Signalement
Comme dit précédemment, Leo est un grand dadais. Un très grand même puisqu’il a trouvé rigolo de dominer tous les autres du haut de ses 2mètres. Depuis quelques années, son entrainement physique fait qu’il est autant haut que large, en faisant une véritable armoire à glace ambulante. Heureusement pour le commun des mortels que la dites Armoire évolue la plupart du temps voûtée pour diminuer sa hauteur ou reste accroupie dans son coin histoire de se faire discret. Position de repos qu’il est capable de tenir des heures, par la force de l’habitude.

Son visage est sérieux et fermé la plupart du temps, le regard émeraude balayant les alentours sans s’attarder sur quoi que ce soit, quand il n’est pas camouflé derrière d’épaisses mèches noires. Enfin, elles semblent noires, mais en plein soleil vous vous rendrez compte que sa crinière est couleur chocolat, lorsqu’elle capture les reflets du soleil. Il a une flemme monstrueuse de les couper (du moins, c’est l’argument avancé) et pour ne pas être gêné il les attaches en une queue de cheval rebelle. Il n’est pas rare que des tresses s’y ajoutent.
Enfin, depuis quelques années une balafre à la lèvre est présente, souvenir d’une mission. Si vous avez la possibilité d’observer son visage de prêt, sans doute verrez-vous aussi des marques plus claires là où, dans sa prime jeunesse, il exhibait fièrement des piercings. A la lèvre, à l’arcade sourcilière, au nez.

Le reste du corps est soigneusement planqué derrière des vêtements souvent sombres quand il n’est pas en uniforme de travail. S’il n’est pas spécialement pudique, il refuse catégoriquement de montrer ses bras (caché derrière une veste, des manches longues, ou des protège-bras). Ses poignets et ses avant-bras sont tabous. Le reste, il s’en fout. Il possède des tatouages et pour le reste, son corps en dit seulement long sur son entrainement et toute l’ardeur qu’il peut y mettre. La peau bronzée, qu’il aime fait ça sous le soleil (où bien ses origines ? qui sait). Rien de particulier à souligner donc.

Concernant la forme animale, il s’agit d’un loup tout ce qu’il y a de plus classique (peut-être un peu plus gros et grand que la moyenne, un simple reflet de l’humain) au pelage noir et au regard doré. Il y a un temps ou le poil était rêche et où il était évident que l’animal était maigre. Aujourd’hui c’est une bête au top de sa forme.

Parcours
Le personnage principal de cette histoire est une erreur de parcours. Le résultat d’une amourette entre deux adolescents qu’on avait pourtant mis en garde mais qui en ont décidés autrement. Passé les inquiétudes, la colère familiale et le refus des responsabilités du père et c’est Leo qui déboule ainsi, histoire d’en rajouter une couche supplémentaire.

Bien sûr que lui, il n’a rien demandé, mais ce n’est pas vraiment comme s’il avait eu le choix sur la question.

Tout comme il n’y put pas grand-chose lorsqu’il fut désigné comme bouc émissaire tout trouvé. Responsable de tous les maux du monde, de toutes les misères de sa mère. Alors il tenta bien de se faire tout petit, le plus discret possible pour ne pas gêner davantage, d’obéir autant que possible et aussi vite que possible, de maîtriser ses excès d’émotion pourtant propre à son âge. Rien n’y fait pourtant et à l’âge de 5 ans, Mademoiselle décide qu’elle en assez de ce monstre qui lui pourrit l’existence et l’empêche de vivre et le traîne de force dans l’orphelinat le plus proche.
L’abandon n’est pas si compliqué, quand on affirme que le gosse est un Therian et de partir sans se retourner malgré les pleurs et les supplications. Haaa, si elle avait su que son partenaire d’alors était un Therian lui-même et que son fils en était vraiment un.

Les années à l’orphelinat furent… banales. Partagé entre la réalisation qu’il resterait ici et le secret espoir de la voir revenir, les querelles avec les autres enfants, ceux qu’on voit partir car adopté, les adultes à qui il refusa catégoriquement de s’attacher. Ce fut lorsqu’il atteint l’adolescence que les choses prirent une tournure plus amère, tandis que l’âge et les hormones le coincèrent entre ce rejet systématique et cette envie de trouver un groupe auquel appartenir.
Se retourner contre les membres du personnel, chercher querelle avec eux autant qu’avec les autres, sans que quiconque ne parvienne à le remettre à sa place.

Oui, c’est un sale con.

Un sale con bagarreur au contact de la rue. Autant dire qu’il ne lui fallut pas longtemps pour attirer l’attention de personnes qu’on ne veut pas avoir dans son entourage. De ceux qui font se lever tellement de drapeaux rouges que toute personne saine d’esprit réalise aussitôt qu’il vaut mieux tourner les talons et s’enfuir très loin. Mais pas Leo. Leo qui décide au contraire de tout plaquer pour les rejoindre. Parce qu’il se retrouve avec un groupe qui le prend sous son aile, un peu brutal mais rien qu’il ne connaisse déjà, et qui lui font miroiter l’idée d’une grande famille à laquelle il peut appartenir.
Il ne lui en faut vraiment pas plus. Bien sûr que les premiers temps, tout est idyllique. Il est trop jeune pour qu’on le pousse à faire de trop grosses bêtises… ça jusqu’à ce qu’il prenne quelques années supplémentaires.

« Hey frérot, t’as déjà testé ce machin ? »

Ce machin dicterait bientôt sa vie, ce machin constituait la première marche de sa descente aux enfers mais lorsqu’il s’empare de ce sachet contenant des cachets blanc, il l’ignore encore. A 17 ans, il fait naïvement confiance à ses « frangins » qui lui offrent sans rien demander en retour. Pour l’instant et quand Leo réalise le piège dans lequel il vient de tomber, il est bien trop tard pour s’en extirper. Il est accroc et désormais on lui demande de payer pour ses doses. Une somme qu’il ne peut bien évidement pas accorder, n’en ayant déjà pas pour lui-même.
C’est pas grave, lui a-t-on répondu, on va trouver un arrangement. C’est avec ce genre de phrase débile qu’on se retrouvait dans une chambre avec une compagnie dont on ne voulait pas du tout. Aucun mot ne put décrire l’état de panique dans lequel il entra lorsqu’il réalisa exactement ce qui allait se passait et qu’il n’y avait absolument rien qu’il ne puisse faire pour l’en empêcher ou pour sauver sa peau. Rien ne le prépara à la douleur sourde qui explosa littéralement dans son corps en réponse, lui coupant le souffle tandis qu’un voile noir tombait sur ses yeux et qu’un grognement terrible ne parvienne à ses oreilles. Pour se protéger, il venait de se changer en loup.

Sa première transformation, il n’en garde en réalité que très peu de souvenir, pour ne pas dire aucun. Il a été littéralement englouti dans une marée d’émotions et de sensations.
Probablement qu’il avait trouvé moyen de s’échapper par il ne savait quel miracle, pour aller déambuler dans les ruelles noires de la ville, ventre à terre. S’il a rencontré quelqu’un, il n’en sait rien. Ce qu’il a pu faire exactement encore moins. Lorsqu’il reprit connaissance, il était de nouveau humain, une simple veste sur les épaules pour toute protection et un goût en bouche comme s’il avait avalé quelque chose sans qu’il ne puisse identifier quoi.

Cela n’avait pas été bien vécu. D’autant qu’à son « retour », on lui fait bien comprendre que de telles conneries n’étaient pas exactement tolérées dans le secteur.
Il aurait peut-être encore été temps de s’enfuir à ce moment-là. Pour aller où franchement ? Addict, et d’autant plus accroc que la drogue lui permettait de s’assommer suffisamment pour végéter et oublier le reste, la bande qu’il fréquente se rapprochant le plus de ce qu’il pouvait appeler « famille » et n’ayant personne d’autre vers qui se tourner…
D’autant qu’il ne fut pas déclaré comme Therian, limitant d’autant plus ses possibilités d’action. Un traquenard trop bien huilé pour qu’il n’en réchappe. Pour que lui et les autres n’en réchappent, alternant carotte et bâton. Obéissez et vous obtenez des faveurs, résistez et payez en les conséquences. Le choix était assez vite fait, surtout en tant que non déclaré.

Ce n’était qu’une question de résignation, en vérité. On acceptait simplement son sort et on tombait dans un genre de routine. On se réveillait, on végétait, on allait bosser, on repartait avec un client, on y retournait, jusqu’à ce que l’heure tourne et qu’on aille se laver intégralement avant d’aller s’effondrer dans son pieu jusqu’au lendemain. Lorsque sa drogue cessa de lui procurer les sensations qu’ils voulaient (plus assez, plus assez longtemps) alors on lui proposa plus fort.
Même encore aujourd’hui, il ne sait par quel putain de miracle il est parvenu à échapper à toutes les saloperies qui étaient propres au milieu dans lequel il évoluait.

Jusqu’au jour où il attira l’attention, 7 ans plus tard. Pas des clients habituels de la boite dans laquelle il bossait, où plutôt des nouveaux venus ? Peu importe. Ils étaient différents. Trop idéalistes. Trop gentils. Leo les déteste très vite mais ils s’imposèrent. Lui demandant ce qu’il foutait là, que ce n’était pas sa place, et qu’il y avait tellement mieux pour lui.
Il n’en avait pas cru un seul mot. Sauf qu’ils insistèrent, les bougres. Allant jusqu’à lui mettre la main dessus en dehors de ses heures de boulot, à essayer de lui faire arrêter tout, lui proposant un meilleur plan où il serait en sécurité et probablement plus heureux.
Il les a rembarrés aussi violement qu’il a pu en disant qu’il était très bien comme il était maintenant et que d’autres attendaient probablement leurs leçons. Etrangement, quelques temps plus tard, la police lui tombait dessus et il était contraint de se déclarer et de recevoir le tatouage obligatoire au cou.
Oh le savon qu’il reçut ce jour-là.

Ce ne fut que lorsqu’il fut à nouveau approché, et qu’il entendit parler du THIRDS que quelques pièces firent tilt dans son esprit.
Il ne sut pas vraiment ce qui avait pu intéresser les membres qu’il avait croisé. Peut-être sa résistance ou le regard farouche malgré tout qu’il offrait à tous ceux qui cherchaient à l’approcher.

Ha, mais à qui il ferait croire ça, franchement ? c’était sa chance légendaire bien sûr.

Ce qui était certain c’est qu’il passait d’une cage à une autre. La seule différence étant que l’une était un poil plus « saine » que l’autre. Parce qu’on n’entendait pas vraiment essuyer un refus quant à son intégration au programme. Il fallait le remettre sur le droit chemin.
Première étape : le délocaliser à Chicago afin de le couper de son ancien univers. Seconde étape : le sevrer.

Merci de ne pas lui rappeler cette période de sa vie. Elle est aussi détestable que sa première transformation, vraiment.

Troisième étape : le recadrer. Combler les lacunes qu’il peut avoir, le remplumer, le mettre à l’entrainement. Croyez-le ou non, mais la vie militaire lui réussit comme un charme. Ce n’était pas si compliqué une fois qu’on lui fit accepter la hiérarchie. La meute. Parce que pour une fois il avait l’impression de servir à quelque chose. De faire partie d’un groupe faisant cause commune et dont le sentiment de protéger les autres laissait un goût addictif d’accomplissement (et… Est-ce qu’on évoquait l’adrénaline des missions ?).
Il se prit au jeu. Décida de s’investir un peu plus, de pousser plus loin son entraînement, de prendre en puissance là où sa précédente vie l’avait limité dans ses actions. C’est avec une joie et une fierté non négligeable qu’il avait décroché sa place d’agent de terrain.

Depuis il continue d’évoluer, grimpant les échelons, la seule épine à son pied son passé qui a tendance à très mal passé lorsqu’il fuite. Mais s’il n’en tire pas fierté il n’en a pas honte non plus. Et si d’aucun, le fait qu’aujourd’hui il soit parvenu à se faire une place dans l’équipe Alpha est le meilleur pied de nez qu’il peut faire pour leur répondre.
C’est une place qu’il n’est pas décidé à lâcher, qu’on se le dise.