embarrassé.

Spéciale ?  Se vexer ? Qu’avait-elle de spéciale, son odeur ? Et sa personnalité ? Le cœur battant plus fort qu’il ne le voudrait, il n’ose pas se déplacer. De peur d’être mal interprété. De peur de –

Therian. C’est un therian. Il pourrait – Tais-toi Roz. Tu peux pas juger les gens sur ces choses-là. Sen il –

Mais dans ce genre de circonstances, quand un inconnu se tient si près de soi… Qu’est-ce qu’on fait humainement ? Il finit par hocher la tête, tentant désespérément de se sortir de cette engrenage invraisemblable. Non, il n'était pas vexé. Par contre...

« Vous… Vous sentez souvent vos collègues… ? »

Non, ce n’était définitivement pas ce qu’il aurait dû demander en premier. Le rouge lui monte aux joues et il espère que sa peau tannée voilera un minimum son malaise. Reprenant désespérément le remplissage de sa tasse, son incertitude se devine dans la façon peu ordonnée dont ses mouvements se succèdent. Bordel, où était son sang-froid dans ces moments-là ? Heureusement que son capitaine n’était pas là. Que penserait-il en le voyant réagir comme une jouvencelle quand une situation aussi inappropriée se présentait ? Pourtant il sait flirter. Il sait répondre. Il sait mordre.

Finissant de remplir sa tasse, Rozen repose la cafetière sur le bord du comptoir et se tourne pour faire pleinement face à l’autre homme, nez dressé pour chercher son regard, l’air assuré, du moins, il essaye. Il croise les bras sur son torse pour tenter de se redonner contenance et prononce d’un ton pétulant.

« Et puis la moindre des choses serait de laisser la possibilité de réciproquer le geste. »

Quoi. Les mots ont à peine franchi ses lèvres que ses certitudes se décomposent.

Quelque part, l’idée de s’échapper lui traverse l’esprit. Parce que cet homme n’a clairement pas le sens des limites du contact physique. Trop proche. Trop sûr de lui. Et bien malgré lui Rozen peine à ne pas se sentir petit face à ce qu’il suppose être un therian. De larges épaules, un corps sculpté tout de muscle, un sourire presque carnassier malgré sa claire élégance. L’humain n’est pas en peine, loin de ne pas être dans sa prime condition physique, pas plus qu’il ne se pense déplaisant à l’oeil. Mais quelque chose réveille sa gêne. Peut-être cette façon qu’il a de décrire son odeur. De prendre si particulièrement note de lui. Est-ce qu’il le fait avec tout le monde ? Est-ce la première fois qu’il le fait avec lui et il ne s’en était jamais rendu compte ?

Une foule de questions se bouscule dans sa tête sans qu’il ne parvienne à les arrêter. Mais entre le cours incessant de ses pensées et sa capacité à prononcer des imbécilités aussi grandes que lui-même, il y avait deux mondes. Et quand sa demande, aussi incongrue et saugrenue soit-elle, avait été prononcée… Oh, il a parfaitement vu le visage de l’autre se décomposer aussi. L’espace d’un instant, le flic espère sincèrement que ce sera pris comme une boutade, poussé sous le tapis et oublié jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Mais ça, c’est parce qu’il a la grande tendance à encore croire que le monde ne se fout pas perpétuellement de sa gueule. Car en tout état de cause, à la surprise se succède l’air curieux du therian qui… Ne semble pas choqué. Loin de là même, il l’invite à s’exécuter. Dos au comptoir de la petite cuisine, dans le léger ronronnement du circuit de refroidissement du frigidaire, il n’y a qu’eux deux. Lui et cet homme qui lui offre sa gorge en une proposition si claire que l’équivoque ne pourrait s’imaginer.

Plusieurs options s’offrent à lui, face à la colonne de chair pâle. Et si l’idée de le repousser l’effleure, il n’en fait rien. Par fierté, par ego, par esprit de contradiction, aussi. Après tout, personne d’autre n’est dans les locaux donc… Il n’y aurait pas de mauvais malentendu. Il avait vu trop d’histoires commencer de la sorte, avec d’autres de ses collègues. Malentendus rendus affaires d’état, ou presque. Alors Rozen se dit que le mieux est probablement de ne pas laisser la scène s’éterniser.

« Si l’on est surpris, rappelez-vous que je n’ai pas réclamé… »

Une phrase qu'il susurre sans animosité, mais bien parce qu’il fallait quand même l’expliciter. Et quand bien même il hésite encore quelques secondes, il se penche et… Pas qu’il hume spécialement l’air, mais sur le principe, respirer est renifler donc… Il… Perçoit forcément l’odeur de l’homme devant lui. Et la chaleur qui émane de sa peau. Sûrement que le contact serait agréable, est une idée qui lui traverse l’esprit une très brève seconde avant qu’il ne finisse par souffler contre sa gorge, comme une plaisanterie tandis qu’il se détourne.

« C’était surtout pour vous t-tester. » Pas vraiment. Il cherche simplement une excuse. « Je ne crois pas que sentir l’un de ses collègues soit particulièrement bien vu. Du moins pas à mon échelle… »

Il déglutit et appuie l’une de ses mains contre le comptoir derrière lui, comme pour s’occuper. Pour reprendre un peu contenance. Ses doigts se referment nerveusement sur une cuillère en métal. Oui. Change de sujet. Naturellement.

« Mais… Pour ce que ça peut valoir… Votre odeur… O-ou votre eau de Cologne, hm. Elle n’est pas désagréable. »

Qu’est-ce qu’il raconte ? Rozen se force à se retourner, montrant à nouveau son dos à l’inconnu. Il sent sa nuque le chauffer mais n’en dit rien. Reste calme. Il s’impose de ne pas y penser. De changer de sujet, oui voilà. Se souvenir de son nom. Voilà une bonne idée. Il a étudié le dossier des quelques intervenants du THIRDS qui les avaient rejoints. Réfléchis. Comment s’appelle celui-ci… ? Reprenant avec une nouvelle forme d’attention quelque peu rêveuse la préparation de leurs deux boissons, il manque presque de renverser sa tasse quand le dossier de l’agent de défense lui revient en mémoire. Kolchek ! Alek Kolchek ! Evidemment qu’il n’avait pas oublié. Et le sourire satisfait qui étire ses lèvres en dit long sur le fait qu’il n’aime vraiment pas oublier des choses. Après tout, en tant qu’enquêteur, les détails ont toute leur importance. Tant pis si Alek est un therian curieux. S’il est ici c’est qu’il doit être le meilleur dans son domaine. Et il aura besoin de toute l’aide possible pour mener cette affaire à terme. Et quelque part, l’espoir de cette simple idée lui arrache un sourire. Peut-être qu’il devrait faire davantage confiance à ces nouveaux arrivants sur l’affaire. Avec des sens aussi affûtés, rien ne devrait pouvoir lui échapper, pas vrai ? S’efforçant de se cantonner à cette idée, il souffle doucement.

« Est-ce que vous le voulez plus sucré ? »

Il parle du chocolat chaud. Évidemment.

Au moins, l’autre homme ne semblait pas s’offenser de la situation. Pas plus que de l’évidente réticence à ce que cette situation soit comprise d’une façon autre qu’une curieuse expérience qu’ils auraient meilleur temps tous les deux d’oublier au plus tôt. Et peut-être qu’il n’aurait pas dû jouer le jeu. Qu’il aurait dû s’éloigner et ne pas se laisser un peu plus emporter dans un curieux engrenage qu’il n’a pas les moyens de saisir, ne partageant pas la même race que l’autre…

Mais rien ne se passe. Aucun commentaire, aucune remarque. L’échange semble presque s’être déroulé comme un rêve. Sans que personne ne puisse réellement dire s’il s’agit ou non d’une bonne ou mauvaise chose. Et quand bien même le therian se justifie maladroitement en disant qu’il est conscient que tout ceci n’est pas approprié ni normal… Aucun mal n’est fait. La quasi promesse que les événements resteront entre eux. Et si l’offrande d’une tasse de chocolat chaud lui vaut le poids d’une main sur son épaule… Peut-être que pour une fois, il ne ressent pas la sensation d’être chargé d’une mission qu’il n’est pas certain de parvenir à mener à terme.

Levant les yeux sur cet homme qui hume l’odeur de sa boisson comme il s’enquiert de l’odeur de ses collègues, il doit bien avouer que… Peut-être qu’il s’est fait une mauvaise idée un peu trop vite. Et de la même façon que l’autre homme lui indique qu’il ne pensait pas Rozen prompt à s’en prendre aux therians, quelque part… L’humain pensait aussi, désormais, que l’autre homme ne viendrait pas à le blesser pour leurs différences.

Se frottant la nuque d’un geste encore un peu gêné il conclut l’épisode avec une légère pointe de timidité qui cette fois-ci ne s’apparente pas au moindre malaise.

« Je vous donnerai peut-être accès à mon stock privé de chocolat chaud. »

Comme l’incertitude s’était invitée, la voilà déjà envolée. Tasse de café entre ses mains, il s’était presque convaincu que la nuit reprendrait son cours. Mais comme si Alek n’était qu’une succession de surprise, Rozen s’étonne de le voir se poster près de ses dossiers et quelque part… Il y a quelque chose de terriblement rassurant dans cette situation. Quelque part, il n’est plus seul face à un cas qu’il ne parvient pas à résoudre.

S'approchant de nouveau de la table, c’est sans s’asseoir immédiatement qu’il boit silencieusement son café, l’observant sans un bruit tandis qu’il prend connaissance des pages s’étirant de façon éparse. L’horloge murale chante encore sa comptine habituelle et il finit par s’approcher lorsqu’une supposition est offerte au vent, croisant les prunelles ambrées avec quelque chose de curieux dans le regard.

C’est d’un sourire quelque peu fatigué qu’il lui répond, posant sa tasse loin des dossiers avant de s’asseoir à son tour.

« En réalité… Je dois avouer que l’idée m’a effleuré. Mais plusieurs éléments semblent bloquants. »

L’affaire était peut-être récente, mais trois incendies avaient laissé les premières marques d’une forme de cycle. D’un motif qui semblait vouloir se répéter. Reprenant les comptes rendus des deux premiers crimes, il lui expose les documents et pointe calmement.

« Au départ, l’idée a été celle d’un règlement de compte. Une banque a été le premier lieu concerné. Et si l’on se fie aux descriptions faites par les quelques otages, la carrure de l’individu semble trop imposante pour pointer directement vers une femme. »

Les images de vidéo surveillance de la banque avaient été corrompues, et malgré l’encryptage de certaines données sur des serveurs extérieurs, pour une raison inconnue, rien ne semblait rester, pas même la carcasse du bâtiment dont la structure était en bois, du fait de son ancienneté. Bloomberg Street. Un bâtiment historique marquant le premier comptoir établi dans l’Illinois en 1873. Tirant les portraits robots du dossier, il poursuit.

« J’imagine que tu as déjà vu ces clichés. L’individu portait ce qui a été décrit comme un masque à gaz. Les mêmes que ceux qui ont pu être dispensés pendant la guerre dans les années 70 auprès des militaires américains. » Il ne réalise même pas être passé au tutoiement, pris dans son explication, tandis qu’il pousse le second dossier sur le dessus de la pile. « La seconde instance a été bien plus rapide. Aucune rançon réclamée, aucun appel, aucun témoin. Il s’agissait d’un bâtiment qui par le passé avait été utilisé pour refuge aux orphelins. Mais il a été réhabilité il y a de ça plusieurs années en logements… Personne n’a vu qui que ce soit. Il n’y avait que les images qui ont pu être diffusées dans les médias. » Utah Boulevard.

Sur un cliché, un mur noir de suie laisse transparaître les lettres de ce qui aurait pu être un tag tracé au spray rouge. Très clairement, on peut y lire : 'Où irai-je ensuite ?'. Comme un jeu de piste dont personne d’autre que le criminel n’a posé les règles. C’était par leur travail acharné qu’ils avaient pu trouver des traces d’un produit uniquement manufacturé dans une usine encore habilitée en périphérie de la ville. Un produit dont des particules se trouvaient dans la peinture. Pour cette raison, une équipe de police avait été envoyée sur place après avoir évacué les lieux. C’est à cet endroit que d’autres flics ont perdu la vie. Rendall Avenue.

Rozen soupire et tire son ordinateur portable de sous une pile de documents, l’ouvrant pour lancer une piste audio de l’enregistrement téléphonique de l’échange entre le pyromane et un agent de police, avant la mise à feu et à sang du dernier bâtiment.

Lorsque la voix de l’inconnu se fait entendre, elle semble distendue, comme passée au travers d’un logiciel permettant de déformer les sons.

« Les équipes d’intel ont retravaillé la piste et malgré l’intonation grave, rien ne permet de reconnaître un accent on même le moindre signe distinctif… »

L’agent du FPH se passe une main dans les cheveux et rejoue la piste audio une seconde fois. On peut entendre à nouveau la voix modifiée du pyromane qui se joue d’eux tandis qu’il chantonne tranquillement.

‘Je crois bien que des souris sont dans le bâtiment. Vous m’avez déjà retrouvé ? Hmm... Il est grand temps de lancer le comité d’accueil. BURN.’

Le dernier mot, personne n’avait trouvé à l’expliquer. A part une invitation à tout brûler… Pourtant, il s’agit bel et bien d’un indice flagrant qui leur est jusque-là passé sous le nez.

HRP: