Signalement
Physique humain :
Le gérant de la salle est clairement un Therian. Même s’il voulait le cacher, il ne pourrait pas le faire. Comme tout Therian enregistré, il a un tatouage dans le cou du côté gauche contenant « UUA » et si ça ne tenait qu’à lui, il l’aurait fait recouvrir. Mais il n’a actuellement pas le choix de le garder, alors il le laisse visible. Cependant, il n’y a pas que ça qui trahit sa race. Avec ses deux mètres douze et ses cent dix neuf kilos, Declan n’est pas de ceux qu’on oublie facilement quand on le croise dans la rue ou dans la salle. Mais ce n’est pas que ça. C’est son regard. Des yeux mêlant le rouge et le noir qui observent attentivement se qui se passe. Mais le doux sourire qu’il vous fait ne vous laisse pas penser qu’il est réellement dangereux... À moins que ce ne soit la sucette qu’il a en bouche.

En dehors, il parait parfaitement humain. Sa peau pâle en hiver bronze facilement en été. Ses cheveux bruns sombres atteignent ses épaules. Il lui arrive de les attacher avec un élastique pour ne pas être déranger par les mèches ou pour éviter que les enfants ne lui tirent les cheveux sans le vouloir. Il ne le dira jamais, mais il aime avoir les cheveux mi-longs pour cacher le tatouage Therian.

Physique sous forme animal :
En ours, Declan ne passe pas inaperçu. Loin d’être discret quand il avance sur ses quatre pattes, il mesure un mètre 47 au garrot. S’il lui prend l’envie de se dresser sur ses pattes arrières, il mesure 2m80. En fonction des périodes, il pèse entre 550 et 700 kilos. Un pelage brun foncé, des yeux noirs, Declan passe pour un ours Kodiak comme les autres, enfin si c’était courant de croiser un ours Kodiak à Chicago...

Parcours
« Mon histoire ? Elle n’a rien de sensationnelle, vous êtes prévenus ! J’ai été abandonné à la naissance. De ma famille biologique, je n’en sais rien et en toute honnêteté, je m’en fiche. J’ai grandi en centre, j’ai rencontré ceux qui sont ma famille maintenant. »

L’homme de trente-cinq ans ne dit pas tout, il y a des choses qui doivent rester dans sa famille. Pourtant, ce qu’il a raconté est vrai. Son enfance s’est passée en centre, depuis son plus jeune âge. Il a été trouvé un matin dans un couffin devant une caserne de pompiers, sans rien pour l’identifier. Pas de mots, pas d’explication, rien qui ne pouvait justifier l’acte. Le nourrisson n’avait même pas une semaine, mais il avait été emmené à l’hôpital pour s’assurer qu’il allait bien. Les yeux aux reflets rouges disait déjà clairement sa nature de Therian. Après les examens, il avait été amené dans un centre, dont le gérant du centre avait mis une identité quelconque et remis le petit gamin aux autres membres du personnel pour s’en occuper. Un gamin nommé Declan avec le nom de famille générique du centre. Comme tous les gamins qui échouaient ici sans avoir une identité ou sans pouvoir la communiquer.

Il n’avait pas de grand souvenir de sa très jeune enfance. Il sait qu’il état un tout jeune garçonnet, un peu casse-cou, assez joueur et joyeux. Son premier souvenir, c’est sa première rencontre avec Eleanor. Une petite fille de 18 mois qui pleurait tout ce qu’elle savait dans la salle de jeux. Armé du meilleur doudou au monde, du haut de ses deux ans et demi, Declan lui avait prêté le doudou. Parce que quand il était triste, Teddy était le meilleur des réconforts. A deux ans et demi, il avait encore l’innocence des enfants qu’importe leur race. Et il avait entreprit de se faire une amie qui deviendrait d’ici quelques années une sœur. Le suivant a rejoindre la fratrie avait été Shawn. Il avait six ans, quand Declan n’en avait que quatre. Un ballon et des rires, les trois enfants s’étaient liés sans mal. Et quelques années plus tard, Sharon les avait rejoint, dernière membre d’un quatuor qui jouaient avec les nerfs des adultes. C’était tellement simple, tellement facile de leur faire croire qu’ils n’avaient rien fait. Surtout quand ils mettaient les autres enfants dans la confidence contre rétribution. Les gâteaux étaient le meilleur moyen de paiement des autres enfants. Ou des bonbons, ou des jouets, des livres, tout dépendait des goûts de chacun et de ce qu’ils arrivaient à avoir.

Du haut de ses dix ans, Declan et son mètre soixante grimpa sur une chaise avant de porter Eleanor pour qu’elle puisse atteindre le faux plafond. Être un Therian parfois, c’était amusant. Surtout quand les surveillants n’étaient que des simples humains. Ils n’avaient pas le moindre odorat digne de ce nom. Aucun risque qu’ils ne trouvent les cachettes avec ce sens. Et si les autres enfants avaient idée des cachettes qu’utilisaient le quatuor, ils n’en disaient rien, trouvant tous des avantages à les connaître. C’était pratique de pouvoir avoir un gâteau quand on avait envie. Sans compter qu’ils leur arrivaient souvent d’avoir un creux dans l’après-midi. L’ours n’allait pas se plaindre, au moins ils ne cherchaient pas l’une de leur cachette aux bons endroits. « Qui veut des gâteaux ? » Le regard teinté de rouge, l’ours laissa sa cadette sortir trois paquets de gâteaux et les envoyer sur le lit de Sharon. Car les cachettes en hauteur étaient dans la chambre des filles, celles dans leur chambre était sous les meubles. Déplacer les bureaux pour atteindre une cachette n’avait rien de difficile pour les deux garçons. Mais les surveillants oubliaient toujours que les enfants n’étaient pas des humains lambdas. Et tous les enfants en profitaient un peu.

Redescendant sa sœur, il alla s’installer sur le lit d’Elea en prenant une boite de gâteaux. Regardant le livre que Shawn lisait, le benjamin grimaça et jeta un coussin à la tête de son frère. « Cesses de lire, tu vas finir vieux avant l’âge. » Un sourire amusé, il tendit un gâteau à sa plus jeune sœur et récupéra le coussin que lui renvoyait son aîné pour le glisser sous la tête de Sharon pendant qu’elle mangeait le cookie au chocolat. Sortant un jeu de cartes, Shawn délaissait son livre pour jouer avec eux en mangeant des gâteaux et battre sans la moindre difficulté Declan. Par contre, il faudrait un jour qu’il comprenne comme Sharon faisait pour systématiquement gagner… Non, pas un instant il ne pensait que la benjamine puisse allègrement tricher en récupérant les cartes discrètement sans se faire attraper par ses trois aînés. Quoique le sourire en coin de Shawn disait clairement qu’il n’était pas aussi ignorant que les deux autres.


« On a été des gamins turbulents, des adolescents sans conscience du danger, ça a mené la mort de Sharon. »

C’était le trois juillet 2000. Ils profitaient que le lendemain était férié pour faire le mur, comme beaucoup de gamins du centres. Mais il n’oublierait pas cette soirée, même si elle était en partie flou dans sa mémoire. Ils étaient sortis tous les quatre. Faire le mur, ce n’était pas compliqué. Et ce n’était ni la première fois, ni la dernière fois qu’ils le faisaient. Parfois pour aller jouer dans un parc, parfois pour aller acheter des provisions. Là, ils avaient juste décidé d’aller au cinéma. Sharon avait piqué de l’argent dans le porte-feuille de la cantinière. Mais ils n’avaient pas atteint le cinéma. Des humains, adultes, les avaient entouré et passé à tabac avec des barres de fer. Un mauvais coup au visage l’avait mis rapidement à terre, à moitié assommé. Elea et Sharon avaient déjà fui, pour retourner vers le centre. Shawn était tombé sous les coups aussi...

Il avait vu les autres partir à la suite des filles et malgré ses maux de têtes, il avait récupéré Shawn pour partir à la suite des humains. Il ignorait ses blessures, essayant d’aller au plus vite pour retrouver Eleanor et Sharon. Mais ils étaient arrivé trop tard. Sharon avait pris aussi un mauvais coup, tout comme Eleanor. Mais elles avaient eu la bonne idée de trouver refuge dans un bar de Therians qui n’avaient eu aucun remord à protéger les enfants. Les humains avaient fui, et actuellement, ce n’était pas le plus important. La peur avait provoqué la première transformation de Sharon qui tournait à la catastrophe... Ils l’avaient enterré une semaine plus tard... Et ils avaient traqué les humains pour les abattre, un par un. Comme le Thirds ne faisait pas le boulot, ils l’avaient fait. Que les autres Therians du bar les aient aidé n’était qu’un détail.


« A la sortie du centre, Elea et moi avons fait quelques délits, on a failli finir en prison d’ailleurs… Shawn nous a passé un savon et nous avons appris à nous assagir. »

Quand il était sorti du centre, il a cherché un petit boulot. Il l’avoue sans mal, il avait pris le premier qui se passait. Serveur dans un bar. Rien de transcendant, mais ça permettait de payer une partie du loyer et de la nourriture. Pour le reste, il continuait les petites magouilles qu’ils faisaient jusque là. Shawn était à l’université, chargé par ses cours. Si son aîné avait une chambre à l’université, Declan avait pris un minuscule studio bien trop cher à son goût. Vu la quantité de nourriture qu’il lui fallait, la paie de serveur ne suffisait pas... Alors il lui arrivait de dealer, de voler... Et bien sûr, il avait accueilli Eleanor quand elle était sortie du centre. Et elle l’avait accompagné dans les magouilles. Ils avaient fini avec un avertissement pour possession de cannabis sur eux... Heureusement qu’ils avaient vendu les doses avant de se faire attraper. Il n’y avait que douze grammes dans leurs poches... Shawn les avait sermonné... Et pas qu’un peu. Il avait appuyé sans remord sur les points sensibles, sur la mort de Sharon, sur tout ce qu’il pouvait savoir. Et les benjamins s’étaient officiellement assagis... Ou plutôt ils avaient été bien plus prudents pour ne pas se faire attraper.


« On a mis du temps avant de décider réellement de notre vie, mais c’est en regardant notre enfance, qu’on s’est rendu compte que nous aurions aimé un endroit après le centre. Alors on a crée le centre d’hébergement... Et puis on a agrandi pour avoir une salle de jeu. Elle est importante pour les enfants. » 

Mais la salle sert surtout pour l’apparence. Elle sert de QG, d’abri, mais ce n’est pas le seul abri des Icelos. Les autres sont dissimulés dans la ville... Ou dans d’autres villes...